Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Chaque année, au jour anniversaire de la proclamation de République, le Président Diori Hamani adresse un " message à la nation ".
Le discours du 18 décembre a été beaucoup plus optimiste que celui prononcé l’année dernière à l’occasion du X e anniversaire. En voici quelques extraits ;
" L’année qui se termine fut une année difficile, lourde d’épreuves, de soucis et de sacrifices.
" J’ai développé amplement, le 3 août dernier, les causes permanentes et les causes conjoncturelles qui freinaient notre marche dans la voie du développement économique et social. Et voici qu’après la sécheresse, la pénurie alimentaire, l’amputation massive de notre cheptel, l’effondrement des cours de nos produits, les multiples dévaluations monétaires, voici dis-je, qu’une nouvelle et cruelle épreuve nous atteint : le retour brutal, massif et imposé de nos nationaux établis depuis de longues années dans un pays frère, et dont il nous incombe d’assurer l’accueil le plus fraternel, l’intégration économique et sociale la plus rapide et la plus équitable, la participation la plus active et la plus consciente à l’effort national.
" Nous nous devons d’exprimer notre gratitude au peuple et au gouvernement de la République française dont les sentiments d’amitié fraternelle ne se démentent point.
" De même nous savons gré de leur générosité aux autres pays amis qui contribuent, de plus en plus largement, à notre développement économique et social : la République fédérale d’ Allemagne, l’ Italie, les Pays-Bas, la Belgique et enfin le canada qui, tout en ouvrant des crédits substantiels en matière d’équipement, d’infrastructure, en matière d’éducation et de santé, va renouveler e avril prochain l’aide alimentaire en blé, maïs et farine qu’il nous a déjà apportée. "
Commencée le 16 décembre, la visite officielle de M. Moktar Ould Daddah, Président de la République Islamique de Mauritanie et de son épouse, à pris fin le 28. Durant ce séjour, le Chef de l’ État nigérien ainsi que M me Diori Hamani ont accompagné huit jours durant leurs hôtes mauritaniens dans une grande tournée à l’intérieur du pays, qui les a menés de Niamey à Agadez au nord et Diffa à l’est, en passant par les départements de Tahoua, Zinder, Maradi et Dosso.
Dans le communiqué final, les deux présidents insistent particulièrement sur les bienfaits de groupements régionaux tels que ceux des États riverains du Sahara, du fleuve Sénégal ou du Lac Tchad, " ensembles économiques qui constituent des étapes réalistes pour l’édification de l’ Unité africaine ".
A l’issue de la visite, le Chef de l’ État mauritanien s’adressant au Président Diori Hamani constatait avec un plaisir évident que " tout nous unit et rien ne nous différencie ".
Les autorités ghanéennes avaient pris, comme on le sait, la décision d’expulser tous les Africains étrangers, à l’exception des Ivoiriens et des Nigérians d’origine Ibo ; et effectivement, à partir du 1 er décembre, des dizaines et des dizaines de milliers de Nigériens étables au Ghana se sont trouvés, du jour au lendemain, arrachés à leurs foyers et refoulés aux frontières du pays, et spécialement vers la frontière togolaise. Le gouvernement du Togo, face à la marée montante des réfugiés, et devant se préoccuper d’abord du sort de ses propres nationaux expulsés, décidait le 6 décembre de fermer sa frontière avec le Ghana.
A cette date, 40 000 expulsés originaire de différents pays africains étaient déjà entrés au Togo, et campaient sur les plages aux alentours de Lomé en attendant leur rapatriement. Au même moment, la file des expulsés, entassés dans des camions ou à pied, s’étendait sur une dizaine de kilomètres du côté ghanéen de la frontière. L’interdiction de passer au Togo devait amener de nombreux Nigériens, pour la plupart des petits commerçants, des colporteurs ou des jeunes gens cherchant fortune au Ghana, à regagner leur pays en passant par la Haute-Volta.
On imagine facilement les problèmes crées aux autorités de Niamey par cet afflux massif et inopiné de dizaines de milliers de nationaux. D’autant que la plupart des réfugiés arrivent totalement démunis à la frontière nigérienne, ayant épuisé leurs maigres ressources pour trouver à prix prohibitifs, une place pour leur famille et eux-mêmes, dans un quelconque camion. ces camions étant remplis au-delà du raisonnable, le moindre accident sur la route prenait des proportion de catastrophe. Ainsi, d’après une dépêche d’agence, un de ces camions s’est renversé et 15 de ses 140 passagers nigériens sont morts tandis que 71 autres étaient plus ou moins grièvement blessés.
