Autrement dit, ses souvenirs ne sont pas la reproduction exacte du passe auquel ils se réfèrent, ils sont passée d’un individu transcende à travers le filtre enrichissant de la conscience des hommes du présent.
"Je suis une projection de votre mémoire collective, un aboutissement du peuple songhay", écrit par ailleurs Boubou Hama.

Des lors, l’écrivain peut partir de sa propre histoire, comme il l’a fait dans Kotia Nima on est assuré que les sites qui bordent le trajet parcourue ressembleront pas, dans Bi Kado à ceux du précèdent roman. Or, chez Boubou Hama, mes sites comptent plus que le trajet. Chez lui, entreprendre de conter sa propre histoire n’est pas que un moyen d’approcher de l’ histoire de la collectivité à laquelle il est lie par la naissance et par la culture.

Au demeurant, il reste lucide ; il sait, il montre qu’il existe une vérité propre à ’écriture, différente de la vérité du monde extérieur qu’elle cherche à cerner ; elle en est le reflet - souvent merveilleux de ressemblance - mais les deux vérités ne peuvent s’identifier l’une à l’autre ; elles gardent leur autonomie.

Chose étonnante, l’aventure litteraire de Boubou Hama aux confins de la tradition orale et de la tradition écrite n’est pas ressemblace avec celle des auteurs du Nouveau Roman français ou du Noveau Roman maghrebin, obsedes par le double pouvoir de confusion et de lucidite que porte en elle toute écriture. Cet écrivain profondement marque par les valeurs de sa civilisation djerma - songhay se revele comme l’un des auteurs d’expression française les plus modernes. ( Editions Presence Africaine). (N.A.P)