Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Octobre 1968
Le Président de l’Organisation Commune Africaine et Malgache vient d’achever, à Bruxelles, la tournée des capitales européennes qu’il avait commencée le 20 septembre dernier. Son périple l’a conduit successivement à Bonn, Luxembourg, Rome, Paris, La Haye et Bruxelles.
Officiellement mandaté par les 18 Etats Associés Africains et Malgache (EAMA) afin de préparer le renouvellement de la Convention de Yaoundé, qui arrive à expiration le 31 mai 1969, le Chef de l’Etat du Niger a entrepris d’exposer en détail aux chefs d’Etat, aux ministres, aux milieux d’affaires et aux journalistes, les aspects positifs et négatifs de l’Association depuis 1964. Il leur a démontré également la nécessité de prendre en considération les propositions de transformation et d’élargissement de l’Association présentées par les EAMA.
On pensait généralement que le porte-parole des 18 EAMA rencontrerait des résistances en Allemagne Occidentale et aux Pays-Bas.
Effectivement, bien que le gouvernement du Chancelier Kiesinger se soit montré très favorable à la prorogation et même à l’extension de l’accord de Yaoundé, les milieux d’affaires allemands ont fait preuve d’une nette réticence à ce sujet. Sous prétexte de ne pas défavoriser d’autres pays du Tiers-Monde, les milieux d’affaires allemands voudraient voir disparaitre les préférences accordées aux Etats associés.
Le Président Diori a longuement et patiemment expliqué que l’Association, en réussissant, devrait servir de modèle à un projet plus vaste de coopération entre pays riches et pays pauvres.
Le Président Diori a longuement et patiemment expliqué que l’Association, en réussissant, devrait servir de modèle à un projet plus vaste de coopération entre pays riches et pays pauvres.
Le Président Diori a fait valoir encore que l’Europe des Six ne pourrait, sans se déshonorer et faire, par là, jeu de ses ennemis, réduire l’Association à une simple opération mercantile.
Aux Pays-Bas par contre, la compréhension dont ont fait preuve les dirigeants-à commencer par S.M. la Reine elle-même- les hommes d’affaires et les journalistes, a constitué d’après le Président Diori, une "heureuse surprise".
Ainsi, alors que les hommes d’affaires allemands proposent de supprimer les préférences accordées par les Six aux produits des Etats associés et de maintenir les contre-préférences accordées par les Africains aux produits européens, La Haye a proposé exactement le contraire au Président Diori.
Les Hollandais ont démontré ainsi, que loin d’être guidés par "l’égoïsme sacré", ils avaient une appréciation correcte des besoins immenses de leurs Associés.
Les Néerlandais, de leur côté, ont été très agréablement surpris d’apprendre de la bouche du Président Diori que les 18 Etats qu’il représente ne sont absolument pas opposés, ni à l’entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun- " ce n’est pas notre affaire, les Européens devraient balayer devant leur porte" - ni à l’extension du nombre des Etats Associés.
En somme on peut dire que, la froideur des milieux d’affaires allemands mise de côté, la tournée européenne du Président Diori a constitué un succés pour l’Afrique, aussi bien que pour l’Association euro-africaine.
Les Chefs d’Etat du Conseil de l’Entente qui groupe comme on le sait, le Niger, le Dahomey, la Côte d’Ivoire, la Haute-Volta et le Togo, se sont rencontrés à Ouagadougou le 10 septembre dernier pour définir une attitude commune avant la réunion au sommet de l’Organisation de L’Unité Africaine à Alger.
A son retour à Niamey, le Chef de l’Etat du Niger, Président en exercice du Conseil de l’Entente, devait surtout insister sur le côté économique de la réunion :
"Nous prévoyons, a-t-il dit, l’intensification de nos échanges commerciaux et industriels inter-Etats et une mise en valeur accélérée dans nos pays respectifs de l’association agriculture-élevage".
C’est dans cette perspective d’une intensification de la coopération économique que le projet d’une intensification de la coopération économique que le projet d’une adhésion éventuelle du Ghana au Conseil de l’Entente a été bien accueille par les Chefs d’Etat.
"En effet, devait souligner le Président nigérien, dans beaucoup de domaines la coopération et l’intégration du Ghana avec les pays de l’Entente, le Togo et la Haute-Volta par exemple, sont un fait. Donc il appartient au Ghana de décider : s’il décide oui, nous serons heureux de l’accueillir parmi nous".