Les avions de la Croix-Rouge Internationale, qui servaient jadis au ravitaillement de la région sécessionniste du Nigéria, et immobilisés alors à Cotonou, ont également servi à rapatrier un certain nombre de Nigériens qui avaient réussi à atteindre le Dahomey. Malheureusement, le coup d’ État intervenu dans ce pays le 10 décembre devait interrompre les vols de la C.R.I. jusqu’au dimanche 14 décembre, accentuant ainsi les difficultés d’évacuation des expulsés.
Dés leur arrivée en territoire nigérien, les autorités essaient de recenser les expulsés et surtout de leur fournir des moyens de locomotion pour réintégrer leur village. Tous les moyens de transport du pays ont été mobilisés à cet effet, y compris ce de l’armée.
L’afflux de quelque 50 000 nigériens et surtout la perspective de voir les 6 ou 700 000 Nigériens établis - la plupart bien avant l’indépendance dans l’ancienne Gold Coast expulsés à leur tour par les autorités d’ Accra, ont amené le gouvernement nigérien à créer, le 19 décembre, un " Comité d’ Accueil des Expulsés ". Le rôle de ce Comité sera non seulement de prendre les mesures nécessaires au transfert des expulsés dans leur arrondissement d’origine, mais aussi de tenter de résoudre le problème de leur reclassement.
Certes dans l’immédiat, la fameuse " hospitalité familiale africaine ", le " sens africain de la famille " jouent à fond. Mais comme l’a relevé le Président du Comité, " combien de mois dureront les réserves de nourriture mises en commun ? " Et brossant un tableau réaliste de la situation, il précisait :
" Nous savons tous que bientôt les greniers de mils seront vides : on peut affirmer que le pays Songhaï est menacé de disette. déjà le prix du mil monte en flèche à Niamey, à Ghotey, sur les marchés de Téra et de Tillabery. A cette allure, en mai, en ces endroits, il atteindra 50 F le kg et ne sera plus abordable pour le commun des mortels ! Que faut-il donc proposer au gouvernement pour parer à cet état de choses ? "
Dans un éditorial empreint de dignité et publié dans la livraison du 10 décembre du quotidien " Le Temps du Niger ", M. Idé Oumarou, directeur de l’information, écrivait de son côté :
" Il s’agit de faire face. De faire face dignement
" Comment ? D’abord aux frontières, il s’agit d’apporter à ces compatriotes sinistrés le réconfort moral qui leur dira qu’ils sont chez eux, sur la terre qu’ils n’auraient jamais dû quitter. Une bonne ambiance dans les opérations de secours, des formalités réduites à leur plus simple expression, une organisation un tant soit peut rationnelle des transports, contribueront déjà à émousser le choc de cette transplantation subite.
" Vient ensuite la réception à Niamey et dans les villages : ces rapatriés, il ne faut jamais l’oublier, ne sont pas des étrangers. Ni des parasites. Leur intention était de faire fortune ailleurs. Ils ont échoué. Aujourd’hui, ils nous reviennent humiliés, blessés, frustrés. Il importe de leur réserver la chaude hospitalité qui accueille les grands retours. Certes, nos moyens sont limités. "
Cela donne le ton des réactions, faites de réserves et de regrets, du gouvernement nigérien. Il convient toutefois de relever, sans chercher à opposer les deux attitudes, le les autorités d’ Abidjan, elles, ont affrété deux avions à réaction pour rapatrier, fin novembre dernier, quelques 400 Nigériens jugés indésirables en Côte-d’ Ivoire.
Beaucoup d’observateurs se sont étonnés que le Président de la République ait tenu à citer les bénéfices réalisés par la SONARA dans son traditionnel " Message à la Nation ". En fait, les Nigériens sont fiers des résultats obtenus par cet organisme chargé de la commercialisation des arachides.
Le succès de la SONARA prouve que, contrairement à une opinion fort répandue, une organisation para-étatique et de plus dirigée par un Africain, peut présenter un bilan franchement positif. Pour l’exercice 1968-1969, les bénéfices réalisés ont été fort honorables, alors que d’ordinaire la gestion se traduisait par des pertes qui s’étaient élevées à 110 000 000 de CFA en 1967. En effet, non seulement la SONARA a pu verser cette année 471 000 000 de CFA à la " caisse de Soutien des Prix et Produits du Niger " ( CSPPN ), mais aussi réaliser un bénéfice supplémentaire de l’ordre de 300 000 000 de CFA.
La gestion a été si rigoureuse que pour la première fois dans l’histoire de la SONARA, on a pas enregistré de " pertes de poids " dans le transport entre le Niger et le port africain d’embarquement en Europe. Ces " pertes de poids " s’élevaient jadis à quelque 1 300 tonnes, représentant plusieurs dizaines de millions de CFA, à elles seules.
On comprend mieux dans ces conditions pourquoi le Président a tenu à rendre un hommage particulier et public à la direction de la SONARA.
