Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Le Fonds monétaire arabe se donne
pour l’immédiat des objectifs limités .
De notre envoyé spécial
Abou - Dhabi . - Poursuivant le vieux rêve de l’unité arabe dont elle est porteuse depuis 1946 , année de sa fondation , la Ligue des Etats arabes a convoqué du 18 au 21 avril a Abou - Dhabi , capitale des Emirats arabes unis , la première réunion des Etats membres du Fonds monétaire arabe . Les vingt pays arabes unis , la première de la Ligue étaient au rendez - vous , ainsi qu’une délégation palestinienne .
Créé le 27 avril 1976 a Rabat par le Conseil économique arabe , le Fonds monétaire arabe , dont le siège doit être établi à Abou - Dhabi , a pour mission , selon sa charte , de porter secours aux pays dont les balances des paiements sont en déficit , de favoriser des taux de change stables entre les monnaies arabes , de coordonner les politiques financières de ces pays , de favoriser les échanges d’informations sur la politiques d’investissement des capitaux arabes à l’étranger , de développer les marchés financières arabes , d’étudier les moyens propres à diffuser l’usage d’une monnaie de compte arabe , le dinar , et de tenter d’établir au moins entre les pays du Goife une monnaie commune . Bien que l’objectif suprême , l’établissement d’une monnaie arabe commune, ne soit pas cité dans la charte , on voit bien cependant où l’évolution favorisée par le Fonds monétaire devrait conduire .
Une monnaie commune
Cependant , pour le moment , l’objectif , on le voit , est plus modeste . Les vingt pays arabes et la délégation palestinienne présents à Abou - Dhabi ont établi une unité de compte qui sera équivalente à trois unités de compte du Fonds monétaire international , dont le taux de change actuel est de 1,15 dollar . On a invité les dirigeants des pays concernés à souscrire en fonction de leur produit national , de leur commerce , etc., des sommes assez importantes puisque les participations les plus élevées atteignent 38 millions de dinars pour l’Arabie Saoudite et l’Algérie . Ces deux pays sont suivis par l’Irak , le Koweït et l’Egypte qui ont souscrit 25 millions de dinars . Les Emirats arabes unis ont souscrit 15 millions de dinars . Au total , le capital du Fonds monétaire arabe s’élèvera à 250 millions de dinars . Vingt-cinq pour cent de ce montant sont payables sans délai . Aux dernières nouvelles , cinq pays arabes seulement ne s’étaient pas encore acquittés .
Il n’a pas été question dans ces tâches prioritaires de l’établissement d’un marché commun arabe .
Sans doute , les délégués réunis à a Abou - Dhabi et M. Mahmoud Riad , secrétaire général de la Ligue arabe en premier , se souviennent - ils de l’échec d’une première tentative de marché commun arabe en 1964 . M. Riad , ancien ministre égyptien des affaires ministre égyptien des affaires étrangères , est le premier à confirmer cette volonté de réalisme : « Comment voulez - vous , nous a-t-il déclaré , faire un marché commun arabe des pays dont le revenu par tête d’habitant compte parmi les plus élevés du monde comme le Koweït ( 6 100 dollars par tête ) et d’autres qui comptent parmi les plus pauvres , par exemple le Soudan . Notre démarche est donc radicalement différente de la vôtre , Européens . Nous voulons simplement commencer par établir une solidarité financière parce que nous avons la possibilité réelle d’y parvenir . En ce qui concerne les monnaies communes , nous commencerons par les pays du Golfe , dont les ressources et dont les finances sont également abondante . » « D’ailleurs , rappelle M. Riad avec un brin d’humour , ces pays ont déjà utilisé dans le passé une monnaie commune , la roupie indienne lorsqu’ils dépendaient pour l’administration financière de l’Empire des Indes. »
Pour le moment le Fonds qui va s’installer à Abou -Dhabi sera gouverné par un directeurs adjoints . Les délégués réunis à Abou - Dhabi , et dont onze étaient des ministres des finances de leurs pays respectifs , ont élu le directeur général , un ancien ministre de la planification Irakien , M. Gawad Hachem . Le Fonds commencera par distribuer des secours aux pays qui en ont le plus besoin .
Son action viendra renforcer celle des nombreux fonds de développement déjà créés par différents pays arabes : le Fonds de développements de l’Arabie Saoudite celui d’Abou - Dhabi . Il faut encore nommer la banques arabe pour le développement économiques de l’Afrique , dont le siège est à Khartoum .
Roland Delcour .
