Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Page 36 - LE MONDE -
ÉNERGIE
17/9/77
LA FRANCE ACHÈTE DU GAZ NATUREL A ABOU-DHABI
Gaz de France vient d’acheter à Abou-Dhabi une cargaison de 50 000 m3 de gaz naturel liquéfié (30 millions de m3 de gaz gazeux). L’entreprise française a ainsi bénéficié du marché "spot" qui se crée dans le Golfe après la construction de plusieurs usines de gaz naturel liquéfié. Le gaz d’Abou-Dhabi, à l’exploitation duquel est associée la Compagnie française des pétroles, est destiné au Japon.
Chargé de transporter ce gaz, le Descartes, qui a quitté Abou-Dhabi le 7 septembre, arrivera à Fos vers le 21 après avoir passé le canal de Suez. Malgré un coût de transport trois fois plus élevé que celui du gaz algérien, le prix de revient au terminal de Fos-sur-Mer serait de l’ordre de celui du gaz liquéfié à Arzew, en Algérie. G.D.F. manifeste ainsi l’intérêt qu’il porte à une région gazière jugée sans avenir pour l’approvisionnement français par les dirigeants énergétiques.
A L’ÉTRANGER
17/9/77
BILLET
Le renouveau pétrolier du Mexique
Second producteur mondial dans les années 20, le Mexique pourrait redevenir prochainement un important exportateur de pétrole. Pourtant, lorsqu’en 1938 le président Cardenas nationalisa les installations de la Shell, montrant ainsi la voie aux pays du golfe Persique, la production annuelle de "brut" n’était plus que de 5 millions de tonnes. Mais le développement des techniques de prospection en mer (offshore) comme les possibilités nouvelles de torages profonds justifiaient bien des espoirs.
En octobre 1974, le Mexique est devenu exportateur. Mais c’est en 1977 qu’a été révélée une progression importante du potentiel pétrolier du pays. Les réserves prouvées, qui étaient de 5,7 milliards de barils il y a trois ans et de 11 milliards de barils au début de l’année, ont été réévaluées à 14 milliards de barils pour tenir compte du gisement offshore de la baie de Campeche et des nouvelles découvertes du Chiapas et du Tabasco dans le sud-est du pays. Quant aux réserves probables, les estimations varient de 60 à 100 milliards de barils, soit de six à dix fois le gisement de Noth Slope en Alaska.
L’ambition pétrolière nouvelle du Mexique est confirmée par le programme d’investissement de la compagnie d’Etat PEMEX d’ici à 1982. Ne prévoit-elle pas un doublement de la production de "brut" qui atteindrait 2,4 millions de barils par jour - soit le niveau actuel du Venezuela - tandis que les exportations (200 000 barils par jour actuellement) dépasseraient 1,1 million de barils. Sans parler du triplement de la pétrochimie.
Car le gaz naturel ne manque pas non plus. Dès cette année, rappelle le Petroleum Economist du mois de septembre, la production pourrait atteindre plus de 100 millions de mètres cubes par jour. La revue souligne que des plans sont actuellement à l’étude pour construire un gazoduo reliant les gisements mexicains au sud des Etats-Unis. Les premières livraisons sont prévues pour 1980 : en 1982, elles devraient être de 55 millions de mètres cubes par jour.
Six sociétés américaines, ayant à leur tête Tenneco et Texas Eastern, ont signé un accord de principe sur l’achat de ce gaz et sont prêtes à verser des acomptes, afin de financer le projet, car les capitaux manquent dans ce pays fortement endetté.
De 1977 à 1982, Pemex aura besoin de 15 milliards de dollars pour ses investissements et devra inévitablement faire appel à des concours extérieurs. Mais dans le même temps, la compagnie d’Etat estime entre 17 et 21 milliards de dollars les rentrées de devises qui seront procurées par le seul pétrole (900 millions de dollars en 1977).
Rien ne s’oppose donc à ce que le Mexique retrouve une place parmi les douze principaux exportateurs de pétrole du monde. Rejoindra-t-il pour autant l’OPEP ? La nouvelle administration américaine n’a pas réitéré la menace de sa devancière de prendre "des mesures commerciales appropriées" si une telle décision survenait : mais tout en se déclarant d’accord avec les principes fondamentaux et les prix de l’Organisation, les dirigeants mexicains ont précisé à plusieurs reprises qu’une telle adhésion ne leur semblait pas indispensable.
Comme la Grande-Bretagne et la Norvège, le Mexique se contentera sans doute, dans un premier temps, de bénir l’existence de l’OPEP, qui permet aux prix du pétrole d’être ce qu’ils sont. - B. D.
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