Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
M. Fukuda veut convaincre M. Carter
de la nécessité pour Tokyo
de retraiter du combustible nucléaire .
De notre correspondant
Tokyo .— M. Fukuda , premier ministre , a quitté Tokyo samedi 19 mars pour Washington , où il doit avoir des entretiens avec M. Carter le 21 et le 22 . Deux sujets généraux seront à l’ordre du jour de ce premier « sommet » américano - nippon depuis les changements de gouvernement intervenus dans les deux pays : la situation économiques mondiale et le rôle du Japon dans la reprise : la stabilité de l’Extrême - Orient dans la perspective du retrait des troupes américaines stationnées en Corée du Sud .
Bien qu’ils aient pu l’espérer un moment , mes Japonais n’attendent apparemment pas de la rencontre entre MM. Carter et Fukuda un règlement du différend qui les opposent aux Etats - Unis en matière nucléaire . Le premier ministre a cependant confirmé que cette question serait évoquée et qu’il demanderait « fermement à M. Carter de ne pas entraver l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques » . Cependant , M. Fukuda devait préciser dans une interview au Los Angeles Times ; « Les différences de vues seront réexaminées ultérieurement » laissant entendre ainsi qu’aucun progrès réel n’était attendu dans l’immédiat , chacun restant sur ses positions .
Le Japon soutient la politique américaine vient a assurer la non-prolifération des armes nucléaires .
Il considère cependant que l’utilisation de l’énergie nucléaires à des fins pacifiques doit être encouragée et préconise la construction de centres régionaux de retraitement du combustible nucléaire déjà utilisé , qui permettent de multiplier par cinquante l’énergie de l’uranium .
Les États - Unis s’opposent au développement d’usines de retraitement du combustible nucléaires irradié (c’est - à - dire ayant déjà produit de l’énergie par son passage dans un réacteur ) dans la mesure où cette opération conduit à extraire du plutonium qui peut peut permettre la fabrication d’armés nucléaires . Le président Ford a souhaité en octobre dernier un arrêt du retraitement pendant au moins trois ans , et le stockage du combustible qui a été utilisé , mais recèle encore un potentiel énergétique important . Les pays pauvres en énergie , comme le Japon , estiment qu’il ne faut pas « perdre » cette énergie potentielle et qu’il convient par conséquent de retraiter le combustible utilisé .
En février , une mission japonaise s’est rendue à Washington pour soutenir ce point de vue et obtenir des Américains le « feu vert » pour la mise en œuvre du programme japonaise de recyclage du combustible . Le Japon possède actuellement une petite usine de retraitement (d’une capacité de 21 tonnes ) , à Tokaimura , dans la préfecture d’Ibaraki , qui a été construite avec la participation de la France . Cette usine a été commandée il y a dix ans ; alors que la question du retraitement ne se posait pas comme aujourd’hui .
Un veto catégorique
En puissance nucléaire installée , le Japon vient au sécond rang dans le monde , après les États - Unis . Il produit deux fois plus d’énergie nucléaire que la France , par exemple . En 1976 , la par de l’énergie électrique d’origine nucléaire produite au Japon était de 7% . Elle devrait passer à 16,2 % en 1980 et 34,4 % en 1985.
La mission nippone s’est heurtée , a Washington , à un veto catégorique des Américains dont la détermination a apparement surpris Tokyo . Les Japonais se sentent « incompris » des Américains , mais ils ont une marge de manœuvre étroite .
D’abord , ils ont signé le traité de non - prolifération nucléaire . (En privé , certaines personnalités ne cachent pas leur amertume d’avoir ratifié un traité qui , disent-elles « instaure une inégalité de fait entre les puissance nucléaires et celles qui ne le sont pas puisqu’on nous impose des contraintes qui ne devraient pas jouer dans le domaines civil » )
Leurs pays dépend des Etats - Unis pour son approvisionnement en combustible nucléaire : les contrats d’achats d’uranium enrichi sont assortis de l’engagement qu’il ne sera pas retraité sans l’accord des Américains . Les États - Unis tiennent beaucoup à ces ventes de combustibles nucléaires , car elles leur permettent de réduire le déséquilibre de leur balance commercial avec le Japon .
Les Japonaise cherchent à se dégager de cette situation de dépendance en diversifiant leurs fournisseurs . Il se sont notamment tournés vers la France . Eurodif leurs fournira , en 1980 , 10% de sa production d’uranium enrichi . N’ayant pas bénéficié , comme la France par exemple , de l’effet d’entraînement d’un programme militaire . Le Japon n’en a pas moins réalisé des progrès rapides en matière . Techniquement - en supposant que les difficultés politiques soient résolues . — Il pourrait avoir , d’ici 1990 , ses propres usines d’enrichissement . Il achète déjà de l’uranium au Niger , par l’Intermédiaire de la France qui l’enrichit Une mine , exploitée e, commun par la France , d’autres des pays européens et le Japon , devrait bientôt fonctionner au Niger .
Philippe Pons
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