Parallèlement à cette réunion des chefs d’Etat s’est également tenue une conférence de ministres de l’Education nationale des Etats-membres de l’Organisation.
Le projet de loi de finances pour l’année 1969 a été arrêté en recettes et en dépenses à la somme de 9.953. 587. 000 F. CFA pour le budget général de fonctionnement, à 792. 600.000 F. CFA pour le budget général de fonctionnement est en progression de 340 millions, soit de 4% sur celui de 1968, évalué à 9.620.000 F.CFA en incluant les dépassements de crédits intervenus en cours de gestion.
Fait important à relever, l’augmentation prévisible des recettes ne sera dûe à aucune majoration d’impôts. C’est d’autant plus louable que la guerre au Nigeria a perturbé profondément le commerce frontalier amenant, entre autre, une chute de 75% du prix de vente des bovins du Niger.
Le gouvernement compte surtout sur des rentrées fiscales plus élevées grâce à un contrôle plus efficace des services des contributions directes et indirectes.
La Caisse Centrale de Coopération Economique, organisme-payeur du Fonds Français d’Aide et de Coopération, dresse, en annexe de son rapport annuel 1967, un bilan des crédits ouvert ouverts par le FAC, d’une part pour les programmes de développement et d’autre part pour le financement des opérations d’intérêt général dans les Etats d’Afrique Noire et de Madagascar, de 1959 à 1967.
Le Niger figure, bien entendu, au nombre des Etats concernés, de 1959 à 1967, pour une somme globale de 242. 004.000 francs français, soit 12.100. 200. 000 CFA, qui se répartissent de la façon suivante :
Crédits ouverts par le FAC au Niger
de l’origine au 31 décembre 1967
Comptabilisés à partir des décisions de l’Ordonnateur du FAC et déduction faite des annulations intervenues au cours de 1967
Il est important de noter que les prêts n’interviennent que pour 3% environ du total général des crédits accordés, les 97% restant étant réservés aux subventions. Les prêts, d’ailleurs, n’apparaissent dans l’aide accordée au Niger par la France qu’à partir de 1964.
Les 218.039. 000 francs destinés au programme de développement se répartissent comme suit :
Dépenses
générales
Développement
de la production
Infrastructure
Equipements
sociaux
24.749
92.108
65.471
35.711
Les plus forts crédits, comme on peut le constater, sont consacrés au développement de la production aussi bien industrielle et énergétique que pastorale et agricole, avec cependant une nette prédominance des efforts en matière agricole. Le gouvernement français, en accord avec le gouvernement nigérien, insiste en effet particulièrement sur le développement intégré de régions comme l’Ader Doutchi Maggia ou la haute vallée du Niger. Parallèlement aux études d’aménagement de sites, les experts du FAC poursuivent l’étude des besoins en eau et des méthodes d’irrigation, s’intéressent à la diffusion de la culture attelée et des engrais, à l’animation rurale, et s’attachent à l’amélioration rurale, et s’attachent à l’amélioration de la production arachidière, rizicole et sucrière.
Cette tendance n’ira qu’en s’accentuant, le gouvernement français ayant décidé d’orienter désormais son aide vers le développement agricole et pastoral.
Une mission du Secrétariat d’Etat français chargé de la Coopération s’est rendue au Niger récemment pour y étudier le programme des investissements de 1968 à 1970 et pour définir les limites exactes de la participation française. Une première série de financements a été approuvée parmi lesquels une convention franco-nigérienne portant sur 100.300. francs CFA. (2.006.000 français) qui a été signée le 20 septembre dernier et qui intéressera en priorité la promotion agricole.
L’Association Internationale pour le Développement (IDA) filiale de la Banque Mondiale, vient d’octroyer un nouveau prêt de 6.120.000 dollars au Niger destiné à l’amélioration du réseau routier.
Le coût total du programme est estimé à 8,13 millions de dollars. Le fonds français d’Aide et de Coopération en financera 2% et le reste (31%) sera couvert par le gouvernement nigérien qui assumera en outre la totalité des dépenses périodiques d’entretien pendant la durée de réalisation du projet. Le remboursement du crédit de l’IDA sera étalé sur 50 ans ; il ne portera pas d’intérêt mais une commission de 0,75% l’an sera perçue en vue de couvrir les dépenses administratives de l’organisation.
