Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Par décret n° 72-102 PRN/DIR CAB du 17 août 1972 portant nomination des membres du gouvernement sont nommés :
- Ministre d’ État chargé de l’ Intérieur :
M. DIAMBALLA Y. MAIGA
- Ministre d’ État chargé de Défense nationale :
M. LÉOPOLD KAZIENDE
- Ministre des Finances et des Affaires sahariennes et nomades :
M. MOUDDOUR ZAKARA
- Ministres des Travaux publics, des Transports et de l’ Urbanisme :
M. HAROU KOUKA
- Ministre des Mines, de la Géologie et de l’Hydraulique :
M. NOMA KAKA
- Ministre des Affaires étrangères :
M. BOUKARY SABO
- Ministre de l’Économie rurale :
M. MAHAMANE DANDOBI
- Ministre des Affaires économiques, du Commerce et de l’ Industrie :
M. AMADOU ISSAKA
- Ministre de la Justice :
M. BARKIRE ALIDOU
- Ministre des Postes et Télécommunications :
M. ISSA IBRAHIM
- Ministre de la Santé publique :
M. MOSSI AMADOU
- Ministre de la Fonction publique et du Travail :
M. GARBA KATAMBE
- Ministre du Développement et de la Coopération :
M. HAROUNA BEMBELLO
- Ministre de l’ Information :
M. MAIDAH MAMOUDOU
- Ministre de la Promotion humaine :
M. MAI MAIGANA
- Ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports :
M. DAN DICKO DAN KOULODO
- Secrétaire d’ État à l’Intérieur :
M. BOUBACAR MOUSSA
- Secrétaire d’ État à l’Économie rurale :
M. SOUNA ADAMOU
Le chef de l’ État a, pendant son séjour privé en France accordé une interview au journal " Les dernières Nouvelles d’ Alsace " , au cours de laquelle il a parlé de la coopération entre la France et le Niger.
Nous vous livrons le texte de cet entretien avec le journaliste Guy Lambisto.
- Monsieur le Président, le 29 août dernier à Paris, vous avez rencontré le Président de la République Française, M. Pompidou. En sortant de l’ Élysée, vous avez déclaré que votre entretien avait porté sur " la réadaptation et le réaménagement de la coopération franco-nigérienne ". Qu’entendez-vous par là ?
Les accord de coopération franco-nigériens remontent au mois d’avril 1961. Leur durée avait été fixée pour cinq ans. Il y a eu une tacite reconduction en 1966. Les situation ont profondément évolué depuis sur le plan économique notamment, à la suite de l’extension des dispositions qui lient la France au Marché Commun. Par ailleurs, l’organisation des marchés de la zone franc a disparu et la situation qui était celle des produits africains n’existe plus. Nous devons nous battre pour donner une place à ces produits sur le marché international. Il faut dire également qu’après douze années d’indépendance, le niveau économico-social du Niger n’est plus le même : notre pays a maintenant besoin de beaucoup plus de subvention que de prêts. Nous avons aussi besoin d’assistances techniques, et nous souhaiterions que les personnels français venant au Niger à ce titre puissent bénéficier davantage de carrières particulières, lorsqu’ils servent en pays africains francophones.
- A quelle forme de coopération le Niger souhaite-t-il voir accorder des priorités ? culturelle ou économique ( développement industriel ou agricole ) ?
Culturelle et économique. Dans le domaine de l’enseignement par exemple, la première expérience de télévision scolaire vient de prendre fin.
- En mage des relations particulières avec la France le Niger pratique d’autres formes de coopération soit avec les États-Unis membres du Marché Commun, soit avec d’autres pays étrangers, comme le Japon.
C’est exact, particulièrement pour ce qui concerne la mise en valeur et l’exploitation des gisements d’uranium du Niger. Une première usine de traitement du minerai fonctionne déjà à Arlit, et nous espérons qu’avant la fin de l’année un nouveau gisement sera mis en exploitation sous la responsabilité d’un groupement composé du Niger, de la France et du Japon. Une autre coopération avec l’ Allemagne cette fois, est envisagée pour l’exploitation d’un autre gisement aux confins libyens.
- Monsieur le Président, il y a une autre forme de coopération dont nous voudrions vous entretenir, parce qu’elle concerne directement le Niger, et parce qu’elle touche un domaine brûlant de l’actualité.
Vous n’ignorez pas que la production mondiale de viande de boeuf accuse un déficit croissant en regard de la consommation. Cette situation provoque en France une augmentation " galopante " du prix de la viande sur le marché intérieur, ce
qui pose un problème ardu à M. Giscard d’ Estaing, notre ministre des Finances.
Or le mois dernier au moment de votre arrivée en France, le 18 août, la Confédération nationale de la boucherie française a rendu publique une suggestion de ses représentants. Cette suggestion, dont les grandes lignes nous ont été précisées par M. Juris, secrétaire général de la Confédération, est la suivante : Le Niger est riche en bovins...
Oui, cinq millions de têtes.
- Le Niger possède également un abattoir ultra-moderne à Niamey...
C’est tout à fait exact : il a été construit par la France et il est dirigé par des techniciens et des vétérinaires français. Il faut considérer que le Niger est à cinq heures de vols de Paris.
- Par ailleurs, et ce n’est pas le détail le moins intéressant, les Nigériens sont surtout consommateurs de qu’on appelle le " quartiers avants ", et pourraient exporter en France notamment les quartiers arrières.
Toujours selon la Confédération nationale des boucheries française, la capacité en viande de la République du Niger lui permettrait d’expédier en France de la viande désossée sous emballage, à raison de trente tonnes au moins par semaine.
