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U-003-165-001 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-003-165-001

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    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.















LE MONDE

16 août 1977

de l’ECONOMIE
L’EMPRISE AMÉRICAINE SUR LE MARCHÉ DES CÉRÉALES
Les méfaits
de l’abondance


A lire la presse américaine , une grave crise alimentaire menace la planète parce que . . . les récoltes et les réserves céréalières sont trop abondantes . Afin d’enrayer l’effondrement des cours , l’administration américaine envisage de remettre en place « le système de gel des terres » pour limiter la production , mais elle cherche en même temps à renforcer sa domination sur le marché mondial des céréales .


Nos confrères d’autre - Atlantique , qui ne craignent pas le paradoxe , expliquent que les bonnes moissons de ces deux dernières années ont permis une reconstitution des stocks a leur niveau des années 60 ; que ces stocks ne sont pas des réserves mais des excédents ; qui ont provoqué un effondrement des cours : que les fermiers dont la rémunération est désormais insuffisante vont diminuer leur production ; qu’une mauvaise récolte planétaire n’est pas à exclure dans les prochaines années , donc qu’une pénurie plus grave que jamais peut survenir à tout moment.
C’est la théorie classique du cycle .


A l’appui de cette démonstration, l’hebdomadaire Business Week , qui publie , sans son numéro du 25 juillet , la photo d’un énorme tas de blé , laisse en plein vent dans une rue de Marshall (Oklaoma) faute de place dans les silos , affirme que les cultivateurs du Kansas , du Nebraska et du Texas notamment ont commencé de réduire leurs dépenses , et en particulier , celles d’achats de matériel provoquant une mévente grave de machines agricoles .


L’administration Carter se préoccupe également de la situation . Elle envisage de remettre en place le système de « gel des terres » , appliqué jusqu’en 1973 , afin de réduire les possibilités d’embiavement . Elle tente aussi de prendre place sur le marché chinois , qui est traditionnellement approvisionné par le Canada et l’Australie . Cette esquisse de rivalité commerciale s’explique par le fait que la Chine aurait besoin , au cours des douze prochains mois , de 5 à 6 millions de tonnes et qu’elle n’aurait signe actuellement des contrats que pour 3 millions de tonnes . Bref , l’affaire suscite de nombreux remous en Amérique du Nord , le Congrès en est saisi et les organisations agricoles administratifs sur les cultivateurs .


Faut-il partager les alarmes de nos confrères américains ? «  Quand les Etats-Unis éternuent ... » L’adage est parfaitement vérifié en matière céréalière. En effet , l’Amérique approvisionne aux deux tiers le marche mondial des céréales ; le marché des céréales vit au rythme de la Bourse de commerce de Chicago ; la Bourse de
de commerce de Chicago est la principale plate-forme des cinq multinationales - dont quatre à dominantes américaines - qui contrôlent 80% des échanges mondiaux .


On comprend dans ces conditions que les prochaines décision de Washington en matière d’agriculture auront une influence déterminante sur l’équilibre alimentaire de la planète . On comprend les inquiétudes du directeur général de la F.A.O., M. Edouard Saouma , qui constatait récemment : «  Ni les Etats-Unis ni Canada n’ont gardé des stocks de céréales dans le but de constituer une réserve pour nourrir le tiers-monde .  »


D’un certain point de vue , on pourrait , en effet , considérer les 90 millions de tonnes de grains (blé, mais , sorgho, avoine et orge), qui resteront dans les silos nord-américains en fin de campagne , comme des excédents qui encombrent le marché , comme des invendus . De fait , la reconstitution des stocks a provoqué un effondrement des cours mondiaux du blé . De 150 dollars la tonne au début de 1976 , ils sont tombés à moins de 30 dollars actuellement . Et les cours du mais et du soja , qui sont des plantes de substitution , ont suivi la même pente .


Deux stratégies


D’un autre côte on peut estimer que ces réserves , qui représentent moins de 10% de la consommation mondiale , constituent un minimum de c sécurité pour l’équilibre alimentaire de la planète . Certes , le danger d’une disette généralisée dans les pays en voie de développement , qui avait été craint en 1974 lors de la Conférence mondiale de l’alimentation , est écarté . L’Inde , dont les besoins en graines paraissaient insatiables , disposerait actuellement de 18 millions de tonnes de blé et de riz , dont elle envisagerait d’exporter une partie en raison des difficultés de stockage . Le Pakistan , qui semblait abonné à l’aide alimentaire , n’a pas pris livraison de son contingent . Même au Bangladesh , la situation parait s’être améliorée après les famines meurtrières de 1974 et 1975 .



Toutefois , ces résultats doivent être nuancés , car certaines régions subissent des conditions météorologiques défavorables . Une sécheresse grave frappe depuis plusieurs mois les Caraïbes.
En Union soviétique , où la récolte atteindra pourtant un niveau record , il a fallu mobiliser la population de Biélorussie , quatrième région productrice , afin d’éviter que la moisson ne soit gâchée par le mauvais temps . En France même , un « été pourri » compromet les prévisions optimistes du printemps . Pour les mêmes causes , la Pologne devra importer , pour la deuxième année consécutive , 7 millions de tonnes de céréales . Des voyageurs ont remarqué une diminution de la ration alimentaire en Chine , qui confirmeraient les intentions d’achat de Pékin a l’Australie et au Canada et les propositions discrètes de Washington.


