Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
14/4/77
Téhéran (A.F.P.). - Certains pays pourraient se retirer du traité de non-prolifération nucléaire, après l’intention manifestée par les Etats-Unis de limiter les exportations américaines de technologie nucléaire, estime le président de l’Agence internationale de l’énergie atomique (A.I.E.A.), M.Sigvard Eklund.
Au cours d’un entretien avec la presse, en marge de la conférence iranienne sur le transfert de technologie nucléaire, M.Eklund a souligné que toute tentative pour bloquer le transfert de technologie constituait une violation de l’article 4 du traité, qui prévoit les droits pour les signataires (plus d’une centaine), "d’entreprendre des recherches, de produire et d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans aucune discrimination".
Un choix politique et économique
La déclaration du président de l’A.I.E.A. (dite Agence de Vienne) est importante. L’A.I.E.A. est, en effet, l’Agence de l’ONU chargée de faire respecter les règles du traité de non-prolifération par des inspections fréquentes des installations nucléaires pacifiques des pays qui l’on signé.
La conférence sur "Les transferts de technologie nucléaire" réunie depuis le lundi 11 avril à Chiraz ne devait pas en principe traiter des problèmes de non-prolifération. La décision des Etats-Unis de ne plus procéder au retraitement des combustibles nucléaires (le Monde du 9 avril) et les pressions exercées par Washington pour empêcher l’installation dans le monde entier d’usines d’extraction du plutonium ont poussé de nombreux pays à réagir.
Ce sujet délicat sera au centre des discussions organisées par l’Agence internationale de Vienne, sur l’énergie nucléaire et son cycle de combustible du 2 au 13 mai.
Trois solutions possibles
Le problème est le suivant : les éléments combustibles après irradiation contiennent un élément fissile qui n’existait pas avant l’irradiation : le plutonium. Trois solutions sont alors possibles. Soit stocker les éléments combustibles irradiés sans traitement. Soit extraire le plutonium et le recycler dans les réacteurs ordinaires à eau. Soit extraire le plutonium et l’utiliser comme combustible dans les surrégénérateurs.
Les Etats-Unis ont choisi la première solution. Ils estiment d’une part que l’extraction du plutonium est trop onéreuse et d’autre part qu’elle présente un grave danger politique, car il est possible de fabriquer une bombe atomique avec le plutonium. Il convient donc, selon les Américains, de ne pas disséminer la technologie d’extraction du plutonium.
D’autres pays, dont la France, pensent qu’il est indispensable d’extraire le plutonium, en particulier pour produire les éléments combustibles des réacteurs surrégénérateurs. D’autres, enfin, cherchent à acquérir la technologie de l’extraction du plutonium, officiellement pour des raisons économiques, mais en réalité pour pouvoir produire des bombes atomiques.
En empêchant l’extraction du plutonium dans le monde, les Etats-Unis jouent sur deux tableaux. Le premier est celui, politique, de la non-prolifération. Le second est économique : les réacteurs surrégénérateurs qui utilisent le plutonium comme combustible sont touchés de plein fouet. Cela a beaucoup d’avantages pour Washington. S’ils réussissaient, les Etats-Unis n’auraient pas à craindre le développement commercial de la technologie des surrégénérateurs, qui est surtout européenne.
La technologie des réacteurs reterait ainsi américaine (réacteurs à eau légère), ce qui permettrait aux Etats-Unis de continuer à vendre de l’uranium enrichi, dont ils sont le principal producteur mondial. - J.-L.L.
M.Claude Morin, ministre des affaires intergouvernementales du Québec, viendra en visite à Paris, à l’invitation du gouvernement, du 27 au 29 avril, indique un communiqué du Quai d’Orsay.
|
||
Plan du site |