Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Combat 17.1.70
Depuis quarante huit heures, toutes les informations qui nous parviennent sur la situation dans l’ex- « réduit biafrais » démentent le pessimisme forcené qu’on se faisait un plaisir d’entretenir.
Ni les témoignages des observateurs internationaux ( dont la présence est souhaitée par M. Geortges Pompidou ), ni les premiers reportages ( On l’a vu jeudi soir sur la place des Invalides. Se servir du martyre des jeunes Ibos, comme si on n’avait pas aidé à le prolonger, comme si on avait risqué sa peau pour les protéger, comme si les parents de ces enfants avaient encore besoin de ces exhibitions honteuses ; se servir du martyre des jeunes Ibos est scandaleux.
La situation peut s’améliorer rapidement et plusieurs éléments sont venus hier pour le confirmer.
Les autorités fédérales se dégèlent à l’égard de la Croix Rouge internationale. Hier, Genève a reçu le « feu vert » pour l’envoi de 20 tonnes de médicaments. Cependant l’envoyé spécial de M. Wilson à Lagos, M. Foley, a reçu l’ordre de passer par Rome avant de rentrer en Angleterre. Il est chargé d’informer le Pape avec l’accord du général Gowon et tout indique qu’il s’agit de balayer tous les malentendus. Enfin M. Thant sera au Nigéria dimanche et, malgré ses multiples déclarations sur la « solution politique » qui est aujourd’hui nécessaire, au-delà de la défaite militaire du Biafra. L’annonce de son arrivée a été très bien accueillie.
Le dernier témoignage probant qu’on ait obtenu vient de M. Nils Onsager, ambassadeur de Norvège à Langos, qui a affirmé que huit membres de la Croix Rouge demeuraient sans être inquiétés parmi les réfugiés dans l’ancienne province sécessionniste. L’ambassadeur norvégien a ajouté qu’à son avis, il n’y avait pas lieu de redouter des massacres. Et qu’il était convaincu que la police fédérale assurerait le respect de l’ordre.
De même, Ottawa a publié un rapport de ses observateurs établi entre le 10 et le 14 janvier, « avec une complète liberté de mouvement », dans les anciennes zones de combat Ils « n’ont constaté aucun génocide, ni entendu parler d’extermination ». Les routes à travers le territoire de la province biafraise paraissent en bon état et les troupes fédérales acheminent des vivres là ou les besoins sont les plus urgents. Ce sont les moyens de transport qui font le plus défaut.
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