Bref , l’abondance céréalière globale , momentanément retrouvée , en doit pas faire perdre de vue que la récolte soviétique de céréales peut varier de 165 a 230 millions de tonnes d’une année a l’autre . Autrement dit , il suffit d’une mauvaise moisson en U.R.S.S. pour épuiser les stocks . En outre , dans les pays en voie de développement notamment , la production alimentaire augmente moins rapidement que la consommation . Aussi peut-on prévoir qu’à moyen terme certaines populations , qui consomment actuellement du riz vers les céréales des zones tempérées , notamment le blé , dont les marchés deviendront ainsi plus difficiles .


ALAIN GIRAUDO


(Lire la suite page 8.)

PÉCHÉS
OUBLIÉS


Les critiques , qui avaient fuse de toutes parts au début de l’année à l’encontre des entreprises publiques , accusées de tous les péchés de la création , se sont tues aussi subitement qu’elles étaient nées . Ni M. Barre , ni M. Fourcade , ni aucun des membres de la majorité n’ont renouvelé des attaques dont le caractère concerté et systématique avait irrité bon nombre de Française très attachés aux entreprises publiques pour ça qu’elles représentent : la sécurité de l’emploi , la garantie du progrès social et souvent aussi du progrès technique et économique .


Le gouvernement s’est-il aperçu qu’il faisait fausse route ou estime-t-il que les divergences entre socialistes et communistes sont suffisantes - notamment sur les nationalisations - pour qu’il ne soit plus utile d’en rajouter ? Toujours est-il que les pouvoirs publics ont abandonné leurs attaques partisanes et parient maintenant avec sérieux de ces problèmes .


Ce sérieux , on le retrouve dans les déclarations faites par M. Barre au dernier conseil des ministres , même si , sur un certain point , le chef du gouvernement , qui espère un début d’amélioration des comptes des entreprises publiques des 1977 , contredit M. Boulin , qui estimait , il y a mois , qu’il n’y aurait pas de progrès cette année , la plupart des filmes devant « dégager à nouveau des déficits d’exploitation .  »


Après des années de flottement , certaines régies d’action ont été définies : retour a la vérité des prix publics des que la politique de lutte contre l’inflation aura porté ses fruits : prise en charge par l’Etat du coût des services imposés aux entreprises nationales : et , surtout , extinction des féodalités qui ont pu se développer ici ou la , enlevant à l’Etat une partie de son rôle de décideur .


Vieilles idées , dira-t-on , périodiquement remises sur le tapis depuis le rapport Nora , publié en 1967 . Sans doute , mais cette fois , le cadre a chargé .


Si l’attitude des gouvernements qui se sont succédé depuis dix ans a varié au fil des mois vis-a-vis des entreprises publiques , c’est parce qu’il n’existait pas de continuité dans la politiques économique d’ensemble ; que l’inflation s’accélère et rendre nécessaire un plan d’austérité et l’on limitait les hausses de tarif ; que les choses aillent mieux et l’on rattrapait le temps perdu par des hausses importantes . Il en va différemment maintenant , tant il et vrai que M. Barre ne pratique pas plus qu’il ne l’apprécie la politique de l’escarpolette . Jusqu’à présent du moins . Et c’est ce qui donne leur valeur à des propos , il est vrai , souvent entendus.

SOCIAL
La préparation de la rentrée


Après avoir reçu en juillet plusieurs dirigeants syndicaux , M. Barre a engage en août un « tour de France » consacré à la mise en place des mesures en faveur de l’emploi des jeunes . La C.G.T. , de son côté , multiplie les déclarations et les initiatives .


L’évolution des salaires dans le secteur public - les négociations reprendront chez les fonctionnaires des le 1er septembre - et l’aggravation du chômage seront les préoccupations dominantes de la rentrée sociale ; mais gouvernement et syndicats ont déjà en perspective les élections législatives . Conscients de part et d’autre , ou leurs bilans respectifs des huit derniers mois , que leurs moyens d’action sont limités , ils cherchent surtout à occuper le terrain .


C’est à la « réponse du berger à la bergère  » que font un peu songer les déclarations respectives de M. Barre et des syndicats . Sans son plan , assure le premier , l’inflation aurait atteint 12 à 13% fin 1976 et se serait encore accrue cette année . Sans leur combat , affirment les seconds , l’amputation du pouvoir d’achat et le nombre des licenciements auraient été plus lourds . Cependant il n’est personne , dans le monde du travail , a n’être persuadé que tout s’est dégradé depuis un an : salaires , emploi , production industrielle , libertés , syndicales . Même si une « conquête sociale » - l’accord patronat-syndicats sur le droit à la pré-retraite à soixante ans - éclaire ce sombre tableau .


