Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
25.2.77.
. M. Louis Mermaz demande l’arrêt du chantier de Creys-Malville.
. M. Maurice Pic critique les opérations au coup par coup.
Au cour d’une conférence de presse réunie à Paris le mercredi 23 février, M. Louis Mermaz, député socialiste, maire de Vienne et président du conseil général de l’Isère a demandé que le gouvernement sursoie au projet de construction de la centrale nucléaire de Creys-Malville, autrement dit le surgénérateur Super-Phénix. Il se faisait ainsi le porte-parole de l’assemblée départementale qui, le 24 septembre 1976, avait par 19 voix pour, 15 voix contre et 10 abstentions, exprimé le même voeu.
M. Mermaz a également présenté à la presse le compte rendu général des deux journées de débat nucléaire qui avaient précédé la prise de position du conseil général de l’Isère.
De son côté, le conseil général de la Drôme a rendu publique une étude faite à sa demande, en 1975, sur l’insertion des installations nucléaires dans la vallée du Rhône.
Le rappel solennel d’une motion votée il y a déjà cinq mois par le conseil général de l’Isère et la publication de deux documents relancent le débat nucléaire au niveau politique. M. Mermaz a rappelé en effet dans quelles circonstances avait été organisé à Grenoble un débat contradictoire sur le projet Super-Phénix et, plus généralement, sur la politique nucléaire française.
"En 1973 et 1974 a-t-il dit, alors que le projet de construction d’un surgénérateur à Creys-Malville se précisait, les élus de l’Isère avaient, à plusieurs reprises, posé des questions. Puis en juillet 1976 les manifestations qui eurent lieu sur le site et l’intervention des forces de l’ordre attirèrent l’attention sur l’ampleur des mouvements antinucléaires. Les conseillers généraux décidèrent alors d’organiser eux-mêmes un large débat sur le projet Super-Phénix. Une sorte de hearing tel qu’il se pratique aux États-Unis. Les meilleurs techniciens, les élus et des personnalités de réputation internationale comme MM. Lew Kowarscki et Louis Neel, nous ont fait part de leurs réflexions. En conclusion, le conseil général a voté une motion présentée par les socialistes et les radicaux de gauche. Ce texte demandait la constitution d’une commission d’enquête parlementaire en vue de préparer un débat au Parlement et la création d’une commission régionale permanente de sécurité. En attendant, il était demandé au gouvernement de surseoir à la construction du surgénérateur." "Le conseil régional Rhône- Alpes, a encore précisé M. Mermaz, se prononcera sur la commission de sécurité lors de sa session de printemps. En revanche, aucune réponse - pas même un accusé de réception - ne nous est parvenue du premier ministre. Mais, le 15 octobre 1976, le constructeur a été autorisé à commander les principaux éléments du réacteur. Il faut mettre un terme au rafus du gouvernement d’instaurer un débat de fond au niveau de assemblées politiques. C’est pourquoi le conseil général de l’Isère a décidé de publier les débats de septembre. Ce livre intitulé Creys-Malville : le dernier mot ?
Interrogé par les journalistes, M. Mermaz a rappelé que le conseil général de la Savoie et les autorités de Genève avaient pris des positions similaires à celles de l’Isère. Il a indiqué qu’il n’était pas favorable à l’organisation d’un référendum dans son département et que le conseil général n’avait jamais envisagé d’avoir recours à la justice pour stopper le chantier.
Le livre qu’il a distribué et qui est désormais à la disposition du public est un document d’environ deux cents pages. Reflétant fidèlement deux jours de débats entre les opposants et les partisans les plus qualifiés (E.D.F. C.E.A. ministère de l’industrie, de la santé, etc.) du surgénérateur, il constitue l’une des meilleurs synthèses actuelles des arguments pour et contre. A partir d’un cas précis, il permet une réflexion générale sur la politique énergétique française. C’est donc un instrument d’information qui ne peut manquer de relancer le débat au plus haut niveau.
Celui-ci devrait être alimenté également par le rappot publié par le conseil général de la Drôme
Bien que rédigé il y a deux ans, ce travail reste d’une actualité brûlante. En effet, entre Lyon et Avignon les installations nucléaires se multiplient : une centrale se construit à Saint-Paul-Trois-châteaux, une autre vient de faire l’objet d’une enquête public à Cruas, deux autres sont projetées à Saint-Maurice-l’ Exil et Soyons. S’y ajoutent l’usine d’enrichissement d’uranium de Pierrelate, le centre de Marcoule, l’usine de fabrication de combustible prévue à Romans et les missiles atomiques du plateau d’ Albion.
M. Maurice Pic, sénateur socialiste, maire de Montélimar et président du conseil général de la Drôme, a préfacé le rapport. Il y rappelle " les oppositions troublantes des scientifiques " , les questions que se posent encore les élus et leur " découragement " devant la politique du fait accompli. Il reprend les conclusions de l’étude en soulignant l’urgente nécessité d’un plan global de l’aménagement de la Vallée du Rhône accompagnant la construction des installations nucléaires. là encore il s’agit bien d’un problème politique que seul un débat au Parlement accompagné d’un vote devrait trancher.
Comment répartir les budgets régionaux. - Aux termes d’une réunion, mardi 22 février, au Conseil économique et social, la conférence des présidents de comités économiques et sociaux des régions a adopté la motion suivante : " La conférence demande que les établissements publics régionaux puissent être autorisés à affecter les crédits d’investissements du budget régional, non seulement aux collectivités publiques aux établissements publics et organismes consulaires, mais aussi aux organismes et sociétés sans but lucratif dont l’objet présente un caractère d’intérêt collectif agricole (SICA) ; les sociétés d’économie mixte ou les sociétés de développement régional (S.D.R.).
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