Il est à noter qu’en 1964, déjà, I’IDA avait accordé au Niger un crédit de 1,5 million de dollars pour la construction de deux tronçons de routes, destinés à faciliter l’expédition des arachides vers la côte. Simultanément la Banque Mondiale avait fait bon au Niger de 85.000 dollars pour la rétribution des ingénieurs -conseils chargés d’élaborer le programme d’entretien des routes.
Les différentes actions envisagées en matière d’élevage nécessitent d’importants investissements et des efforts d’aménagement considérables. C’est ce qui ressort d’une note que vient de publier le Ministère de L’Economie rurale sur les perspectives de développement de l’élevage dans les années à venir.
Ainsi, au coups de la période décennale 1965-1974, le gouvernement va créer 25 postes et quatre centres d’élevage. L’insuffisance, en nombre, des cadres vétérinaires subalternes constitue le principal obstacle à un développement plus rapide. On prévoit un investissement de deux millions de francs CFA pour un poste d’élevage et des dépenses de fonctionnement de 100.000 F. CFA par an et par poste. Chacun des quatre Centres nécessitera des crédits annuels beaucoup plus élevés, de l’ordre de 400.000 CFA.
Le projet prévoit également des "couloirs de passage" pour la circulation des troupeaux en zones de cultures, l’équipement des marchés en abattoirs-séchoirs, un réseau dense de pare-feux pour préserver du feu un fourrage précieux, etc.
Enfin, l’élevage constituant des richesses fondamentales du pays, les autorités nigériennes veulent en développer au maximum les potentialités avec des projets tels que l’équipement de la station caprine de Maradi, la construction et l’équipement de deux autres stations de recherches, l’une pour les boeufs bororo et l’autre pour le bétail laitier, la construction des sous- stations avicoles de Zinder et de Niamey et de la fabrique d’aliments pour bétail de Maradi. Ajoutons que des expériences sont menées actuellement pour étudier les possibilités de création de deux grands ranchs à l’est et à l’ouest du pays.
LE PROBLEME DE LA VIANDE DANS LES PAYS DE L’ENTENTE
Une conférence ministérielle des pays de l’Entente sur l’approvisionnement en viande de l’Afrique centre-ouest a été ouverte à Lomé, capitale du Togo, le ler octobre, par M.Pierre Adossama, ministre togolais de l’Economie rurale qui a défini en quelques mots les raisons d’être d’une telle réunion :
"L’approvisionnement en viande de l’Afrique centre-ouest pose un probléme économique essentiel aux populations d’une zone ayant pour cadre les pays de l’Entente ainsi que le Ghana et le Nigéria...
"Il convient, a-t-il précisé, de rechercher les moyens propices à l’exploitation rationnelle du cheptel. L’objectif à atteindre vise la mise en oeuvre d’une politique de production animale, la réforme de l’infrastructure, de la commercialisation et des professions du commerce du bétail, la coordination régionale de la commercialisation des équipements de transformation et de stockage de la viande."
C’est dans ce sens que les experts réunis à Lomé ont demandé au Fonds français d’Aide et de Coopération (FAC) "d’actualiser l’étude des transports par un plan d’ensemble sur l’acheminement du bétail et de la viande et des produits servant de fret de retour" (poissons, cola). Ils ont également demandé au FAC d’élaborer des "textes et une législation commune en matière sanitaire, douanière, fiscale, commerciale et de crédit concernant l’ensemble des activités du commerce du bétail et de la viande".
Parmi les suggestions faites lors de la conférence, relevons la suppression ou l’uniformisation des taxes sur l’entrée des animaux dans les Etats ; la mise en place d’un système de crédit agricole destiné à faciliter les transactions ; l’installation à Lomé d’un laboratoire de recherches vétérinaires et d’un "bureau inter-bétail -viande" chargé de l’information et de la coordination des statistiques à Ouagadougou.
Dans sa livraison du 27 juillet dernier "West Africa", hebdomadaire londonien spécialisé dans les affaires africaines, consacre un long article au Président Diori "Homme de la paix" :
Nous en publions, ci- dessous, quelques extraits :
Le succès obtenu par le Comité Consultatif de l’O.U.A. sur le Nigéria, en s’assurant la présence du Colonel Ojukwu à la réunion de Niamey, met et relief l’ascendant pris dans la politique pan-africaine par l’hôte de la Conférence de Niamey, le Président Diori de la République du Niger.