Sans doute , depuis l’automne dernier , la combativité des salariés n’a-t-elle pas toujours été conforme aux proclamations des dirigeants ouvriers . Pourtant , le gouvernement et le patronat n’ont guère cessé d’être harcelés : outre les grandes manifestations nationales des 7 octobre et 24 mai et les arrêts de travail dans le secteur public et nationalisé , des conflits se sont prolongés des jours , des semaines , a la Caisse d’Eparne , dans les banques , chez B.S.N.- Gervais-Danone , chez Usinor ou dans la sidérurgie lorraine . Sans parler du Parisien libéré.


Quels furent les résultats de ces actions diverses ? Le gouvernement et le patron n’ont rien lâché sur les principes . Cependant , pour le secteur privé , durant le premier semestre . dans bon nombre de petites et moyennes entreprises - sinon - quelques grosses - les salaires ont augmente de 7 ou 8% parfois plus , compte tenu de primes de vacances et de bilan , de reclassements ou d’autres avantages , alors que le C.N.P.F. avait préconisé une hausse égale a l’évolution des prix , soit 5% selon l’indice officiel pour le premier semestre « Il est donc possible de contraindre les employeurs à un recul » , constatent les syndicalistes pour encourager leurs troupes à l’action .


Les rendez-vous
de septembre


Les agents du secteur public et nationalisé sont , eux , restes soumis au blocage du pouvoir d’achat . Le gouvernement va-t-il desserrer l’étau à la rentrée , comme M.Henry (FEN) ? Les conditions dans lesquelles reprendront , des le début septembre , les négociations dans le secteur public et nationalisé et leur aboutissement auront une influence déterminante sur le climat social des mois qui viennent . D’une part , parce que les propositions gouvernementales seront la pierre de touche de la bonne volonté du pouvoir et auront un effet d’entrainement dans le secteur privé : d’autre part , parce qu’en cas d’echec les personnels des services publics et assimilés , assurés de la stabilité de leur emploi , sont les plus aptes à pouvoir manifester leurs mécontentement par des grèves dures .


Pour les fonctionnaires , électriciens , cheminots , mineurs , etc ., la discussion doit porter sur deux points essentiels . D’abord le maintien du pouvoir d’achat comme l’avait promis M. Barre à son arrivée à l’hôtel Matignon . Mais cela n’a pas été le cas , affirment les syndicalistes , car , depuis le 1er janvier , l’application des mécanismes perfectionnés d’échelle mobile qui comportaient des majorations prévisionnelles a été suspendue . Le rattrapage sur les prix ne se fait plus qu’après coup . Le rétablissement d’un système de provision au début de chaque trimestre est la revendication numéro un , même pour ceux qui contestent l’indice officiel des prix M. Bergeron , fort de ses entretiens avec M. Barre , estime que satisfaction leur sera donnée .


Reste la progression du pouvoir d’achat , admise aussi par le premier ministre dès le lancement de son plan , étant entendu que les petits salaries en bénéficieraient davantage que les gros . Dans sa conception de la lutte contre l’inflation , le gouvernement ne pouvait guère , des le debut de l’année annoncer en chiffre précis l’importance de cette progression : faible, il aurait été rejeté par les syndicats ; plus substantiel , avec ses incidences sur le secteur privé , il aurait rapidement conduit à un dérapage des salaires .


Il ne sera plus possible , en septembre , de blaiser avec les prévisions économiques . Lors du dernier « tout de piste » , en juillet , les directions des entreprises nationales ont proposé des contrats combinant diverses formules , la progression du pouvoir d’achat étant subordonnée a plusieurs indices d’activité économique . Parmi ces paramètres , le gouvernement avait retenu une hausse des prix d’environ 8% et une augmentation de la production de 3,5% (alors que , primitivement , les chiffres étaient respectivement de 6,5 et 4,5 %) Dans d’achat la meilleure hypothèse , le pouvoir 1% . En septembre , M. Barre devra lâcher davantage de lest pour obtenir des signatures de syndicalistes .

L’aggravation du chômage va constituer l’un des autres facteurs primordiaux dans l’équation sociale de la rentrée . Peu soupçonnable d’agiter des épouvantails , M. Bergeron , faisant était des 535 000 personnes actuellement secourues des chômeurs va encore s’accroitre , indépendamment de la classe d’âge - 700 000 jeunes - qui , théoriquement , va se présenter au seuil de la vie active . De l’application de l’accord sur la pré-retraite volontaire , dont l’un des buts était de dégager des emplois , le secrétaire général de F.O. n’escompte que des résultats limités . Sur 350 000 à 400 000 bénéficiaires en puissance , une centaine de mille , seulement feraient valoir leurs droits . Tous les patrons ne remplaceront pas les partants , et , le voudraient - ils , il n’est pas sûr , dit M. Bergeron , qu’ils trouvent à embaucher des jeunes si le poste offert est peu intéressant ou peu payé . Par exemple , plus de cinquante mille emplois ne trouvent pas preneurs dans les garages , pour la réparation automobile . Et le syndicaliste déplore une fois de plus l’inadéquation entre la formation reçue et les conditions de travail offertes .


