Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
22 avril 1977
M. Carter n’est pas le premier président américain à s’inquiéter de l’avenir énergétique des États-Unis. Sans remonter au président Roosevelt qui proclamait le 19 février 1939 ; " Nos ressources énergétiques ne sont pas inépuisables, et pourtant nous les gaspillons", M. Nixon le 4 juin 1971, dans un message au Congrès, annonçait que l’approvisionnement en énergie du pays "ne pouvait désormais plus être considéré comme allant de soi" et proposait une série de mesures spécifiques destinées à augmenter las ressources du pays ne "énergie non polluante" .
En près de deux ans, les efforts en matière de recherche théorique et appliquée portant sur l’énergie avaient alors augmenté de 50 %, et le nombre de concessions pour l’exploitation de gisements de pétrole et de gaz naturel sur la plate-forme continentale extérieure était accru.
Mais c’est le 18 avril 1973 - soit six mois avant ce qu’il est convenu d’appeler la crise du pétrole - que le président républicain allait faire un grand discours énergétique. Entre autres, M. Nixon disait : "Dans les années qui viennent nous devons envisager la possibilité de pénuries occasionnelles d’énergie, ainsi que d’une certaine augmentation de ses prix. Il est évident que nous nous trouvons devant un problème d’une importance vitale. Si la tendance actuelle se poursuivait sans entraves, nous pourrions avoir à faire face à une véritable crise de l’énergie. "
Ces " entraves " faisaient l’objet d’un programme qui prévoyait déjà une conservation de l’énergie, l’utilisation beaucoup plus large du charbon et aussi l’exploitation de ressources énergétiques nouvelles (nucléaire, solaire et géothermique), la prospection de la plate-forme continentale extérieure, la construction d’un pipe-line en Alaska et la suppression des droits et des quotas sur les importations de pétrole.
Déjà, M. Nixon indiquait que le prix du gaz devait être augmenté et que les conditions de sécurité nationale et de prospérité économique ne devaient pas faire ignorer les problèmes d’environnement.
Ce programme, à peine modifié, allait devenir ce que l’on appela après l’embargo pétrolier (fin 1973 début 1974) le projet " Indépendance 1980". La mauvaise volonté du Congrès, à majorité démocrate, et les vicissitudes du président Nixon firent que le projet "Indépendance" tomba aux oubliettes, et les prix du baril de pétrole demeurèrent aux États-Unis inférieurs aux cours mondiaux imposés dés 1974 par le pays exportateurs.
Moins ambitieux que son prédécesseur, M. Ford ne parla plus d’indépendance, mais envisagea de réduire, à moyen terme, les importations de produits pétroliers à environ 200 million de tonnes.
Pour ce faire, il prépara un programme fondé sur la libération du prix du pétrole produit dans les puits anciens aux États-Unis et qui était alors de 5,25 dollars le baril. A cela s’ajoutent l’imposition d’un droit de douane de 2 dollars par baril importé et une taxe spéciale destinée à frapper les "super-bénéfices" des sociétés pétrolières. Mais le 15 juillet1975, le Sénat prolongeait la loi - venant à expiration - sur le contrôle des prix du pétrole américain et, le 5 août, la Chambre rejetait le programme dans son ensemble.
Le 22 décembre 1975, le président tirait les conclusions de son échec au Congrès, publiait une série de mesures - l’Energy Policy and Conservation Act - qui permettaient une baisse moyenne du baril de pétrole consommé aux États-Unis de 1,5 dollar.
Trois mois plus tard, et pour la première fois dans leur histoire, les États-Unis importaient plus de pétrole qu’ils n’en produisaient. Et, sur l’ensemble de l’année 1976, les importations atteignaient une moyenne de 7,3 millions de barils par jour, soit 23 % de la consommation d’énergie du pays. Cela amenait la président Ford, le 7 janvier 1977, à la veille de quitter le pouvoir, à proposer au Congrès un nouveau plan, qui ne sera jamais discuté.
Cette dépendance accrue (particulièrement vis-à-vis des pays arabes), la forte pénurie de gaz dont ont souffert les États-Unis au cours d’un hiver particulièrement rude et le fait que le nouveau programme énergétique soit présenté par un président démocrate seront-ils suffisants pour convaincre de la nécessité d’agir un Congrès que n’avait pas ébranlé la crise de 1973 ?
22.4.77
De notre correspondant
Le Caire - Le président Sadate a restauré, en 1976, dans son pays, une certaine forme de pluralisme parlementaire. Les traumatismes politiques provoqués par le troubles de janvier dernier vont-ils donner un coup de frein durable à l’évolution en cours ? Divers faits récents, concernant tant la droite que la gauche de l’opposition légale, le font craindre. Les partisans du régime soulignent que le Raïs ne peut admettre la contestation de sa politique intérieure et extérieure, notamment l’option pro-occidentale. "au moment où va se jouer l’avenir di Proche-Orient". Des Égyptiens qui ne sont pas forcément des adversaires du régime se demandent "pourquoi dans ce cas avoir ressuscité les partis avant la paix et comment on peut concilier pluralisme et limitation des moyens d’expression" ?
