Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
29.1.77
Y a-t-il une alternative à cette politique ? Une étude réalisée en 1975 par le ministère de la qualité de la vie semble le confirmer. Un nouveau procédé de refroidissement permettrait, selon cette étude, de se dégager presque totalement de cette "contrainte eau" à un prix de revient compétitif, et de choisir plus judicieusement les sites. Cette étude, qui n’ a pas encore été rendue publique, montre une nouvelle fois que tout n’ est pas dit en matière nucléaire. Elle devrait fournir des arguments aux associations de défense de la nature, soucieuses, en particulier, dans le cadre des enquêtes d’ utilité publique,d’ opposer à E.D.F. des solutions de rechange crédibles.
"Les centrales nucléaires ont besoin d’ eau." Comme toutes les centrales thermiques, elles ne transforment en électricité que le tiers environ de l’ énergie produite. Jusqu’à présent, les techniques adoptées par l’ E.D.F. pour évacuer le surplus de calories, tout en assurant un refroidissement correct de l’ installation, sont de deux types pour les installations électronucléaires.
Il peut s’ agir d’ une réfrigération en circuit ouvert : l’ eau captée dans la mer ou dans une rivière passe dans le système de refroidissement, où elle s’ échauffe avant d’ être rejetée. Les besoins en eau sont alors importants puisque, pour quatre réacteurs de 900 MWe, il est nécessaire de disposer d’ environ 150 mètres cubes d’ eau par seconde.
La deuxième solution consomme moins d’ eau. Elle utilise des aéroréfrigérants, qui peuvent se présenter soit comme de gigantesques batteries de ventilateurs ( aéroréfrigérants à tirage forcé ), soit comme d’ immenses tours dépassant couramment 100 mètres de hauteur ( aéroréfrigérants à tirage naturel ) : l’ eau n’ y est plus seulement échauffée, elle est vaporisée. Pour quatre tranches de 900 MWe, la quantité d’ eau consommée est d’ environ 2,2 mètres cubes par seconde , auxquels il faut ajouter 5 mètres cubes d’ eau restituée à la mer ou à la rivière de manière à éviter un encrassement des circuits de refroidissement. Enfin, compte tenu des normes appliquées aux rejets radioactifs, 3,5 mètres cubes d’ eau par seconde sont nécessaires pour chaque tranche de 900 à 1000 MWe, afin d’ obtenir une dilution correcte des effluents radioactifs. Lorsque l’ équipement des berges de la Loire, à Dampierre et à Saint-Laurent-des-Eaux, sera achevé le débit d’ eau utilisée (évaporation plus dilution des sels et des effluents) sera d’ un peu plus de 30 mètres cubes par seconde.
Le plan d’ installation des centrales nucléaires d’ E.D.F., obéit strictement à ce précepte selon lequel "il faut de l’ eau pour une centrale" ; il conduit à l’ installation de réacteurs sur le bord de la mer ou le long des rivières d’ importance suffisante, pour éviter un réchauffement excessif des eaux.
(Lire la suite page 30.)
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