A la C.G.T. , comme à la C.F.D.T. , après s’être félicité des actions qui ont limité ou retardé les vagues de licenciements , on ne se dissimule pas que les compressions de personnel différées ne pourront être finalement écartées puisque «  ni le gouvernement ni le patronat n’ont pris de mesures sérieuses » .


Les dispositions gouvernementales pour encourager l’embauche des jeunes sont considérées par les cégétistes comme une opération purement électorale . Et les dirigeants des deux syndicats estiment que dans les semaines qui viennent le gouvernement va subordonner ses choix économiques à un seul critère : leur efficacité politique pour conserver la majorité .


La proximité des « législatives » va , chacun en a conscience , dominer le panorama économique et social . Tantôt elle sera un aiguillon pour les initiatives revendicatives , quand les travailleurs estimeront que le gouvernement cédera plus ou moins se montrer rigoureux pour plaire à d’autres électeurs . Tantôt les syndicats seront soucieux d’éviter des actions dont la dureté se retournerait contre la gauche . Tantôt , encore , l’attentisme prévaudra , les salaries reportant leurs espoirs sur un retournement de majorité .


Cégétistes et cédétistes font les mêmes analyses , avec , quand à l’action à mener , leurs traditionnelles préférences : les premiers pour les vastes mouvements « tous ensemble » , les seconds pour les initiatives plus ponctuelles et diversifiées .


Malgré la vigueur du verbe - M. Séguy n’a-t-il pas déjà parlé d’initiative nationale des la rentrée ? - la circonspection parait de part et d’autre devoir l’emporter sur les impatiences manifestées ici ou là . M. Barre ne fixera sans doute qu’à la dernière minute la « fourchette » financière des négociations du secteur public et nationalisé , en fonction de la « température » économique et psychologique . Il s’est efforcé , en recevant , durant le mois de juillet , les dirigeants syndicaux « réformistes » (la tâche étant partagée avec le président de la République et plusieurs de ses ministres) , d’effacer les fâcheuses impressions laissées par ses propos sur les « porteurs de pancartes  » et autres aménités .
Dans sa dernière interview télévisée du mois de juillet , il s’est gardé de toute allusion agressive à l’égard de la C.G.T. et de la C.F.D.T. Le ton employé , plutôt que les mots proprement prononcés , exprimait un certain optimisme . De fait , M. André Henry , secrétaire général de la FEN , n’avait nullement la mine renfrognée en quittant M. Barre . Et M. Charpentié , président de la C.G.C. après son tête-a tête avec le premier ministre , était visiblement satisfait des marques de considération qui lui avaient été témoignées . Cela , même si les promesses gouvernementales vis-à-vis des cadres sont assez vagues , sauf pour le « plafond » de la Sécurité sociales , dont le relèvement sera freine de façon à protéger les ressources des caisses de retraites . Cet apaisement peut paraître assez mince , pour ramener ou conserver dans le giron majoritaire le milieu socio-professionnel de l’encadrement , dont les voix sont susceptibles de faire pencher la balance électorale d’un côté ou de l’autre .


Tout cela suffira-t-il à ne pas transformer en échec pur et simple sur le plan politique et social ce « demi-échec » auquel M. Barre , avec une modestie feinte ou réelle , déclare s’attendre dans le domaine économique autant qu’à un « demi-succès » ?


JOANINE ROY.















LE MONDE

16 août 1977

Le mode de l’économie
COMMERCE INTERNATIONAL
LA « SAUVAGERIE » DES AUTRES


Il fut pendant longtemps de bon ton de célébrer les vertus de l’ouverture des frontières sur une industrie française qui avait pourtant redouté l’entrée dans le Marché commun . Aujourd’hui , a nouveau , différents secteurs économiques se sentent menacés par une concurrence étrangère qu’avivent les difficultés de l’heure . Des lors , il est tentant d’accuser les autres de pratiques déloyales plutôt que de tirer la leçon des faits .


La chambre de commerce et d’industrie de Paris apporte de l’eau au moulin des accusateurs , en publiant un document de quatre-vingt-six pages intitulé . La concurrence étrangère et les importations « sauvages » . L’emploi de cet adjectifs , devenu courant , y compris dans le vocabulaire officiel , fait contraste avec le caractère feutré du langage diplomatique . Serait-il surtout à usage interne ?


L’étude constate tout d’abord des évidences . Ainsi , «  je taux moyen de protection douanière de la France a , depuis 1958 , baisse plus sensiblement que celui de ses principaux concurrents (R.F.A.)  » , ce qui peut apparaître logique dans la mesure où ce taux était plus élevé au départ . De même « l’institution progressive de systèmes de préférences généralisées depuis 1970 a l’intensifie la concurrence des pays en voie de développement  » , ce qui était prévisible .


