N-23B-035

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  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.















REPUBLIQUE DU NIGER
FRATERNITE-TRAVAIL-PROGRES


Paris, le


Ambassade à Paris
154, Rue de Longchamp
PARIS-16 e
TEL. 504.80.60 +


010 / AAN/ 72


L’ AMBASSADEUR
A


Monsieur J. BAULIN
13 bis, Rue Laffitte
PARIS 9e


Monsieur,


Pour permettre à mes services d’ assurer une ventilation convenable de " Niger-Développement " qui est la continuation de " Perspectives Nigériennes ", je vous serais reconnaissant s’ il vous était possible de leur prêter dans les meilleurs délais votre liste d’ adresses.


D’ avance, je vous en remercie et vous prie d’ accepter, l’ expression de mon amicale considération.


Reçue le 6. 12. 72


Trois rouleaux d’ adresses remis à l’ ambassadeur le 6. 12. 72


P. L’ AMBASSADEUR


N° 1
30 novembre
1972

Mensuel CIN
Ambassade du Niger
154 rue Longchamp
PARIS

NIGER DEVELOPPEMENT


Le présent numéro marque une étape nouvelle dans la vie de << Perspectives Nigériennes >> . Ce titre disparaît au bénéfice de << Niger-Développement >>.


Ce couple Niger et Développement est significatif à plusieurs titres dont il nous paraît fondamental de relever et de souligner les suivants :


- D’ une part, l’ apparition du substantif << Niger >> procède de la volonté de mettre plus en évidence et d’ éclairer davantage l’ entité, la totalité nationales surgies au coeur des terres et civilisations de l’ Afrique occidentale.


On voudrait faire partager au lecteur les différences et les affinités de ce pays neuf avec son environnement géopolitique. Il y vit un peuple joyeux d’ être, opiniâtre au travail, audacieux et toujours loyal. Dans cette savane herbeuse et grise que hantent tant de légendes merveilleuses et de souvenirs épiques, un peuple rit dans son coeur et tient son âme de ses tenaces amitiés.


De l’ ancienne colonie française, le président Diori Hamani a fait, au moyen d’ une intelligence rare et un humanisme tranquille, la patrie d’ un peuple solidaire, ardent au plaisir de l’ accueil, un peuple qui adore les fêtes et l’ éclat effervescent des couleurs, un peuple dont on est vite et durablement épris.


- D’ autre part, il nous a semblé utile, peut-être même essentiel dans cette seconde décennie de l’ indépendance de notre pays, d’ annoncer d’ emblée la vocation de ce bulletin rénové en complétant le substantif << Niger >> par celui de << Développement >>.


Développer cette jeune Nation, c’ est en effet le mot d’ ordre-clé dont les responsables s’ inspirent dans leur moindre acte quotidien ; il a pris une telle ampleur dans le pays, une telle intensité, une telle vigueur et une telle permanence au sein du peuple qu’ il revêt les caractéristiques d’ une véritable mystique.


Cette aspiration à la valorisation économique, sociale et culturelle est si profondément enracinée dans nos villages que le chef de l’ Etat, S.E. Diori Hamani et ses collaborateurs définissent actuellement un véritable plan de guerre contre la pauvreté.


Ils estiment avec une fermeté et une ferveur tout à l’ honneur de l’ Afrique entière, que l’ indépendance n’ est pas seulement la possibilité de danser au clair de lune, mais la responsabilité de dégager des ressources chaque jour mieux élaborées pour garantir à chaque citoyen plus de dignité, plus de sécurité matérielle et morale, plus d’ espoir dans l’ avenir.


Dignité, sécurité, espoir, tels sont les termes d’ un triptyque sous la bannière duquel le président Diori Hamani appelle ses concitoyens à se rassembler pour investir ensemble leurs puissantes énergies afin que sol et sous-sol nigériens livrent enfin leurs richesses que leur jalouse et pourtant fragile aridité avait jusqu’ alors dissimulées à l’ attention et à l’ ingéniosité des hommes.


A présent que ces richesses commencent à être connues et convoitées de tous, le gouvernement du président Diori Hamani et tous les Nigériens se préparent à accueillir les techniciens et les capitaux qui désirent y prendre la place qu’ une politique de sagesse et de stabilité rend disponible.


