Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
" J’ai accompagné le président de la République dans sa visite d’un certain nombre de pays d’Asie et notre itinéraire nous a amenés à Karachi, capitale du Pakistan.
Le Pakistan est un Etat de l’Asie méridionale qui groupe depuis 1947, les Etats musulmans de l’ancien empire des Indes, et compte 120 millions d’habitants.
Le Pakistan présente la particularité d’être divisé en deux parties distantes de 1700 kms séparées par la partie septentrionnale de l’Inde et comprenant :
- une région orientale qui englobe la plus grande portion du delta du Bengale ;
- et une région occidentale dans laquelle est incluse la capitale Karachi.
Alors que le président Diori achevait sa tournée en Asie, il me laissait au Pakistan occidental afin d’y visiter les réalisations gouvernementales en ce qui concerne notamment l’irrigation des zones arides.
Ce que j’y ai vu est tout simplement prodigieux.
Le Pakistan occidental est drainé du nord au sud par un grand fleuve, l’Indus, qui se jetait dans la mer d’Oman après avoir traversé toute une sèrie de régions désertiques.
Le gouvernement pakistanais a tout mis en oeuvre pour que les dites régions puissent bénéficier des bienfaits de l’eau.
Il s’y est pris de la façon suivante :
A 160 km environ de l’endroit où l’Indus se jette dans la mer, l’écoulement du fleuve a été coupé par un barrage.
La totalité de l’eau a été ensuite répartie dans 8 canaux principaux desquels divergent à leur tour toute une série de canaux secondaires.
L’ensemble de ces ouvrages constitue un véritable quadrillage qui couvre toute la zone aride allant du barrage initial sur l’Indus, jusqu’au bord de mer.
Le T du N 27.11.69
L’ancien désert est aujourd’hui copieusement irrigué et rendu propice aux cultures vivrières et industrielles.
Coton, canne à sucre, riz sont ainsi développés à grande échelle.
Différentes usines (alimentaires, textiles et autres) se sont implantées dans ces régions qui connaissent actuellement un remarquable essor économique.
Parallèlement, il me faut signaler que toute la population a contribué à ces réalisations.
L’utilisation des bêtes de trait en particulier y est poussé à l’extrême.
Je suis naturellement amené à faire une comparaison avec ce qui se fait chez nous.
Le cultivateur nigérien voit chaque année sa production, qui manque de variété, essentiellement soumise aux aléas climatiques.
Ce qui a été fait au Pakistan, peut à mon sens, être réalisé au Niger à échelle plus réduite évidemment, car nous ne disposons pas des mêmes moyens matériels et financiers.
Mais, j’estime que nous devons encourager la consommation du riz sur toute l’étendue de notre territoire, multiplier la production de cette céréale sur les rives du Niger, de la Komadougou, aux alentours des mares, dans les goulbis, les dallols, le Koroubi - la Sirba en un mot partout où les conditions le permettront.
Après la traditionnelle récolte de mil, les mois de novembre, décembre et janvier devraient être employés à la riziculture.
Je suis convaincu que c’est la façon la plus sûre de pallier les aléas des mauvaises années".
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