NAP - 369
12.4.1971
NOUVELLE AGENCE DE PRESSE
5, rue des Pyramides
Paris 1er
BOUBOU HAMA OFFRE SON PRIX LITTERAIRE A HAMPATE BA, SON ANCIEN
N.A.P. - "Vive l’Afrique, vive la langue française".
C’est en ces termes que Boubou Hama, président du monde littéraire et politique, lors d’une réception organisée en son honneur à l’Hôtel de la Société des Gens de Lettres.
Boubou Hama recevait, des mains de Robert Corvenin, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, le grand prix de l’Afrique noire qui lui avait été décerné à la fin de l’année dernière. Cette fête avait un caractère largement francophone.
"Kotia Nima", le roman autobiographique de Boubou Hama couronné par l’ADELF - l’Association Des Ecrivains de Langue Françase - est, en effet, l’histoire d’une homme à la recherche d’une conciliation entre les exigences contradictoires de sa culturelle traditionnelle reçue dans son village et de la culture française apprise sur les bancs de l’école. C’est un livre profondément africain, mais dont la portée dépasse les limites du continent
La valeur d’un symbole
L’écrivain nigérien n’a pas manqué de rappeler à ceux qui le fêtaient que, dans le domaine culturel comme dans bien d’autres, Africains et Européens avaient beaucoup à échanger. "L’Afrique a appris de l’Europe le progrès technique, mais elle a conservé son antique patrimoine humaniste dont le continent voisin, pris dans le tourbillon d’une industrialisation galopante, peut recevoir les leçons avec profit".
Les propos de Boubou Hama faisaient écho à ceux d’André Malraux, en 1969 à Niamey : "La culture ne connaît pas de nations mineures, elle ne connaît que des nations fraternelles".
Boubou Hama a fait don de son prix à son ancien, l’écrivain malien Hampaté Ba. Il a donné à ce geste la valeur d’un symbole. C’est du savoir des Anciens que nous tenons, en effet, nos connaissances du présent. (N.A.P.)