Cette concurrence « est devenus très vive , notamment dans les industries du textile et de l’habillement . Limitée a l’origine aux produits de masse , elle s’exerce aussi actuellement sur des produits a plus forte valeur ajoutée  » , ce qui correspond a l’objectif souhaitable d’industrialisation de ces pays .


La Communauté économique européenne est à ce sujet mise en accusation . « Les réactions communautaires (...) se sont révélées excessivement lentes lorsqu’il y a eu des cas de concurrence anormale ou déloyale : les dossiers anti-dumping aboutissent rarement et avec retard . » La chambre de commerce reconnaît toutefois que « les cas de dumping sont difficiles a distinguer  » , les avantages de prix pouvant très bien provenir soit de l’utilisation de matières premiers bon marché , soit du niveau plus faible des salaires et charges sociales . Il resta alors de condamnables les cas de vente à un prix inférieur ou bien au coût de revient ou bien prix pratiqué sur le marché intérieur .


L’égalité de concurrence n’existe de toute façon pas , et chaque pays a sa propre conception de l’anormal en fonction de ses intérêts propres . Ainsi la chambre de commerce met en cause le pratiques fiscales de l’Espagne , les facilités de crédit du Japon et de la Norvège pour la construction navale , les « rabais , ristournes ou remises » , la dépréciation monétaire de la livre et de la lire .


A la limite , l’accusation est globale , « Dans certains ces (Japon , pays de l’Est), c’est l’ensemble de la politique d’exportation d’un pays dans son principe et sa structure qui modifie les conditions normales de concurrence. » Les pays européens ne sont pas épargnés , qui pratiquent détournement et perfectionnement de trafic . Dans certains ports (Anvers , Rotterdam), le faible contrôle douanier permet un habillage national de produits étrangers . La R.F.A. sert d’« entonnoir » à certains articles textiles de l’Est , grâce à la perméabilité des frontières avec la R.D.A.


Face a cette avalanche de critiques , répertoriées par secteur , il est toujours possible de se demander si la France est le seul pays « civilisé » dans le domaine du commerce extérieur . Des réponses pourraient être fournies par les chambres pourraient être fournies par les chambres de commerce étrangères . Les industriels français , qui ont été fort satisfaits de livrer des usines « clé en main » et dernier cri aux pays neufs , ne devraient pas , en tout cas , être surpris que ces unités produisent et vendent .


Se défendant de toute pensée ou arrière-pensée protectionniste , le monde des affaires veut néanmoins être protégé contre les méthodes commerciales ou financières « peu orthodoxes » , La définition de l’orthodoxie est délicate et sujette a caution . Est-ce au-delà de 20% ou de 30% qu’une différence de prix peut être jugée anormale ?


En fait la crise a révélé la compétitivité structurelle de certains pays . Des lors , plutôt que dénoncer la « sauvagerie » des autres , qui risque fort de ne pas disparaître de sitôt , il vaudrait mieux s’interroger sur les moyens de tempérer intelligemment les dures lois du marché . Pour des raisons sociales ou politiques , le maintien de certains secteurs , condamnés économiquement , peut être une nécessité . Dans ce cas , il est plus honnête de ne pas jouer sur les mots , car vouloir « organiser » le libre-échange , c’est d’une certaine façon porter atteinte au dogme .


M. B.

Le déficit agro-alimentaire de la France
2,2 milliards de francs depuis le début de l’année


Le solde des échanges agro-alimentaires française a été globalement positif en 1976 ; 3 343 millions de francs . Toutefois , il a été en diminution sensible par rapport à l’année précédente , en raison de la vive progression des importations (+22,6%), qui se sont élevées à 38 191 millions de francs , alors que , dans le même vite(+17,2%), pour atteindre 41 533 millions de francs .


Les principales causes de l’accroissement de la valeur des achats à l’étranger sont la hausse des cours du café et du cacao , ainsi que les achats à massifs de pommes de terre , d’aliments pour animaux (mais et soja) rendus nécessaires en raison de la sécheresse estivale . Sur l’ensemble de l’année , les ventes de céréales ont progressé de 25,4% mais les livraisons ont essentiellement été effectuées au premier trimestre . Le solde positif tient en grande partie à la forte hausse de la valeur des exportations de boissons et alcools (+26,9%), notamment au cours du deuxième trimestre .


La service central des enquêtes et études statistiques S.C.E.E.S. , 4. avenue de Sainte-Mandé , 75570 Paris . Tel : 344-46-33 . du ministère de l’agriculture indique dans son analyse du commerce extérieur de 1976 : « Si de l’excédent dégagé par les échanges de produits agro-alimentaires (+3,3 milliards de francs) est déduit celui réalisé par les céréales (+8 milliards) et les boissons et alcools (+4,8 milliards) , les échanges deviennent déficitaires de 9,5 milliards de francs . En 1975, ce « déficit » était de 5,5 milliards et en 1974 de 4,5 milliards. »


Cette tendance à la dégradation est illustrée par le fait que les quatre derniers mois de 1976 ont été déficitaires, ce qui n’était pas arrivé depuis 1972 . Le phénomène s’est aggravé au cours des cinq premiers mois de 1977 :


Détérioration des échanges agro-alimentaires .


