Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Page 16 - LE MONDE - 4 janvier 1977
nous déclare Mme Margaret Thatcher, chef du parti conservateur britannique
"La Grande-Bretagne va présider le conseil des ministres des Neuf pendant les six premiers mois de 1977. Quel devrait, à votre avis, être son but ?
Notre but principal devrait être de redonner à la Communauté le sens de ses finalités. Nous avons tous l’ impression que cela a manqué, ces temps derniers. Les hésitations de mon pays n’ y dont pas étrangères. Il est d’ une importance vitale que le président Carter et sa nouvelle équipe sentent que la Communauté est un partenaire valable pour les Etats-Unis et peut les aider à promouvoir la prospérité et la sécurité dans le monde. Tel doit être le véritable but de la Communauté, qu’ on songe au dialogue Nord-Sud ou à la conférence de Belgrade sur les résultats des accords d’ Helsinki, Notre devoir est de rendre à l’ Europe sa place dans le monde.
Pensez-vous que la Grande-Bretagne devrait prendre des initiatives dans certains domaines ?
Je souhaiterais que la Grande-Bretagne prenne l’ initiative d’ une concertation communautaire en matière de politique étrangère. La Communauté n’ est pas une puissance militaire et, comme vous le savez, je pense qu’ il est essentiel que nous conservions notre potentiel militaire aux côtés de nos alliés de l’ OTAN. La Communauté européenne est une puissance civile par la simple vertu de ses capacités commerciales et financières. C’ est la plus grande puissance commerciale du monde, et elle tend de plus en plus à négocier comme une entité. Ce qui nous a manqué jusqu’ici, c’ est la volonté d’ utiliser cette capacité de négociation communautaire pour faire avancer nos objectifs de politique étrangère. Il y a nombre de conflits, dans le monde, que nous avons intérêt à voir régler et dans lesquels nous ne sommes pourtant pas intervenus. Prenez l’ exemple de Chypre. La C.E.E. a des accords avec la Grèce négocie actuellement son entrée dans la Communauté. Ce ne serait sûrement pas hors de notre portée de rechercher, aux côtés de la nouvelle administration américaine, une réponse à ce problème. Les dangers de laisser le conflit pourrir sont évidents.
"J’ aimerais aussi que nous ayons une politique beaucoup plus concertée à l’ égard de l’ Union soviétique et de l’ Europe de l’ Est. Nous ne devrions pas tolérer que l’ Union soviétique "joue" un pays de la C.E.E. contre un autre, par exemple en matière de crédits financiers."
L’ organe de cette concertation diplomatique est évidemment le conseil des ministres. Je n’ ai pas encore arrêté mon opinion sur le point de savoir s’ il doit être doté d’ un secrétariat séparé. Je ne crois pas à la nécessité de créer de nouveaux instruments administratifs pour le principe. La politique étrangère, en tant que telle, va au delà des traités, mais il est clair que les ministres des affaires étrangères des différents pays de la C.E.E. devront travailler en étroite collaboration avec la Commission européenne. Car ce sera souvent sur la puissance négociatrice de la commission qu’ ils devront compter.
qu’ une mauvaise intégration
Certaines personnes jugent que l’ entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté a été plutôt préjudiciable. Que pensez-vous des effets qu’ elle a eus jusqu’ici ?
Il y a eu évidement un certain sentiment d’ échec depuis l’ extraordinaire campagne du référendum. C’ était sans doute inévitable. Il y a peut-être eu des gens pour croire que l’ Europe nous sauverait de nos faiblesses. Je ne l’ ai personnellement jamais cru. L’ Europe nous donne certaines possibilités. C’ est à nous d’ en profiter. Si vous regardez notre bilan économique, vous constaterez que l’ entrée dans la C.E.E. nous a coûté beaucoup plus cher que prévu. C’ est en partie en raison de l’ afflux de prêts et de subventions des divers fonds communautaires. Il faut y compter l’ extravagante situation actuelle, qui fait soutenir nos prix alimentaires de détail par la Communauté au rythme de 1 million 500 000 livres par jour...
Mais je n’ ai jamais cru qu’ il serait possible de faire un bilan de l’ entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun au bout de trois ans. Il faudra beaucoup plus de temps que cela pour que les possibilités de la C.E.E., se révèlent pleinement et aussi pour que l’ habitude de travailler ensemble s’ enracine.
Etes-vous en faveur d’ une Europe fédérée ? Et, sinon, quelle sorte de communauté souhaitez-vous pour les années 80 ?