Dans le cadre des festivités organisées à l’occasion du onzième anniversaire de la République, les Présidents Moktar Ould Daddah et Diori Hamani ont procédé à l’inauguration de l’usine textile de la NITEX. Il s’agit d’un complexe imposant qui comprend des unités de filature, de tissage et de teinture, et qui utilisera le coton produit depuis quelques années au Niger même.
cette réalisation est due au groupe français Agache-Willot qui possède déjà une usine textile en République Centrafricaine et cherche à développer cette branche industrielle dans d’autres pays africain. Le Président de la république a rappelé à ce propos que lui-même avait, à plusieurs reprises, émis le voeu que soient transférées en Afrique " les industries qui nécessitent peu de technicité mais beaucoup de main-d’oeuvre ".
M. Bernard Willot, président-directeur général du groupe, après avoir rendu hommage, dans son discours, " à la compréhension et à l’aide des pouvoirs publics de nos deux pays ", a promis de mettre son expérience et celle de son groupe au service de l’économie nigérienne.
Un feu d’artifice, le premier dans le ciel nigérien, mettait fin à la réception offerte par les promoteurs en l’honneur de leurs invités dont la majorité avaient été amenés en avions spéciaux d’ Europe.
Le dimanche 14 décembre, le Président de la République offrait un cocktail en l’honneur de M. Oscar Neubert, ambassadeur d’ Allemagne, en instance de départ. A cette occasion, il élevait M. Neubert à la dignité de Grand Officier de l’ Ordre National du Niger ; et dans le discours d’usage, le Chef de l’ État nigérien tenait à préciser :
" Pendant votre séjour de sept ans parmi nous, vous avez travaillé inlassablement au resserrement des relations entre nos deux pays. Et si ces relations se sont si heureusement et si harmonieusement développées, cela est dû en grande partie, Monsieur l’ Ambassadeur, a vos efforts persévérants.
" J’ajouterai aussi, et c’est tellement important, que vous avez apporté dans l’accomplissement de votre mission tant de gentillesse et de discrétion que vous avez su gagner la sympathie et le respect de tous ".
Dans sa réponse, l’ambassadeur de la République Fédérale allemande déclarait :
J’ai été pendant ces sept ans le témoin de grands progrès ; et si j’ai pu, pour ma part, contribuer à l’établissement des excellentes relations qui existent entre nos deux pays, croyez bien que j’en retirerai un sentiment de légitime fierté. Mais je dois dire surtout que ma tâche a été grandement facilitée par la sympathie et la compréhension que j’ai toujours trouvées du côté nigérien et tout spécialement auprès de vous, Monsieur le Président.
Jusqu’à présent, les exportations d’arachides vers l’ Allemagne fédérale sont pratiquement nulles, ce grand consommateur d’oléagineux s’approvisionnant ailleurs. depuis le 15 décembre, les choses ont changé et le marché allemand absorbera bientôt 56 300 tonnes d’arachides chaque année. Mieux encore, ces arachides y parviendront sous forme d’huile et de tourteau à partir de graines triturées au Niger même.
En effet, le 15 décembre, un protocole d’accord a été signé à Niamey, entre le gouvernement nigérien d’une part et les sociétés Harburger Oelwerke Brinckmann & Mergell et Jos. Hansen & Soehne de l’autre. La première de ces deux sociétés est le plus grand huilier indépendant d’ Allemagne occidentale, tandis que le second est la firme de Hambourg ayant le plus grand nombre de filiales en Afrique.
Par ce protocole, le groupe allemand s’engage à construire une huilerie pouvant triturer 56 300 tonnes d’arachides en coques, soit 40 000 tonnes d’arachides décortiquées, ce qui représente 20 à 25 % de la production arachidière du pays. L’usine, qui sera installée à Magaria, dans l’ Est du Niger, produira 18 000 tonnes d’huile et 21 000 tonnes de tourteaux que les promoteurs s’engagent à écouler en totalité sur le marché allemand.
La SEPANI ( société d’ Exploitation des Produits d’ Arachides au Niger ) aura un capital de 300 000 000 de CFA, dont le tiers est réservé au gouvernement ou à des partenaires nigériens. Le montant total des investissements est évalué à 1,2 milliards de CFA, y compris un fonds de roulement de 300 millions.
A signaler qu’une autre société, la SICONIGER, ayant déjà des installations de trituration au Niger, a soumis en novembre un projet de création d’une seconde huilerie moderne qui portera sa capacité de trituration à 45 000 tonnes.
Un troisième groupe, la firme Blohorn, dont le plus le plus gros des efforts se portait jusqu’ici sur la Côte-d’ Ivoire, a pris également contact avec le gouvernement nigérien en vue d’implanter une unité de production d’une capacité similaire à celle du groupe allemand.
