Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Page 4 - LE MONDE - 27 mai 1977
de l’ Arabie Saoudite
De notre correspondant
Washington. - La visite du prince Fahd dans la capitale américaine a pris fin le mercredi 25 mai, sur une notre optimiste. A l’ issue des entretiens, le président Carter a déclaré aux journalistes que son interlocuteur saoudien avait exprimé l’ espoir qu’ Israël serait rassuré sur les intentions du gouvernement de Ryad concernant sa sécurité au moment du règlement final. Selon le président, jamais la menace d’ un nouvel embargo pétrolier n’ a été agitée, et les informations parues à ce sujet dans la presse sont "entièrement fausses". "Je crois que nous nous sommes bien compris, a déclaré le président Carter. A ma connaissance, il n’ y a pas de divergence de vues préoccupante entre les Etats-Unis et l’ Arabie Saoudite."
Au département d’ Etat, on se montre plus réservé et l’ on estime que, sur le problème palestinien comme sur l’ interprétation des résolutions des Nations unies enjoignant l’ évacuation des territoires occupés, les points de vue restent encore éloignés. Mais le président Carter aurait été très encouragé par la compréhension dont aurait fait prévue le prince Fahd à l’ égard du solide engagement américain envers Israël, ainsi que par son appréciation modérée des changements politiques intervenus à Jérusalem. Le prince Fahd, a dit le président Carter, souhaite que les Israéliens continuent à rechercher un règlement et maintiennent le processus des négociations, afin que "personne ne ferme la porte à une solution assurant une paix juste et durable". Selon le président, le prince Fahd ne s’ attend pas que les Etats-Unis contraignent Israël à un règlement de paix "Il est évident que nous avons une influence sur Israël, et aussi sur les pays arabes, mais il est tout aussi évident que nous ne les contrôlons pas", a dit M.Carter.
Au sujet du pétrole, le président n’ a pas indiqué quelle était la position saoudienne en matière de prix. Mais M. Schlesinger, son conseiller pour les problèmes de l’ énergie, a assuré que l’ Arabie Saoudite continuerait sa politique d’ un ajustement "modéré" des prix. Aussi bien, dans la déciaration officielle de la Maison Blanche, le président Carter félicite le roi Khaled pour sa politique pétrolière qui "maintient en bonne santé économique" les pays industriels, comme les nations en voie de développement. Dans le même document, M. Carter réaffirme l’ intérêt que portent les Etats-Unis à la sécurité de l’ Arabie Saoudite, "importante pour la stabilité de la péninsule arabique". La question des livraisons d’ armes modernes a été évidement discutée sans qu’ on puisse encore déterminer si des décisions fermes ont été prises.
En fin de compte, malgré la discrétion observée sur les entretiens qui touché à un grand nombre de problèmes multilatéraux et bilatéraux, les officiels américains se déclarent très satisfaits de la modération du prince Fahd. A leurs yeux, son attitude, au lendemain même du changement de gouvernement à Jérusalem, illustre le souci des dirigeants arabes modérés de poursuivre la coopération diplomatique avec les Etats-Unis, et aussi de ne pas encourir la responsabilité d’ un éventuel échec des efforts engagés pour arriver à une solution négociée. A cet égard, le président Carter a dit encore aux journalistes que ses vues n’ étaient pas encore fermes concernant l’ établissement d’ une "partie" Palestinienne . "De toute évidence, c’ est là une question qui devra être résolue dans le cadre d’ un règlement définitif", a-t-il ajouté.
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