Je m’ aperçois que chaque pays que je visite à une conception différente du mot "fédération". Le terme lui-même est assez ambigu. Je n’ espère pas voir, de mon vivant, un gouvernement européen centralisé responsable devant un Parlement européen, chaque pays ne conservant que les pouvoirs que possède, par exemple, chaque Etat des Etats-Unis. Je crois que nous devrions en rester pour l’ instant à un système de nations associées, ayant chacune le droit de protéger ses intérêts vitaux, mais s’ habituant à travailler au coude à coude.
La prochaine génération voudra peut-être une intégration plus complète. Elle s’ impatientera peut-être des négociations et des compromis inévitables dans une communauté de nations associés. Mais je ne crois pas qu’ il serve à grand-chose de faire des plans pour la prochaine génération. Notre but, dans le cadre des réalités politiques actuelles, est de réussir cette association.
On a suggéré que la Grande Bretagne n’ est pas en état de jeter tout son poids dans la balance communautaire, et qu’ il devrait y avoir une C.E.E. "à deux vitesses", notamment pour la politique monétaire. Estimez-vous que ce point de vue est justifié ?
Je me méfie de la théorie des "deux vitesses", même si les plus lents continuent à avoir les mêmes droits que les autres dans les décisions communautaires. Si la Communauté doit être autre chose qu’ un simple mot, elle doit prendre ses décisions de concert. Sinon, il y a un réel danger que le fossé se creuse entre les pays les plus dynamiques et les autres.
C’ est particulièrement vrai en matière économique et monétaire. Nous autres Britanniques, avec nos amis italiens, devons faire un effort énergique et spectaculaire pour résoudre nos difficultés économique, de manière à rattraper nos autres partenaires.
La Communauté peut nous aider, mais, en dernier ressort, l’ effort doit venir de nous, si les économiques de la Communauté doivent arriver à conserver plutôt qu’ à diverger. Une fois que nous aurons fait cet effort et commencé à en voir les résultats, nous pourrons commencer sérieusement à envisager d’ améliorer la coopération monétaire.
J’ admets que la situation actuelle, qui fait que nous recevons des subventions considérables de la C.E.E., n’ est pas réaliste. C’ est aussi assez déprimant pour nos agriculteurs, qui espéraient que l’ entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté se traduirait par une expansion, mais qui s’ aperçoivent que l’ attitude du gouvernement britannique sur la livre verte empêche cette expansion.
Je souhaite qu’ on fasse plus d’ efforts pour définir la politique agricole communautaire à long terme qu’ on nous a si souvent promise. Mais on revient sans cesse aux objectifs à court terme. Actuellement, la Communauté fixe les prix agricoles à un assez haut niveau pour protéger les petits exploitants. Cela signifie que l’ exploitant bien organisé peut gagner énormément d’ argent. Sauf, s’ il en est empêché, comme en Grande-Bretagne, par les arrangements monétaires. Il faut que les programmes destinés à décourager les petits exploitants inefficaces se développent, pour que nous puissions avoir des prix agricoles assurant un niveau de vie raisonnable aux agriculteurs sans être intolérables pour les consommateurs.
Quelles devrait être, à votre avis, la politique du groupe conservateur-chrétien démocrate au Parlement européen ?
Nous travaillons sérieusement à mettre sur pied un programme de base commun aux partis proches les uns des autres. Mais nous avons à surmonter tout un passé historique, et le terme même de "conservateur" constitue un obstacle quand on le traduit de l’ anglais. Je pense qu’ il est capital que, pour la première fois, le parti conservateur noue des liens effectifs avec des partis proches de lui, non seulement au sein de la Communauté, mais aussi en Espagne et au Portugal. Je sus persuadée que nous pourrions arriver à un accord dans un vaste domaine, par exemple sur la concertation diplomatique que nous venons d’ évoquer. Mais, bien évidement, ce que nous avons surtout en commun est notre foi dans l’ importance de la liberté individuelle, dans celle d’ un haut niveau de l’ instruction et de la vie publique basées sur notre philosophie chrétienne et, finalement, dans l’ importance de l’ Europe en tant que force vitale et constructive du monde moderne. Nous avons précisé ces thèmes dans le chapitre de notre rapport, "The right approach" manifeste du parti conservateur présenté au dernier congrès annuel, consacré à notre philosophie. Nous travaillons maintenant sérieusement à appliquer ces thèmes à une politique européenne que nous discuterons avec nos amis pour préparer les élections directes au Parlement européen.
Que pensez-vous des relations de la Communauté européenne avec les Etats-Unis ? Souhaitez-vous qu’ elles changent ?