- 780 millions en janvier ; - 320 millions en février ; - 470 millions en avril ; - 470 millions en mai . Au total , 2 210 millions de déficit depuis le début de l’année . Une telle situation tient essentiellement à la baisse des ventes de céréales (- 40% en moyenne) et à l’augmentation des prix du café et du cacao .


Une telle situation , même si elle est due pour partie à une sécheresse exceptionnelle en 1976 en 1976 , risque de remettre en cause les objectifs du VII e PLAN , qui fixaient pour 1980 un solde positif de 20 milliards de francs . Les pouvoirs publics s’en sont d’ailleurs inquiétés qui ont pris , lors de la derniers conférence annuelle agricole , une série de mesures destinées a favoriser les exportations agro-alimentaires .

Les méfaits de l’abondance


(Suite de la page 7.)


La frontière entre l’abondance et la pénurie entre l’abondance et la pénurie reste donc extrêmement fragile . Rien jusqu’à présent n’est venu démentir les pronostics pessimistes des experts de la F.A.O. (Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation ) : en 1985 , il manquera 85 millions de tonnes de grain aux pays du tiers-monde pour assurer à leur population une ration de subsistance .


Sur ces bases , deux stratégies contraires sont élaborées :


- La première est le fait des organisations internationales . Outre une aide destinée a développer la production dans les pays pauvres , les experts internationaux demandent la mise en place rapide d’une réserve alimentaire de 20 millions de tonnes , ainsi qu’un stock d’urgence de 500 000 tonnes destiné a pallier toute menace de famine . Des engagements internationaux ont été souscrits dans ce sens mais leur mise œuvre se heurte à de nombreux obstacles .


- La seconde s’est faite jour aux Etats-Unis , au Canada et en Australie , ou désormais l’administration et les cultivateurs tiennent a peu près le même langage : « Si le monde veut plus de blé et de céréales fourragères , il faudra que les prix soient rémunérateurs.  » Ces prix rémunérateurs sont évalués a quelque 120 dollars la tonne et même un peu plus en Australie . Mais il n’y a pour cela que deux possibilités : maîtriser la production , ce qu’envisage l’administration Carter avec le gel des terres ; s’entendre entre pays exportateurs , ce que Washington , Toronto et Canberra sont en train de faire avec Buenos-Aires . Il y a donc de fortes chances pour qu’au sortir de cette « crise de surproduction » , la domination américaine sur le marché mondial des céréales se renforce .


ALAIN GIRAUDO

AFFAIRES
Des sacs pour les ordures ménagères
Le papier lance un défi au plastiques


Les ordures ménagères , une des lèpres de notre civilisation , posent aux municipalités des problèmes de plus en plus aigus , avec l’extension prodigieuse prise par les procédés modernes de conditionnement alimentaire . Quelle solution au problème de leur enlèvent ? En Suède , ou le volume des ordures ménagères a augmenté de 20% en un an , on recourt de plus en plus au sac-poubelle en papier . Lors d’un récent voyage d’étude , une délégation française d’élus locaux a pu se rendre compte sur des résultats obtenus .Ce voyage était organisé par Promosac , société créée par les principaux fabricants français de papier afin de promouvoir la vente des sacs-poubelles en papier séché . Ses actionnaires sont : La Charfa (24,2%), Lafarge Emballage (17,7%), Les Papeteries de Gascogne(14,8%), La Cellule du Pin (11,8%), Aubry (7,6%) , Les Papeteries de la Seine (7,2%) .


Situe à moins de 250 kilomètres au sud-ouest de Stockholm , dans la partie septentrionale de l’Ostergötland suédois , vaste région de lacs prise entre la Baltique et le Vattern , où la forêt et la roche moutonnée voisinent en parfaite harmonie Linköpling ne donne pas l’impression d’abriter quatre-vingt-cinq mille habitants , cent mille en comptant les banlieusards . La ville ressemble plutôt à un gros bourg . Un centre urbain peut étendu , truffé d’espaces verts , ronronnant aux heures de pointe , à peu près désert le reste du temps ; quelques immeubles trapus de taille modeste , et presque aussitôt l’agglomération se fond dans la compagne .


Tantôt riant , tantôt plus sévère , le paysage n’est en tout cas jamais gâché par les résidus de la société de consommation . Cette préservation de l’environnement les Suédois la doivent a leur Parlement , qui , fermement décide à marquer des points dans le combat mené contre les nuisances , interdisait au début des années 70 de déposer les poubelles sur les trottoirs et sur les bords de route . En même temps , il rendait obligatoire , dans tous les immeubles et maisons individuelles , l’aménagement de locaux réservés à cet usage . Profitable à la salubrité publique et surtout flatteuse pour la vue , cette série d’initiatives n’allait pas sans poser de sérieux problèmes pratiques aux différents services chargés de l’enlèvement des ordures . Dans d’innombrables cas , ces locaux se révélaient être difficiles d’accès dans un habitat inadapté aux nouvelles exigences de la loi . Quel remède adopter pour éviter de compliquer leur tâche ?


