Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Le 19 Décembre 1968
Monsieur le Président de la République
NIAMEY - Niger
Monsieur le President,
En dépit du secret qui entoure les prix FOB du blé français à l’exportation, je n’ai pu obtenir, de source confidentielle, qui les informations suivantes :
a) Le prix FOB a l’exportation du blé français était de 55,11 dollars en décembre 1968,
b) En octobre dernier la France a proposé à l’Egypte, 300.000 tonnes de blé, à 56,20 dollars CAF Alexandrie et payable en plusieurs années.
c) Selon le journal "Le Petit Maunier", 5, Rue du Louvre, Paris, les prix du blé français livré en silo, à Rouen, durant les 18 derniers mois, étaient les suivants (en francs français et par quintal) :
49,75
49,65
49,10
49,00
49,00
49,40
49,40
48,50
49,00
49,00
49,00
49,10
589,90
589,90
soit une moyenne de :
589.90/12=49,16
soit une baisse de 100x49,16/2,26 =4,50%
Cela signifie que par rapport à la moyenne des prix du blé français entre le 1er juillet 1967 et le 30 juin 1968-ce sont les dates de référence du manuscrit du conseiller de Bédié que je vous avais remis - le prix du blé n’a baissé en décembre que de 4,5%, et non de 20 à 25% comme on le croit à Abidjan.
Je pense qu’il nous faut poursuivre l’enquête, amasser encore plus de preuves avant d’en informer le Président Houphouête, amasser encore plus de preuves avant d’en informer le Président Houphouêt. Je me permets en particulier d’insister sur la nécessité d’obtenir de l’ambassadeur de France, officiellement, le cours FOB, mois par mois, à une date équivalente- par exemple n’importe quel jour, entre le 8 et le 15 de chaque mois - du blé français à l’exportation.
Nous rendrions ainsi service non seulement au Niger, mais aussi à la Côte d’Ivoire. Car j’ai la quasi- sertitude que Mimerand a, soit surévalué son prix de revient en 1967-68 pour gonfler et masquer par ce moyen "classique" les bénéfices réalisés en Côte d’Ivoire, soit sous-évalue ce prix, aujourd’hui, et porte ainsi atteinte aux intérêts du Niger.
Quoi qu’il en soit, il nous faut tirer cette affaire au clair et je compte, pour ma part, y consacrer le temps et les efforts nécessaires.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments dévoués et déférents.
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