Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Il y a six mois, en acceptant de négocier, Ojukwu pouvait encore obtenir une demi-victoire : la transformation de la Fédération du Nigéria en Confédération et le maintien des forces de sécurité propres et suffisamment autonomes pour garantir la sécurité des Ibos, traumatisés par les le liquidateur de la faillite d’Ojukwu, le général Effiong, acceptait non seulement la fi de l’Etat sécessionniste, mais encore « la structure actuelle et fédérale du Nigéria ».
Il n’y avait plus rien à négocier en ce quatrième anniversaire du putsch qui fut à l’origine de la tragédie : le 15 janvier 1966, un groupe d’officiers Ibos renversaient le régime civil de Sir A. Tafawa Baiewa assassinaient les plus grands leaders des provinces du Nord et faisaient craindre que leur peuple, déjà tout puissant dans le domaine économique et les administrations, veuille s’emparer du contrôle politique de la Fédération.
Originaire d’une tout petite tribu étrangère aux puissants groupes ethniques Haoussa, Yoruba ou Ibos, le général Gowon va poursuivre son plan de démantèlement des grandes provinces. La masse des tribus minoritaires, égale en nombre aux trois grandes soeurs ennemies, aspire à une « balkanisation administrative dans l’unité politique » qui protégerait ses droits. Il est peu probable que la défaite des Ibos ait la même signification pour les élites du Nord ou de l’Ouest que pour le général Gowon. Mais avant de nouvelles batailles politiques, le Chef d’Etat nigérian doit normaliser la situation dans ce qui fut le Biafra. C’est le préalable nécessaire « pour reconstruire un pays où aucun homme ne sera opprime ».
Hier, Gowon a annoncé une amnistie qui sera accordée « pour ainsi dire à toutes les personnes » ayant servi la cause de la sécession. La restriction semble principalement viser Ojukwu et ceux qui l’ont suivi en exil. Dans le message qu’il a fait diffuser hier à l’intention de l’opinion mondiale. L’ancien chef sécessionniste a d’ailleurs assuré, dans un style très gaullien, qu’il avait quitté son peuple « sachant que le Biafra vivra, tant que je vivrai ». Et Ojukwu ajoute :« Si je ne suis plus de ce monde, ce noble concept tombera dans l’oubli avec le temps ». Singulier nationalisme
Son principal souci semble actuellement d’animer, à travers le monde, les protestations des réseaux d’amitié fanatiques que s’était acquis le Biafia. Les plus sincères s’apercevront rapidement que la sécurité des Ibos dépend en partie de leur discrétion future, et des fils qui peuvent être renoués avec Lagos. Les autres continueront à brailler en entretenant l’impression qu’une conjuration internationale vise à dépecer la fédération du Nigeria. Ils porteront de l’eau au moulin des « faucons » de Gowon.
Aujourd’hui cependant, les autorités de Lagos semblent se détendre. Les assurances se multiplient sur la réintégration des Ibos dans les rouages de l’administration nationale. C’est l’un d’entre eux, M. Okpabi Asika, administrateur fédéral de l’Etat du Centre qui serait chargé de prendre en mains l’ex « réduit biafrais ». A la veille de la reddition, il dirigeait plus de 50 % des Ibos qui étaient déjà passés sous contrôle fédéral sans être victimes du génocide dont n’a aujourd’hui encore, aucun témoignage
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