Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
IX - LE PROBLEME DE L’EAU
Si la sécheresse du climat permet un contrôle absolu de l’eau, il n’en reste pas moins que la canne à sucre a besoin de quantités énormes d’eau.
Sur ce plan, il est avantageux que la crue du fleuve commence en octobre et s’achève en mars-avril, au milieu de la saison sèche.
Les experts qui ont étudié le problème ont des opinions divergentes sur la méthode d’irrigation la plus rentable.
L’expert de la FAO a opter pour l’irrigation par gravité parce que :
1. les terrasses du Niger ne nécessitent pas un nivellement important ;
2. une pente naturelle assez grande existe dans ce périmètre ;
3. l’équipement est moins cher que dans le cas d’une irrigation par aspersion ;
4. l’exploitation du périmètre exige moins de main d’oeuvre ;
5. l’aspersion devrait être exécutée de nuit, car de jour, le vent est trop violent pour assurer un arrosage régulier et une irrigation de nuit est très difficile à contrôler.
Les besoins en eau sont évalués à :
1. besoins annuels : 25.000 m3 / ha, dont 19.000 par pompage :
2. besoins mensuels durant le mois le plus chaud : 5.730 m3 / ha, soit 2,2 litres / sec. / ha.
Pour les 2.000 hectares du périmètre, il faudra quatre stations de pompage, de 155 kw chacune.
L’utilisation de la bagasse comme combustible doit être étudié avec beaucoup d’attention car elle est susceptible de modifier profondément le calcul du prix de revient. En effet, en s’en tenant au fuel, l’étude la plus récente évalue à 129.250 francs CFA les frais de pompage et d’irrigation par hectare, soit, grosso modo, 12,925 francs CFA le kilogramme de sucre.
Pour un pays éloigné de plus de 1.000 km du port le plus proche et dépourvu - pour le moment - d’énergie hydro-électrique, le prix de revient du kwh joue un rôle décisif dans un projet comme celui-ci, en particulier au niveau agricole.
L’étude de la Hawaïan Agronomics arrive à la conclusion qu’en utilisant la bagasse comme combustible, la sucrerie devrait produire assez d’énergie électrique durant les six mois de son fonctionnement, pour les pompes à eau et pour la communauté.
XI - LE PROBLÈME DE LA MAIN D’OEUVRE
1. Les besoins
Sur le plan agricole, le tableau des emplois créés se présente comme suit :
- 37.500 journées pour la coupe : 250 coupeurs, pendant 150 jours à 4 tonnes par jour
- 25.000 journées pour l’irrigation : 80 personnes pendant 10 mois
- 15.000 journées pour l’entretien des cannes vierges et repousses
- 6.500 journées pour la plantation : plus de 100 personnes en février et mars.
Quant à l’usine, elle emploiera près de 300 personnes, dont 50 % de permanentes.
2. Le coût
A. Selon le système traditionnel
a. en moyenne, 6, à
7 personnes vivent sur une exploitation de 9,4 ha, soit un " actif " agricole pour 2,60 ha ;
b. pour une exploitation de 7 ha, la production auto-consommée annuelle est évaluée à 53.200 CFA et le gain monétaire extérieur, également annuel, à 20 ou 25.000 CFA, soit au maximum 78.200 CFA ;
c. ce qui fait par " actif " agricole et par an :
78.200 x 2,6 : 7 = 29.063
ou par mois 29.063 : 12 = 2.422 francs CFA
B. En cas d’utilisation de la main d’oeuvre salariale , ce poste se présenterait comme suit :
ce qui donne un salaire mensuel de :
29,22 x 189 = 5.523 CFA
En d’autres termes, si le travail salarié est mieux prisé, il provoque une hausse non négligeable du poste : main d’oeuvre.
XII - LA STRUCTURE DES PRIX
1. Prix de vente unifiés de la Copro
La copro, après péréquation, vend sur toute l’étendue du territoire, aux prix suivants :
2. Prix de revient de la Copro
3. Décomposition des prix de revient
- A Zinder ( la tonne ) :
- A Niamey ( la tonne ) :
On remarque surtout le prix élevé du transport, que ce soit dans la région de Zinder ou dans celle de Niamey.
4. Les prix logés départ usine
En fonction de ces données et des distances de 120 km entre Tillabéry et Niamey, et 1.060 km entre Tillabéry et Zinder, l’un des experts estime que les prix logés départ usine devraient être de :
- 70.284 CFA / T pour les morceaux,
- 65.537 CFA / T pour les pains,
- 47.886 CFA / T pour les granulés.
A relever que ces chiffres sont fonction du seul élément " sucre ", à l’exclusion des sous-produits.
XIII - LES INVESTISSEMENTS PRÉVUS
L’étude de la Géris ayant retenu l’irrigation par aspersion évalue la masse des investissements à 4.269.000.000 de francs CFA répartis comme suit :
1. Secteur agricole : 1.398.500.000 francs CFA
2. Secteur industriel : 2.270.500.000 CFA
3. Service généraux : 600.000.000 CFA
Selon l’étude de Hawaïan Agronomics, l’adoption du système gravitaire ramènerait le total destiné à l’aménagement de 1.108.800.000 francs CFA à 750.880.000.
Le gouvernement nigérien, pour sa part, considère certains de ces chiffres nettement surévalués.
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