blé
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Paris, le 27 septembre 1968
S.E. Monsieur Diori Hamani
Président du la République du Niger
NIAMEY - Niger
Monsieur le Président,
Comme je l’ai déjà expliqué à Mai’ Mai’gana, j’ai contacté à nouveau, lors de mon dernier séjour au Canada, une firme ayant de très solides liens avec le parti libéral ; c’est ce parti qui a obtenu, lors des dernières élections, et pour la première fois dans l’histoire du Canada, la majorité absolue. Ce parti, qui gouverne tout seul actuellement, et pour quatre ans, est composé, en majorité, de francophones, mais favorables à la préservation de l’unité canadienne.
Par l’intermédiaire de cette firme, j’ai obtenu, comme vous le savez, l’accord de principe du gouvernement d’Ottawa :
- 1° - pour le Niger - considéré comme "très pauvre" au Canada - du blé à titre gracieux, le gouvernement nigérien ne devant que le prix du fret et les menus frais annexes,
- 2° - pour la Côte d’Ivoire - considérée comme "pays riche" - et après accord du ministre dédié lors de mon dernier passage à Abidjan, du blé panifiable à un prix inférieur à celui payé à l’heure actuelle et, chose plus importante, des conditions de paiement susceptibles de donner une aisance certaine de trésorerie au ministre des Affaires Economiques et Financières.
C’est encore au cours de mon passage à Montréal que le directeur de cette firme m’avait laissé entendre que la création d’un consulat général au Canada - à l’instar des pays d’Amérique Latine et d’Asie du Sud-Est - confié à un membre très en vue du parti libéral, pourrait nous faciliter les choses. En d’autres termes, le gouvernement canadien
étant "condamné" à faire un effort en faveur des francophones, il s’agit pour nous de bien nous "placer", en ayant des intermédiaires de poids au Canada même.
Bien entendu, je ne me suis engagé en aucune façon, me contentant de demander le nom et le curriculum vitae des deux candidats proposés pour la Côte d’Ivoire et le Niger avec la promesse de les faire parvenir aux deux Chefs d’Etats.
J’ai reçu deux candidatures :
- celle de Maître Bernard M. Deschênes, avocat très connu de Montréal, vice-président du parti libéral et président du Congrès de ce parti en 1966, pour la Côte d’Ivoire,
- celle de Maître Pierre Thomas, gendre de M. Lionel Chevrier, chef de la délégation canadienne qui a visité récemment le Niger.
Je pense que la nomination d’un personnage de cette envergure, en tant que Consul Honoraire du Niger au Canada nous donnerait une représentation prestigieuse et nous ouvrirait de très nombreuses portes dans ce pays.
On m’informe qu’une réponse rapide du gouvernement nigérien serait souhaitable, afin d’éviter qu’un autre Etat africain n’essaie de s’implanter, par le même moyen, au Canada. A l’heure actuelle, seuls Madagascar et le Rwanda ont des Consuls Généraux à Montréal.
Est-il possible de transmettre un accord de principe par l’intermédiaire de l’ambassade du Niger à Washington ?
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments dévoués et déférents.
Maître Pierre Thomas :
Né le 12 mai 1933
Fils de Lucien Thomas - exportateur - et de Jeanette Quintin.
Ecole primaire : St. Jean de Bréboeuf à Montréal.
Ecole secondaire : de 1947 à 1954
- Université d’Ottawa B.A.
- Université St. Paul B. Ph.
Etudes Universitaires : de 1955 à 1958
- Université de Montréal L.L.L.
Membre du barreau de la Province de Québec et de l’Association du barreau Canadien (1959)
Marié à Lucie Chevrier le 26 Juin 1956
Fille de Lionel Chervrier, Ancien Ministre de la Justice, aussi Haut-Commissionnaire du Canada à Londres, Ambassadeur spécial du Canada auprès des pays francophones Africains et fille de Lucienne Brulé.
4 enfants : Monique, Denise, Marie Andrée, Hélène.
Membre du Club de Réforme, Ex Richelieu.
Membre Fondateur de la Fédéraation Libérale du Canada (Québec).
Membre Fondateur Libéral du Québec.
Bureau : 60, Ouest Rue St. Jacques, Suite 300, Montréal, Québec.
Domicile : 250, Rue des Ecores, Ville de Laval, Québec.