Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
maï
Mr
Paris, le 9 Février 1969
Monsieur le Président de la République,
Niamey - Niger
Monsieur le président,
C’est dimanche, et je viens d’étudier attentivement, dans la paix et la tranquillité, le rapport d’activité pour 1968 du "Fond d’Entré Aide et de Garantie des Emprunts du Conseil de l’Entente". J’y trouve, hélas ! énormément de choses scandaleuses. Entre autres, je pense que les entreprises françaises ont la part trop belle. ce qui les pousse à en abuser.
Ainsi j’apprends de ce rapport de Keya que l’on a donné 1.500.000 CFA à Blohorn pour qu’il daigne étudier, en tant que futur gestionnaire potentiel, le dossier de l’huilerie de Bohicon au Dahomey ! Cela me rappelle la fameuse réunion de 4 juillet 1967 au rez-de-chaussée de l’ambassade de Niger à Paris, où vous m’aviez envoyé en tant qu’observateur. Durant cette réunion, vous vous le rappelez peut être, les patrons françaises du textile demandaient, entre autres, 30 millions de CFA pour accepter d’étudier la possibilité de construire une usine d’impression textile à Niamey. Mais dès qu’il y a eu un concurrent allemand...
Pourquoi ne fait-il pas la même chose ? Pourquoi se refuse-t-on, systématiquement, à faire de la publicité autour de nos projets, de tous nos projets, alors que l’ombre ne profite qu’à ceux qui cherchent à éviter toute concurrence afin de pouvoir imposer précisément leurs condition ?
Je vous propose même, si vous le voulez bien, de trouver un huilier allemand susceptible de d’associer au Gouvernement nigérien pour l’Huilerie en question, tout en s’engageant à en écouler toute la production. Je vous garantis que si l’on réussit, non seulement Blogorn capitulera et acceptera des conditions plus favorables pour le Dahoney, mais que le gouvernement français se mobilisera, une fois de plus pour tenter d’y faire barrage.
Dans l’attente de vos instruction, si possible avant mon départ de Paris pour Niamey, très probablement vendredi prochain,
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments dévoués et déférents.
maï
Le dimanche 23 février 1969, à 17 h, la Conférence de la Francophonie terminée deois trois jour, Maïgana m’a dit :
"Tout viennent nous demander de l’argent. Alioune Diop à reçu il y a quelques semaines Kinshasa, un sac plein de 80.000 $ en billet de Mobutu, cela fait vingt millions de CFA ; et on lui en a promis 66 autres dont 30 par Senghor, 15 par Houphouët...
"Vieyra, tu le sais, veut 28 millions par an pour faire un trimestriel genre "Réalité" consacré à l’Entente.
"Tréchot d’Afrique Express demande une subvention de 20.000.000 par an, et il parait qu’à la conférence au sommet de Kinshasa, les chefs d’Etat de l’OCAM la lui auraient promis.
"Decupper d’Africa, lui aussi, voudrait être subventionné..."
C’est à Niamey également que Joachim Paulin m’a dit que le numéro spécial que fait Taton sur le Côte d’Ivoire et dont il est chargé de la rédaction, F H B lui avait donné, quelques jours auparavant, 8.000.000 métro de la main à la main.
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