Les municipalités suédoises n’avaient guère le choix des moyens : elles ont choisi le sac perdu . Restait a trancher entre le papier et le plastique . La Scankraft The Scandinavian Kraft Paper Institute : organisme regroupant les vingt-trois fabricants de papier kraft de Suède , Norvège et Finlande . Il est charge de diffuser les sacs-poubelles en papier et de promouvoir les exportations de papier kraft. étant disposée à fournir son concours , et les avantages du sac en papier apparaissant localités , Linköping en tête , décidèrent de tenter l’expérience . Aucune ne le regrette .


«  L’usage du sac-poubelle en papier a transformé la vie de nos éboueurs  » , affirme le responsable du service de ramassage de Linköpling . N’exagérons rien . Il a contribué a résoudre de manière élégante le problème posé par l’entreposage et le problème posé par l’entreposage et la collecte des ordures ménagères , ce qui n’est déjà pas si mal . Deux fois plus solide que le plastique , affirment ses promoteurs , le sac en papier a subi un traitement chimique qui lui donne une étanchéité suffisante pour résister a l’humidité et séjourner une huitaine une huitaine de jours sous la pluie , mais assez limitée quand même pour ne pas gêner la pénétration de l’air . Les ordures sèchent et sont ainsi plus facilement incinérables . A la combustion , le papier ne laisse aucune déchet . Côte plastique , quand les objets tranchants ou pointus ne les crèvent pas , les sacs explosent sous la pression des gaz de fermentation . Ils ont pour inconvénient principal de laisser après la combustion des résidus difficiles à éliminer .


Du papier
de récupération


Les taxes acquittées par les habitants pour ce nouveau service n’apparaissent pas exorbitantes . A Linköpling , elles s’élèvent à 190 couronnes (213 francs) par an pour un logement de deux a trois personnes et à 259 couronnes (280 francs) pour une maison individuelle (un ramassage hebdomadaire). Ces taxes incluent le prix des sacs et des porte-sacs .


L’exemple de Linköping a été contagieux . Aujourd’hui , après quatre ans d’expérimentation , 65% des ordures ménagères en Suède sont rassemblées dans des sacs-poubelles en papier (5% seulement en sacs plastiques ).


En France , hormis quelques initiatives isolées , à Saint-Lois (Haut-Rhin) , où les sacs en papier sont employés depuis bientôt cinq ans , à La Rochelle , dans quelques quartiers de Marseille et de Paris , à Echirolles , dans l’Isère (mise en service d’une collecte par pneumatiques ) l’enlèvement des ordures se fait dans des conditions encore assez déplorables . Faut-il généraliser ces expériences ? Les sacs en papier existent et , de plus soulignent ses partisans , ils sont fabriqués avec des papiers de récupération , n’occasionnant ainsi aucune sortie de devises . Produits a partir de dérivés du pétrole , les sacs plastiques préconises par le conseil municipal de paris ( le Monde du 7 juin ) , coûteront au contraire de précieux dollars , ajoutent-ils .


Promosac , qui couvre 98% du marché national , a vendu l’an passé 40 millions de sacs en papier . Les quantités de vieux papiers employés a leur fabrication n’ont représenté qu’une faible partie des tonnages récupérés . En 1976 , 110 millions de sacs en papier ont été utilisés en Suède , soit 2,75 fois plus que chez nous . La population française étant six mois supérieure , le calcul donne , à taux de consommation équivalent , 660 millions de sacs , dont la fabrication n’exigerait pas plus de 76 000 à 80 000 tonnes de vieux papiers . Reste le problème des capacités de production .


D’après M. Serge Coudert , directeur général de Promosac , les usines françaises peuvent sans problème doubler leur production . Après la Norvège , la Finlande , l’Autriche et même le Royaume-Uni , la France va-t-elle adopter la formule suédoise ?


Les pouvoirs publics hésitent à pendre ouvertement parti en faveur du papier . Est-ce parce que le premier fabricant française de sacs plastiques n’est autre qu’une entreprise publiques n’est autre qu’une entreprise publiques , C.d.F. - Chimie (100 millions de sacs par an ) ? N’est-ce pas aussi parce que le prix de revient des sacs que celui de leurs concurrents ? L’écart est de 50% au moins , affirme-t-on à C.d.F. - Chimie .


Pour le moment , le ministre de la culture et de l’environnement a décide d’envoyer à toutes les mairies de France , à la rentrée , une premiers brochures contenant un certain nombre de recommandations sur la collecte des ordures dans les immeubles neufs et de renseignements sur les procédés en usage . D’autres documents d’information suivront . Il peuvent favoriser une premiers réflexion en attendant l’établissement d’un code de salubrité publique en la matière . «  Les municipalités , aussi bien intentionnées qu’elles puissent être  » , a fait remarquer le docteur Pratt , premier adjoint au maire de Saint -Lois , «  n’ont qu’un pouvoir législatif limité . La responsabilité de la coordination des conceptions de salubrité est le fait des parlements , des gouvernements  » .