Par trois décrets en date du 5 décembre, le gouvernement a accordé différents " permis exclusifs de recherches pour hydrocarbures liquides et gazeux " à trois firmes américaines :
1. à la Continental Overseas Oil Cy, qui reçoit, pour une durée de cinq ans, le droit de prospecter une superficie de 200 000 km 2 du territoire nigérien, à la condition d’investir dans ses recherches un minimum de 5 990 000 dollars durant cette période ;
2. à la Texaco Niger Inc, sui reçoit un droit de prospection portant sur 245 000 km 2 , avec un volume d’investissement de 910 000 000 de CFA en cinq ans :
3. à la Global Energy Cy, qui devra investir dans le périmètre qui lui est accordé, un million de dollars en cinq ans.
Un quatrième groupe américain a demandé les droits de prospection pétrolière et minière pour tout le reste du territoire nigérien, non couverts par les périmètres précités.
On sait que les prospections pétrolières avaient été abandonnées au Niger depuis de nombreuses années et que le groupe italien ENI, quoique admettant l’existence de gisements potentiels, hésitait à se lancer dans la prospection sur le terrain par suite de l’éloignement de tout débouché portuaire.
Lors de son périple en Asie, en octobre-novembre 1969, le Président de la République avait effectué une visite officielle en Corée du Sud où il avait reçu beaucoup d’égards.
Le gouvernement de Séoul, désireux de concrétiser rapidement les promesse faites alors, a délégué une mission de sept experts, qui est arrivée à Niamey le 5 décembre. Elle devait évaluer l’aide que pourrait apporter la Corée du Sud après avoir étudié sur place les possibilités hydrauliques et rizicoles dans le domaine de l’agriculture, celles de développement de l’industrie de la céramique et aussi l’utilisation des pierres semis-précieuses.
le 17, alors que la mission d’experts poursuivait son enquête à l’intérieur du pays, un accord commercial nigéro-coréen était signé à Niamey. Deux jours plus tard, M. Choon Hee Kang, ambassadeur de Corée du Sud au Niger, remettait au ministre nigérien de la Santé, au cours d’une cérémonie, des ambulances, un certain nombre d’appareils médicaux et un lot de médicaments.
Précisons encore à ce propos qu’une équipe médicale coréenne travaille déjà depuis un an à l’hôpital de Niamey.
A la suite du coup d’ État qui a renversé M. Zinsou, Chef d’ État dahoméen, M. Hubert Maga, ex-président de la République du Dahomey, à quitter sa résidence de Niamey pour regagner son pays. Avant de partir, M. Maga a adressé, le 23 décembre, le message suivant au peuple nigérien :
" Avant de vous quitter pour rejoindre la terre dahoméenne, il m’est particulièrement agréable de dire au peuple nigérien toute ma reconnaissance, et à son chef prestigieux, le président Diori Hamani, toute ma gratitude.
" Durant mon séjour ici, vous m’avez toujours manifesté la plus grande sollicitude. Partout, aussi bien à la ville qu’à la campagne, je me suis senti adopté, je me suis senti chez moi. L’hospitalité chaleureuse qui m’a été accordée a raffermi, j’en suis sûr, les liens qui nous unissent. Soyez-en tous et toutes remerciés, à tous les échelons, autorités politiques, administratives, hommes, enfants de ce beau pays que je n’oublierai jamais. "
- Le 4 décembre, MM. Diallo Abdoulaye, Commissaire Général au Développement, et Diallo Oumarou, Directeur des Mines, sont rentrés au Niger après une tournée de deux semaines en Allemagne Fédérale.
- Par un décret daté du 5 décembre, le bénéfice du tarif minimum est accordé aux produits japonais importés au Niger.
- Le 12, Mgr Mariani, Nonce Apostolique pour l’ Afrique de l’ Ouest, arrivait à Niamey pour un assez long périple qui devait le conduire jusqu’à Zinder à l’ Est, et Agadez au Nord.
- Le 14, M. Robert Buron, ancien ministre français arrivait à Niamey en visite privée.
- Le 22, la X e réunion de la " Commission du Bassin du Lac Tchad " ( CBLT ) qui réunit le Cameroun, le Nigeria, le Tchad et le Niger, prenait fin à Fort-Lamy. Après avoir fait le point de l’ État d’avancement des divers projets de développement du bassin, elle décidait de tenir sa prochaine réunion, du 22 au 27 juin 1970, à Niamey.
Édité par ERAFOR PRESS
Pour le Centre d’ Information du Niger
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Directeur de la Publication : M. Maraval
Rédacteur en Chef : J. Baulin
Abonnement annuel : 30 francs
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