La décision de reprendre l’extraction d’uranium
divise profondément l’opinion .

Le 27.8.77

Correspondance

Sydney . - La décision de l’Australie , maintenant effective (le Monde du 26 août) , de reprendre l’extraction et l’exportation de minéral d’uranium divise profondément l’opinion .

Les écologistes sont déjà descendus dans la rue en signe de protestation . Le chef du parti travailliste a réaffirmé la position de sa formation : s’ils reviennent au pouvoir , les travaillistes n’honoreront aucun contrat de vente d’uranium passé par l’actuel gouvernement conservateur . Plusieurs syndicats ont également mis en garde les sociétés minières ; ceux du territoire du nord ont indiqué qu’ils n’autoriseraient pas l’exploitation des réserves - qui sont les plus importantes au monde - tant que des mesures pour protéger la sécurité des travailleurs n’auront pas été prises . Le porte-parole du Conseil des syndicats australiens a , d’autre part , déclaré que son organisation penchait en faveur d’un moratoire suspendant l’exploitation des mines d’uranium

La décision de Canberra n’était pas tellement inattendue (le Monde du 17 août). Elle prévoit la protection de l’environnement et des terres des populations aborigènes et impose des conditions rigoureuses aux importateurs d’uranium australien , en vue d’éviter la prolifération nucléaire .

Les compagnies d’extraction minière sont particulièrement satisfaites de la décision gouvernementale , mais la reprise de leurs activités pourrait être retardée par les restrictions imposées par les autorités . Il n’est pas non plus certain que des contrats puissent être conclus rapidement comme elles l’espéraient . Les Japonais , par exemple , ont fait savoir qu’ils accueillaient favorablement la décision de Canberra mais qu’ils ne commanderaient cependant de minéral ; les ventes en direction de la Grande-Bretagne ne doivent commencer qu’en 1980 .

La consommation pétrolière des Etats-Unis continue de progresser. Selon les derniers statistiques publiées par l’administration fédérale , la consommation pétrolier des Etats-Unis continue de croître . Pendant les quatre semaines précédant le 12 août , la consommation a atteint en moyenne 17,9 millions de barils par jour , en hausse de 13,7 % par rapport à la période correspondante de 1976 et de 5,4% par rapport à 1973 , avant l’embargo décrété par les pays arabes . La consommation d’essence n’a progressé que de 4,8 % et la majeure partie de l’augmentation est due à la production d’électricité .