Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Récépissé d’un envoi recommandé
68.872/jb/dh
le 21 juin 1968
Monsieur Mai Mai Gana
Présidence de la République
Niamey
Mon cher Mai,
Pour l’amour de Dieu, règle définitivement cette histoire des honoraires de Monsieur Farahat. Il est revenu me voir aujourd’hui pour s’étonner que ce règlement n’ait pas encore eu lieu.
Je lui ai répondu que cela était dû sans aucun doute aux derniers évènements en France qui ont retardé le courrier.
Sois assez gentil pour en finir une fois pour toutes avec cette affaire.
Merci. Amitiés.
jb/dh
le 20 juin 1968
S.E. Monsieur Hamani Diori
Président de la République du Niger
Niamey
Monsieur le Président,
Je m’étais permis de vous entretenir, dans un de mes lettres, de Monsieur Knoll. Je regrette d’avoir à revenir sur ce sujet. Et croyez bien que, connaissant votre amitié pour lui, je ne l’aurais pas fait si la chose ne me paraissait d’une exceptionnelle importance. Voici de quoi il s’agit :
J’ai reçu avant-hier, mardi, un coup de téléphone d’un ami haut placé à Bonn, me demandant "pourquoi le projet sucrier nigérien n’intéresse plus le Président Diori ?" . Quand je lui ai dit qu’à ma connaissance vous y étiez plus intéressé que jamais, il m’a répondu :
"Monsieur Knoll nous a dit que l’étude du financement par les autorités allemandes du projet préliminaire du plan sucrier nigérien n’avait aucune urgence pour le gouvernement de Niamey"
J’ai immédiatement téléphoné à l’Ambassadeur Ibra Kabo pour savoir ce qui s’était passé et lui ai raconté ce qu’on m’avait dit de Bonn.
L’Ambassadeur m’a dit, textuellement :
"Knoll a téléphoné, de mon bureau, il y a quelques jours, au Président, pour lui dire exactement le contraire. Il a dit en effet au Président que les Allemands ne s’intéressaient pas à l’étude de la canne à sucre. . . " .
Comme j’ai une confiance absolue dans ma source bonnoise, et comme il est inconcevable que l’Ambassadeur Ibra Kabo ait menti, il ne reste - me semble-t-il - je souhaite ardemment me tromper - qu’une seule conclusion : en démobilisant les Allemands dans un sens et en vous décourageant dans le sens diamétralement opposé, Monsieur Knoll cherche à créer un fait accompli devant les Allemands.
Je pense qu’une enquête tant auprès des autorités de Bonn qu’auprès de votre Ambassadeur à Bad-Godesberg et de Monsieur Knoll, serait des plus utiles.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments dévoués.
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