Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
maïgana
Paris, le 13 Février 1968
S.E. Monsieur Hamani Diori
Président de la République
du Niger
NIAMEY -Niger-
Au sujet du renouvellement de la Convention de Yaoundé
Monsieurle Président,
J’ai l’honneur de rapporter ci-dessous une conversation que j’ai eu avec Maï durant mon récent séjour à Niamey, à propos de votre réélection à la tête de L’OCAM et de la signification de cette réélection sur le plan de notre action contre la détérioration des termes de l’échange et pour le renouvellement, sur des bases meilleures de la Convention de Yaoundé. Voici, rapportée de mémoire, donc grosso-modo, cette conversation.
Je lui avais dit, entre autre :
"Jusqu’à présent, nous avons pu nous battre contre la détérioration des termes de l’échange avec les moyens du bord. Maintenant qu’on a investi clairement de Président de la responsabilité de mener ce combat à son terme logique, il faudrait que nous travaillions sur des bases plus scientifique. Il nous faudra avoir des spécialisées pour chacun de nos produits de base, donc demander aux autres États de fournir documents et spécialistes, créer des connaisseurs d’étude, coordonner l’action, etc. Cela signifie que tu auras le pain sur la planche".
Il m’a répondu :
"je pense que je ne pourrai pas m’occuper de cette question. Comme tu le dis si bien, il ne s’agit plus d’une lettre artisanale, mais scientifique, nécessitant une coordination entre plusieurs Etats, avec la nécessité de les harceler pour obtenir les documents, les études et les hommes. pour ce la, un Inspecteur d’Etat, même s’il à comme tu dis la confiance du Président de l’OCAM, ne fait pas le poids. Il faut, pour ce travail, un responsable de rang ministériel. Celui-ci, seul , pourrait avoir une chance de se faire écouter et de réussir".
Le raisonnement de Maï me parait très logique ; et j’en tire, pour ma part, le conclusion suivante, que je me permets de vous soumettre -comme toujours très franchement, sans arrière pensée et sans complexe- quoique je ne sois pas très sûr de ne pas outrepasser quelques peu les limites protocolaires. Ma conclusion la voici :
"A défaut d’un ministre nigérien dynamique, intelligent, pensant avant tout à sa mission et pouvant de libérer de ses tâches serait-il possible d’envisager pour Maï un poste qui lui permettre de se faire entendre des Ministres des autre Etats, donc d’être efficace" ?
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments dévoués et différents.
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