L’annonce par M. Carter de son programme énergétique à provoqué des réactions diverses aux Etats - Unis . Les écologistes ont très favorablement accueillit le programme énergétiques , tandis que les milieux d’affaires sont partagés St le président de General Motors , M. Thomas Murphy , a approuvé les mesures d’économie d’énergie , il s’est déclaré hostile aux taxés qui pourraient frapper les voitures à forte consommation de carburant . Plusieurs représentants démocrates , dont le speaker Thomas O’Neill et le sénateur Robert Byrd , se sont montrés réservés sur les mesures fiscales annoncées .
Quant à M. Milton Friedman , prix Nobel d’économie , il a affirmé que ce programme « produirait un désastre s’il était adopté ». Selon lui , les problèmes énergétiques américaines sont la conséquence de l’intervention de l’Etat sur le marché or , « la solution de M. Carter est de pousser l’intervention encore plus loin »
Au Koweït . — « Nous sommes heureux de constater que les Etats - Unis s’orientent enfin vers une réduction de la demande de pétrole et le maintien de prix élevés afin d’encourager la mise au point de sources d’énergie de substitution » , a déclare , le 21 avril , un responsable Koweïtien , parlant du programme énergétique de M. Carter . Au siège de l’OPEP , a Vienne, on souhaite aussi plein succès au président américain .
A Moscou . — L’agence Tass estime en revanche que ce plan « aboutira à l’appauvrissement de la population des Etats - Unis et à l’enrichissement des compagnies pétrolières » — (A.P. A.F.P.)
Dans son discours au Congrès , le président Carter a laissé entrevoir une évolution de la politiques nucléaire américaine . Il confirme qu’il faudra « utiliser des quantités croissantes d’énergie nucléaire » , malgré les économies d’énergie et la relance de l’exploitation charbonnière . Il rappelle sa position déjà connue suivant laquelle il n’y a pas besoin d’« entrer » dans un âge du plutonium en construisant des réacteurs surgénérateurs . Mais pour les réacteurs classiques , qui utilisent de l’uranium enrichi comme combustible , il propose d’accroître les capacités américaines de production d’uranium enrichi « en utilisant la nouvelle technologie de centrifugation , qui consomme environ un dixième de l’énergie exigée par les usines actuelles de diffusion gazeuse . »
Il y a en pratiques deux façons de produire de l’uranium enrichi : la première consiste à faire diffuser un gaz, l’hexafluorure d’uranium , à travers une membrane perméable . Les atomes d’uranium - 235 traversent plus facilement la membrane que ceux d’uranium -238 et la traction du gaz qui traverse la membrane s’enrichit légèrement en uranium -235 . En répétant en bon millier de fois l’opération , on fait passer la proportion d’uranium-235 de 0,7 % - sa valeur dans l’uranium naturel - a environ 3% , proportion demandée par les réacteurs à eau bouillante ou pressurisée . Cette méthode est utilisée aux Etats - Unis depuis la guerre ; elle l’est aussi en U.R.S.S. et en France , a Pierrelatte et dans l’usine d’Eurodif actuellement en construction au Tricastin .
L’autre méthode est l’ultracentrifugation on fait tourner très rapidement l’hexafluorure d’uranium dans des centrifugeuses . Plus légers , les atomes d’uranium - 235 se concentrent près d l’axe de rotation . En prélevant cette portion de gaz , on obtient de l’uranium enrichi . Plus économe en énergie cette technique se prête aussi a la construction d’unités plus petites que les énormes usines de diffusion gazeuse . Cela ne signifie pas nécessairement qu’elle soit moins chère . Elle est prônée par la Grande - Bretagne . L’Allemagne fédérale et les Pays - Bas ; le projet Urenco - Centree prévoyant la construction de deux usines à Almelo (Pays - Bast , et Cappenhurst (Grande - Bretagne ). Ces usines produisent déjà a faible échelle de l’uranium enrichi .
Les Etats - Unis n’en sont pas encore a ce stade et n’ont , en ce qui concerne l’ultra-centrifugations , que des installations de recherche ; il se pourrait cependant , qu’ils aient une avance sur les pays membres d’Urenco - Centec .
La comparaison d’une technique éprouvée comme la diffusion gazeuse et d’une technique encore en partie expérimentale ce qui est le cas de l’ultra - centrifugation est difficile . Les déclarations du président Carter indiquent apparemment que les Etats -Unis vont passer du camp de la diffusion gazeuse à celui de l’ultra-centrifugation . A terme il pourrait en résulter de sérieuses conséquences économiques .
Maurice Avronny
ERRATUM . — Dans les mesures préconisées par le président Carter pour économiser l’énergie ( le Monde du 22 avril ) , une erreur d’interprétation nous a fait traduire le néologisme« weatherize » par « climatiser » . Il s’agissait , bien évidemment , d’« isoler » (les bâtiments ).
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