Pareille quantité de viande bovine du Niger constituerait un appoint non négligeable sur le marché français, et à un prix inférieur à celui pratiqué aujourd’hui. Mais il y a un handicap d’ordre sanitaire : il y en effet au Niger des foyers de fièvre aphteuse qui subsistent encore. Quel est, Monsieur le Président, cotre point de vue sur cette question ?
C’est une mauvaise querelle que l’on fait au Niger. L’organisation internationale de la lutte contre les épizooties interdit aux pays africains situés au sud du 38° parallèle d’exporter leur viande. Cette mesure remonte à la fin de la dernière guerre, lorsqu’on a émis l’hypothèse que des chèvres de l’armée des Indes introduites en Italie avaient apporté la peste bovine en Europe.
Au Niger, il reste deux foyers de fièvres aphteuse, alors que l’on en compte encore sept en France. C’est une mauvaise querelle qu’on nous fait, car le Niger est grand comme deux fois et demie la France. On pourrait donc parfaitement isoler des zones d’élevage exemptes de fièvre aphteuse et dans lesquelles serait produite de la viande propre à la consommation française.
- Toujours selon la considération de la boucherie française, et on pourrait également mener un action visant à l’éradication complète des foyer d’épizooties, qui permettrait de régler ce problème en un an et demi.
Oui mais dés à présent déjà, il existe des ranchs, dont l’un notamment est dirigé par des vétérinaires français, à partir desquels nous pourrions exporter en France des viandes hors de soupçon. Mais il y a un veto de la part de quelques vétérinaires français conservateurs. C’est un ministère français de l’ Agriculture d’agir.
- Ce problème a-t-il été abordé au cours de votre entretien avec M. Pompidou.
Oui, j’ai remis le dossier au Président de la République Française, au cours de l’entrevue que nous avons eue à l’ Élysée, le mardi 29 août dernier.
L’ Assemblée Nationale du Niger a voté le 30 octobre le projet de loi portant loi des Finances pour l’année budgétaire 1973. Le budget nigérien pour l’exercice 1973 ( 1 er octobre 1972 - 30 septembre 1973 ) équilibré à 15 668 590 000 francs CFA est en progression sur l’exercice précédent et se décompose ainsi :
- fonds national d’investissement : 1 912 305 000 F ( en progression de 16,4 % ),
- budget annexe d’exploitation du matériel des travaux publics : 658 140 000 F ( en progression de 4,73 % ).
Dans la conclusion du rapport de sa commission des Finances " l’ Assemblée Nationale relève un effort louable d’autonomie dans la confection du budget 1973. Elle soutient cet effort et demande au gouvernement de persévérer dans la voie de l’assainissement des moyens financiers du pays ".
Une mission canadienne conduite par M. Jaques Guérin, vice-président de l’ Agence canadienne de Coopération Internationale a quitté Niamey le 30 octobre au terme d’un séjour d’une semaine au Niger.
Le communiqué rendu public peu avant le départ des visiteurs canadiens indique que " la mission canadienne a eu avec les responsables nigériens, conduits par le ministre du Développement et de la Coopération, M. Harouna Bembello, des séances de travail aux cours desquelles les deux délégations ont fait le point sur las projets de coopération nigéro-canadienne.
Cette coopération concerne notamment la route de l’ Unité et de l’ Amitié canadienne ( en construction dans l’ Est nigérien ), la navigation fluviale, la construction d’une ligne électrique entre Kainji ( Nigeria ) et Niamey ( Niger ), la protection des végétaux, l’assistance technique et les études, la formation professionnelle et technique, la réforme de l’enseignement, la santé et la recherche minière.
Les deux délégations ont également examiné plusieurs autres opérations qui pourraient éventuellement venir s’ajouter aux projets de coopération existants.
Du 27 septembre au 3 octobre, le Président de la République, S.E. DIORI Hamani, a effectué une visite d’amitié en Algérie. Il s’y est entretenu avec le Président Houari BOUMÉDIENNE de problèmes de coopération bilatérale et d’actualité africaine. Le Chef de l’ État a annoncé à son retour à Niamey la réunion de la Commission mixte algéro-nigérienne à la fin du mois d’octobre.
Le 22 août, le Président de l’ Assemblée Nationale M. BOUBOU Hama, a été l’invité d’honneur de la Télévision Française. Traitant du thème : " il ne faudrait pas que demain nous tue ", il a particulièrement insisté sur la nécessité d’une renaissance culturelle africaine.
Le nouvel Ambassadeur du Canada au Niger, S.E. Gilles MATHIEU, a présenté ses Lettres de Créances au Président DIORI Hamani le 22 septembre 1972. A cette occasion, le diplomate canadien a dit en substance : " Notre coopération avec s’est remarquablement accrue ces dernières années car notre politique a rencontré la vôtre ". Ce à quoi le Chef de l’ État a répondu : " Je considère avec le plus grand optimisme les développement des relations nigéro-canadiennes qui sont des relations exemplaires ".
La 48 e Foire Internationale de Marseille, qui vient de s’achever, a vu la participation de cinq États d’ Afrique francophone. Le Niger qui assume actuellement la présidence des institutions de coordination des EAMA y a exposé ses produits agricoles et industriels. Le Premier Conseiller auprès de l’ Ambassade du Niger à Paris, M. Karim ALIO, y a pris la parole pour souligner la préoccupations et espoirs des États africains et malgaches associés à la CEE dans le domaine crucial du commerce.
Édité par EURAFOR PRESS
Pour le Centre d’Information du Niger
13 bis, rue Lafitte - PARIS - IX e
Directeur de la publication : Mme Maraval
Rédacteur en Chef : J. Baulin
Abonnement annuel : 50 francs
Imprimé par Abexpress, 72, rue du Château-d’Eau, Paris 10 e
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