Il y a eu de violentes discussions dans le passé, surtout sur les questions commerciales, ce qui est inévitable, périodiquement, puisqu’il s’ agit de conflits d’ intérêts. Mais ce qui est essentiel c’ est que les Etats-Unis comprennent que la Communauté est d’ accord avec leurs objectifs de base et est assez forte et assez unie pour les aider à les atteindre. En 1977, nous devrons rétablir la confiance que les Etats-Unis ont en nous.
Pensez-vous qu’ il y ait des possibilités de développer la coopération entre la Grande-Bretagne et la France en matière de défense, comme M. Heath le préconisait ?
Oui. Il y a certainement matière à renforcer cette coopération, comme le montrent les nombreux projets que nous avons en commun. Dans quelle mesure cette coopération est-elle possible, par exemple en matière nucléaire ? Cela dépendra évidemment du degré de concertation diplomatique auquel nous parviendrons.
Vos points de vue sur l’ Europe sont, en fait, très peu connus du grand public. Quelle "européenne" êtes-vous vous-mêmes ?
Il y a des années que je crois fermement à l’ idéal européen. Je crains parfois que cette grande idée ne se dilue dans les multiples discussions sur les règlements et les directives communautaires. Je suis heureuse que, ces derniers mois, la commission paraisse avoir réalisé le danger.
Chacun a sa façon d’ exprimer ce que l’ Europe représente. Pour moi, je vois l’ Europe d’ aujourd’hui, sur son fond d’ histoire, d’ inventions qui ne pourront venir à maturité que par la volonté des Européens eux-mêmes. D’ autres civilisations ont fait des inventions scientifiques, mais elles n’ ont pas su les appliquer. La spécificité de l’ Europe, depuis la Renaissance, est qu’ elle a su appliquer ses inventions et ses idées dans le monde, pour le plus grand bénéfice de l’ humanité.
Nous sommes arrivés à une époque où chaque pays ne peut plus agir individuellement. Nous sommes condamnés à nous unir, à parler et à agir ensemble, si nous voulons poursuivre notre tâche traditionnelle. C’ est pourquoi je ne souhaite pas une Europe passive, qui se contente de réagir aux menaces extérieures. Je souhaite une Europe bien vivante et pleine d’ énergie, capable de montrer comment des sociétés libres et pluralistes peuvent résoudre les problèmes qui se posent au monde moderne."
Propos recueillis par
DIAG est un puissant groupe allemand de constructeurs de machines. Toutefois, la production de machines concentrée - sur les machines - outils travaillant par enlèvement de copeaux - ne représente qu’ une partie de nos activés. Nous nous consacrons également à la réalisation d’ implantations industrielles, nous construisons des usines complètes.
Au fil des ans, DIAG a réalisé dans le monde entier des usines destinés à la fabrication de produits céramiques bicyclettes, engrais chimiques, matériaux de construction et appareils électriques, pour ne citer que quelques exemples. Nous nous sommes trouvés confrontés à bon nombre de problèmes ; notre apprentissage a été dur, mais il a porté ses fruits. C’ est ainsi que nous en avons tiré une leçon essentielle pour industrialiser, il ne suffit pas d’ installer des machines entre quatre murs et de remettre les clés au client.
Nous estimons que chauqe implantation industrielle constitue un cas spécial, pose un problème particulier. Nous parlons en connaissance de cause puisqu’il nous appartient également de gérer nos propres usines. Ce problème spécifique, ce "facteur X" est une variable propre à chaque pays. Aussi la réalisation d’ implantations industrielles telle que nus la pratiquons ne trouve-t-elle pas son aboutissement dans l’ usine clé en main. Notre apport essentiel :
Conception industrielle en fonction des possibilités et des exigences locales
Adaptation, au cours de la réalisation, à l’ évolution permanente de la technologie.
Formation professionnelle de la main-d’ oeuvre locale nécessaire au fonctionnement des implantations.
Le "facteur X" constitue un pas en avant de la réalisation de l’ usine "clé en main" celle de l’ usine "produit en main" fonctionnant à pleine cadence avec une main-d’ oeuvre exclusivement locale. C’ est ainsi que DIAG conçoit l’ industrialisation dynamique.
Si vous désirez en savoir plus sur le know-how, la palette de prestations et les réalisations de DIAG, demandez notre brochure "DIAG - Industrialisation Dynamiques". Notre adresse : DIAG Deutsche Industrieanlagen GmbH Fritz-Werner-Str, 1000 Berlin 48 Allemagne
DEUTSCHE INDUSTRIEANLAGEN GmbH
Industrialisation Dynamique
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