L’hiver dernier, M. Kamaleddine Hussein, ancien "officier libre" de la révolution de 1952 (comme les futurs président Nasser et Sadate) député indépendant de tendance intégriste musulmane, avait, avait été déchu de son mandat parlementaire pour avoir adressé au Raîs une lettre condamnant, en termes violents divers aspects de la politique gouvernementale. Le mardi 19 avril, une élection législative partielle a donc eu lieu à Benha, fief de M. Hussein, dans le delta du Nil. Le candidat du parti majoritaire a été élu avec une confortable avance sur ses concurrents. Pourtant les jours précédents Benha avait fait une ovation à M. Hussein, qui avait décidé de se représenter à la députation.
Pour l’en empêcher, le pouvoir , malgré l’avis contraire de parlementaires de toutes tendances, a fait voter en toute hâte par le Parlement une loi déclarant provisoirement inéligibles les députés déchus de leur mandat . Du coup, M. Hussein, figure oubliée des débuts de la période nassérienne, est devenu un drapeau pour le opposants de tous bord qui prennent sa défense contre le gouvernement. Le procés que M. Hussein a décidé d’intenter à l’ État a déjà commencé devant les tribunaux constitutionnel et administratif. Les débats promettent d’être longs et animés.
Dans le même temps, le régime a également porté des coups à gauche. Déjà le mensuel d’études marxistes Al-Talia avait été transformé au mois de mars en magazine de vulgarisation scientifique. C’est maintenant au tour de l’hebdomadaire Rosa El Youssef , revue fondée sous la monarchie par une actrice intellectuelle, d’être mis au pas. Cette publication, qui tire à environ vingt mille exemplaires, représentait jusqu’ici divers courants de la gauche égyptienne, avec une dominante marxiste. M. Abdel Rahmane Charkaoui, nationaliste de gauche, écrivain célèbre, auteur notamment du roman la Terre, porté à l’écran par Youssef Chaine, sera remplacé à la tête de Rosa El Youssef par un journaliste totalement acquis aux autorités, tandis que plusieurs rédacteurs marxistes de la revue seront en principe mis à l’écart.
En attendant que le rassemblement progressiste, parti légal regroupant des marxistes et des nasséreins, obtienne, en vertu d’une loi nouvelle, l’autorisation de publier un journal, la gauche n’aura plus d’organe en Égypte. Le pouvoir contrôle l’ensemble de la presse, où la droite néo-libérale peut assez souvent exprimer ses propres opinions. La droite Islamique dispose quant à elle depuis quelques temps de deux publications, Al Daoua, soutenue dit-on par Ryad, et Alltissam, plus radicale que la précédente.
Le Caire (A.F.P.) - Un ressortissant palestinien, Salah Mohamed Emary, a été exécuté mardi 13 avril au Caire, Salah Mohamed Emary, membre du Front populaire de libération de la Palestine, selon le parquet égyptien, avait été inculpé de tentative d’assassinat contre la personne de l’ancien premier ministre sud-yéménite réfugié en Égypte, M. Mohamed Aly haytham le 6 août dernier. L’attentat dans lequel étaient également impliqués le second secrétaire de l’ambassade du Sud-Yémen au Caire, M. Seif Mohsen, et le directeur du bureau local des lignes aériennes sud-yéménites, M. Salah Issa, avait coûté la vie au chauffeur de M. Haytham. Ce dernier n’avait été que légèrement blessé.
D’autres part, les deux auteurs de l’attentat à la bombe dans un train en gare d’ Alexandrie en août dernier, qui avaient été condamnés le 20 octobre dernier à la peine capitale par le tribunal militaire supérieur du Caire, ont été pendus mercredi matin.
L’attentat, avait fait une dizaine de morts et une soixantaine de blessés. Les deux ressortissants égyptiens qui avaient déposé la charge explosive dans le train avaient été arrêtés et accusés d’être des agents des services de renseignements libyens.
Le gouvernement israélien a décidé le 13 avril de créer une nouvelle colonie juive à Masha, en Cisjordanie, au sud fr Qalqiliya, en bordure de la ligne verte (l’ancienne frontière israélo-jordanienne) face au village arabe israélien de Kafr Kassem. Les installations de la colonie auront d’abord un caractère para-militaire. Les soldats cultiveront la terre tout en poursuivant leurs activités militaires normales.
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