ANDRÉ DESSOT.

LE PÉROU FACE A L’ÉPUISEMENT
DE SES DEVISES .


De notre correspondant


Le régime militaire , instauré en 1968 , traverse une grave crise économique et financière . Bien que le déficit de la balance commerciale , qui avait dépassé 1 milliard de dollars en 1976 , soit en voie de résorption , les réserves en devises sont épuisées et le montant de la dette extérieure à payer cette année s’élève à plus de 500 millions de dollars .


Lima . - Après plusieurs mois d’incertitude , le gouvernement péruvien a-t-il enfin déterminé une stratégie , face à la sérieuse crise économique que traverse le pays ? Officiellement , c’est le mutisme le plus complet , après que le nouveau ministre de l’économie , le général Alcibiades Saenz , a annoncé , à la mi-juillet , des «  changements substantiels  » . Mais déjà se dessinent les contours de la nouvelle politique économique , élaborée cette fois par le président Molraîes Bermudez en personne et par un groupe très restreint de conseillers .


Quelles en sont les principes directeurs ? On considère , à Lima , qu’un accord avec le Fonds monétaire international est , a terme , indispensable . Il permettrait l’obtention d’un crédit «  stand-by » , et ouvrirait au Pérou les portes des bonne pas aborder la négociation avec le F.M.I. dans une position d’extrême faiblesse , ce qui implique de prendre , avant toute discussion , des premières mesures correctives directe du F.M.I.


Tout le monde est d’accord sur ce point . Les très faibles disponibilités en devises constituent le goulet d’étranglement de l’économie péruvienne , ce qui rend impossible , à court terme , toute véritable politique de relance . Dans ces conditions , poursuit-on à Lima , il faut accepter la respective d’une certaine récession . Le F.M.I. préconisait des réductions poursuit-on à Lima , il faut accepter la perspective d’une certaine récession . Le F.M.I. préconisait des réductions purement quantitatives , établies de façon indiscriminée . Les nouveaux responsables affirment , quant à eux , que l’Etat doit intervenir pour contrôler le processus d’austérité .


Le changement le plus notable est intervenu dans le domaine extérieur : pour réduire le déficit de la balance des paiements , le F.M.I. préconisait une politique de mini-dévaluations accélérées , ou de fortes dévaluations . A Lima , les autorités préfèrent établir un contrôle plus strict des importations - ce que demandaient les milieux de gauche , - dont le montant global vient d’être diminué de 200 millions de dollars (moitié pour le secteur public , moitié pour le secteur privé ) pour le second semestre . Cette réduction des achats à l’étranger pourra être programmée en fonction du facteur social et de son incidence sur la production de biens essentiels . De plus , les assignations de devises pour importations attribuées durant le premier semestre et non utilisées ont été annulées , ce qui représenterait environ 260 millions de dollars .


Sur le plan interne , quelques prudentes mesures «  sociales » et de relance ont été décidées : légère hausse des rémunérations et du salaire minimum , augmentation du rythme de l’émission monétaire , retour partiel a une politique de subventions aux produits de base. Enfin les taux d’intérêts pourraient être abaissés , afin de stimuler la demande . Les charges nouvelles que ces mesures représentent pour l’Etat pourrons - elles être financées facilement ? Le déficit du budget apparaît déjà nettement supérieur à celui prévu par les prédécesseurs du général Saenz : mais ces décision étaient sans doute indispensables pour débloquer une situation sociale à la limite du soutenable effet inflationniste , le taux de réserve en obligatoire des banques a été augmente en une fois de 35% .


Les nouveaux responsables de l’économie péruvienne gagneront -ils leur pari ? Les mesures en cours suffiront-elles pour faire face à la crise , afin d’aborder ensuite dans des conditions plus favorables la discussion avec le F.M.I. ? Le talon d’Achille semble être , une fois de plus , les réserves de devises . Si leur montant reste officiellement secret , le Pérou n’aurait plus aujourd’hui , en caisse , que quelque 30 millions de dollars . Quelles que soient les perspectives de récupération économique à moyen terme du pays - et elles semblent reste en tout cas des petits graves .


THIERRY MALINIAK


PRECISION . - Dans le tableau consacré à l’évolution des résultats de quelques grandes entreprises française publié dans « le Monde de l’économique » daté du 8 août , nous avons indiqué que le groupe Air Liquide avait réalisé , en 1974 , en bénéfice net consolidé de 202,1 millions de francs . La direction du groupe nous faits remarquer , à juste titre , que ce chiffre prenait en compte des réalisations de titres , pour un montant de 25,5 millions de francs . Dans un souci de cohérence , il eût été effectivement préférable de retenir le chiffre de 176,6 millions de francs , pour l’exercice 1974 , chiffre qui fait apparaître une croissance continue de bénéfice de l’Air Liquide ces trois dernières années .

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