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U-003-069 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-003-069

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  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.


















LA VIE


17.3.77

ÉNERGIE
QUAND LES FILIALES DES
COMPAGNIES PÉTROLIÈRES ÉTRANGÈRES
CONTRE-ATTAQUENT TOUS AZIMUTS ...


Longtemps muettes sur les accusations portées contre elles, les filiales des compagnies pétrolières étrangères opérant en France viennent visiblement de décider de changer de tactique.
Successivement Esso-Saf, au cours d’une conférence de presse de son président, M.Lamaison, puis la Sheil, dans son bulletin mensuel, ont répondu vigoureusement aux "attaques" lancées par M.Marchais, lors du débat télévisé qui l’opposait à M.Fourcade le 17 février.


L’argumentation du secrétaire général du P.C.F. consistait notamment à opposer les résultats des filiales de compagnies internationales à ceux des sociétés françaises, "Pour le même chiffre d’affaires, disait-il, pour la même quantité de brut traité, les quatre sociétés étrangères opérant en France n’ont réalisé comme profits réels que 2 milliards de francs, soit 4 milliards de francs de moins qu’Eli-Aquitaine."


Il faut, répondent Shell et Esso, comparer ce qui est comparable. Alors que les sociétés françaises ont une activité d’exploration-production à l’étranger, les -étrangères- sont essentiellement des sociétés de raffinage et de distribution. Pour ces seules activités, la comparaison des marges brutes d’autofinancement est favorable aux filiales des "majors" de près de 1 milliard de francs en 1975 pour une même part du marché.


Quant à l’idée qu’il est impossible de connaître le prix d’origine du pétrole, les compagnies la rejettent et affirment qu’il n’y a pas de secret. Si marge bénéficiaire il y a, elle est connue puisque publiée par des pays producteurs qui "ne nous font pas de cadeaux".



Au-delà de la présentation de ces arguments bien peu nouveaux, c’est, semble-t-il, aussi l’interventionnisme du gouvernement français en matière pétrolière qui est visé par cette contre-offensive. "Un pays commence à se dévoyer lorsqu’il décide de ce que fera tout un chacun", soupire M.Lamaison, qui parle des "ambiguïtés lors du renouvellement des licences - de vente de carburants (A 3). "Aucune profession n’est plus dirigée", écrit la Schell, qui dénonce une "réglementation très contraignante et toujours révisable -. Mais, surtout, Shell accuse cette - complicité - apparente des compagnies et de l’Etat d’être la cause des attaques "politiques" que subissent celles-ci, puisque "quand on accuse les compagnies on touche l’Etat".
Au moment où Shell-France et Mobil viennent de déposer un recours auprès du Conseil d’Etat contre le décret du 30 juin 1976, qui a attribué pour trois ans aux sociétés les licences de vente de carburants sur le marché français, cette remise en cause de la loi de 1928 a-t-elle pour objectif d’être entendu à Paris ou plutôt à Bruxelles ? Une nouvelle offensive auprès de la Commission européenne sur l’incapabilité de cette loi française avec l’article 115 du traité de Rome doit-elle être attendue ?


La concurrence risque donc de se durcir sur le marché français entre sociétés nationales et filiales des multinationales. C’est le moment que choisit la puissance publique pour renforcer son influence au sein des premières. Détenteur de 35% des actions et de 40 % des droits de vote au sein de la Compagnie française des pétroles, l’Etat n’y était jusqu’à présent représenté que par deux commissaires du gouvernement. Il a décidé de faire jouer ses prérogatives au conseil d’administration en s’attribuant quatre sièges sur douze, MM.Blancard, président de Gaz de France, Geoffroy Chodron de Courcel et Valls viennent d’y être nommés alors que M.Guillaumat - déjà au conseil - se voit lui aussi attribué le titre de représentant de l’Etat. Au siège de la société, qui a souvent été accusée de se conduire comme une huitième "soeur", on fait "contre mauvaise fortune bon coeur". "Au moins, dit-on, les pouvoirs publics auront mieux conscience de nos problèmes."


BRUNO DETHOMAS.

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