"L’influence grandissante de Diori est de date plutôt récente, depuis qu’il a été élu Président de l’Organisation Commune Africaine et Malgache, en juin 1966, à la conférence de Tananarive. Depuis lors, il prend résolument la tête de la campagne pour le renouvellement de la Convention de Yaoundé à meilleures conditions pour les Etats Asociés. Il agit en médiateur dans les différends Tchad-Soudan et Haute-Volta-Côte d’lvoire. Audacieusement il fait participer l’OCAM à la conférence de l’OUA à Kinshasa, ce qui améliore sensiblement les relations entre ces deux organisations. il s’attache à la réconciliation des trois Présidents itinérants du Dahomey-Maga, Apithy et Ahomadegbe - avec les militaires et le régime du Dz Zinsou.
"L’intérêt personnel que porte Diori à la paix au Nigéria est très profond et s’explique par la longue frontière commune du Niger avec le Nigéria, ainsi que par les liens qui découlent de la forte proportion de Haoussas dans les populations du Niger qui vivent en bordure du Nigéria. Aussi Diori s’est-il attaché à soutenir les initiatives de paix de l’OUA..."
Organisée par le Bureau International du Travail, une conférence internationale sur le nomadisme au Sud du Sahara s’est tenue à Niamey du 9 au 20 septembre.
Sept pays africains y étaient représentés ; le Niger, l’Ethiopie, le Mali, la Mauritanie, la Somalie, le Soudan et le Tchad, ainsi que plusieurs organisations internationales intéressées à des titres divers, tels que l’O.N.U., l’UNESCO et l’Organisation Mondiale de la Santé.
En fait, cette conférence de Niamey est la 3ème du genre. La première avait réuni à Genéve, du 6 au 17 avril 1964, des représentants des différents pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Elle était axée sur les problèmes posés par les projets de sédentarisation réalisés par ces gouvernements en faveur des tribus nomades.
La seconde, du 5 au 30 septembre 1966, avait eu pour cadre les Républiques Socialistes Soviétiques du Kazakstan et de la Kirghisie. Les objectifs de cette réunion étaient d’étudier les moyens et les méthodes employés dans les deux républiques en vue de la sédentarisation des populations nomades.
Le but de la réunion de Niamey est d’aider les gouvernements concernés à faire face aux problèmes créés par l’évolution économique et sociale qui s’est manifestée dans les régions nomades de leur pays.
Les participants aux travaux de Niamey se sont d’abord penchés sur les données géographiques et démographiques de la zone sahélienne, les institutions et les structures sociales des populations nomades et semi-nomades qui la peuplent, et leurs activités économiques traditionnelles. Puis ils ont examiné les programmes de développement du Sahel mis au point par chacun des Etats.
AU NIGER
Un timbre de poste aérienne de valeur faciale 50F. CFA commémorant le V° anniversaire de la signature de la Convention d’Association Europe-Afrique.
Mise en vente : 20 juillet 1968.
Série de quatre timbres de poste aérienne consacré aux Jeux Olympiques de Mexico. valeurs faciales : 50, 100, 150, 100 F. CFA.
Mise en vente le 10 septembre 1968.
Bôrtriger & Schmuck, spécialiste allemand des timbres des pays africains, vient d’apporter d’importantes améliorations à son catalogue dont la cinquième édition vient d’apporter d’importantes améliorations à son catalogue dont la cinquième édition vient de sortir.
C’est le premier catalogue du monde dans lequel une partie des timbres émis par les nouveaux Etats indépendants, sont représentés en impression quadrichrome. Cette solution a été adoptée afin de faciliter l’identification des timbres dans le catalogue et dans le cadre des relations philatéliques internationales. C’est pour cette raison également que les pages des textes ont été rédigées en anglais, français et allemand.
Pour la première fois, ce catalogue indique pour les timbres d’outre-mer représentés en couleurs, non seulement les numéros B & S mais encore les numéros Scott et Yvert.
Cette cinquième édition groupe sur 480 pages les timbres de 70 pays différents avec environ 6. 000 illustrations en impression quadrichrome ou noir-blanc.
Le catalogue joue également le rôle de barème pour les prix de vente.
Edité par le CENTRE D’INFORMATION DU NIGER
13, boulevard Haussmann-Paris IXème
Directeur de la Publication : M. Maraval
Rédacteur en chef : L.Trévidic
Abonnement annuel : 30.- francs
Imprimé par Eurafor-Press, 13 bis, rue Laffitte, Paris
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