Dans cette perspective, << Niger-Développement >> sera la tribune et le relais de tous ceux qui, en Europe et ailleurs, veulent << dialoguer >> avec le Niger, établir avec lui un courant de flux et de reflux des affaires et des personnes au bénéfice de tous.

analyse du budget national 73


L’ Assemblée Nationale s’ est réunie en séance plénière samedi 30 septembre sous la présidence de M. Boubou Hama. Les députés ont examiné et adopté les projets de lois suivants :


- projet de loi portant loi de finances pour l’ année budgétaire 1973 ;


- projet de loi donnant la garantie de la République du Niger à un emprunt de 1 500 000 francs français (soit 75 000 000 de francs CFA) contracté auprès de la Caisse Centrale de Coopération économique par le Crédit du Niger ;


- projet de loi instituant le marquage << Vente au Niger >> apposé sur les emballages de boissons alcoolisées importées au Niger.


A l’ examen de la première affaire, le rapporteur de la Commission des Finances, M. Amadou Gaoh, a présenté le budget 1973 ainsi qu’ il suit :


LOI DES FINANCES DU BUDGET 1973


<< Le projet de loi de Finances pour l’ année budgétaire 1973, soumis à votre approbation, a été arrêté en recettes et en dépenses à la somme de treize milliards quatre-vingt-dix-huit millions cent quarante cinq mille francs CFA pour le budget général de fonctionnement et à 658 140 000 F CFA pour le budget annexe d’ exploitation du matériel des Travaux publics. >>


<< Le budget 1973 intervient à une période caractérisée par une sécheresse inquiétante où l’ Etat doit faire face à des engagements nouveaux et intervenir dans tous les domaines, notamment dans la recherche, l’ agriculture et l’ éducation. Nos ressources étant limitées, aucun gaspillage n’ est à tolérer. >>


RESSOURCES


Trois facteurs caractérisent l’ état des ressources qui nous sont proposées : l’ amélioration progressive du sort des populations les plus déshéritées du pays, le souci de faciliter la circulation des hommes et du bétail dans les Etats voisins ; la nécessité impérieuse de trouver de nouveaux impôts pour faire face à nos besoins financiers.


C’ est dans cette perspective qu’ il vous est proposé entre autres la suppression :


- de la taxe sur le bétail sur toute l’ étendue du territoire des départements de DIFFA et d’ AGADEZ ;


- de la taxe de bétail sur les moutons, les chèvres et ânes sur toute l’ étendue de la République du Niger.


Ces suppressions se traduisent par un manque à gagner important, ce qui amène l’ Etat à rechercher des recettes nouvelles ( réaménagement des tarifs du code du timbre et de l’ enregistrement, modification de la loi n° 62-34 du 18 septembre 1962 instituant la taxe différentielle sur les véhicules, majoration des taux de la taxe forfaitaire représentative de la taxe sur les transactions perçues à l’ importation, de l’ impôt minimum forfaitaire sur les bénéfices industriels et commerciaux des sociétés, etc.)


Le tableau ci-dessous retrace l’ évolution de nos ressources fiscales en milliers de francs CFA :



NATURE D’ IMPOTS


BUDGET 1972


BUDGET 1973



Impôts directs


3 925 500


3 988 000



Impôts et taxes indirects


1 817 000


2 050 000



Douanes


3 973 500


4 564 000



Enregistrement - Timbre


284 000


375 000


Il ressort de ce tableau que nos services fiscaux doivent redoubler d’ efforts.


DEPENSES
EVALUATION DES MASSES DE DEPENSES



TITRES


BUDGET 1972


PROJET DE BUDGET 1973



Titre I : Dette publique


395 000


438 775



Titre II : Pouvoirs publics


469 510


552 910



Titre III : Moyens des services


8 584 095


9 089 845



Titre IV : Interventions publiques


2 437 795


3 016 615



TOTAL


11 886 400


13 098 145


La prise en charge du passif de certaines sociétés ( Société Hôtelière du Sahel et Société des Grands Travaux du Niger ) , la création des nouveaux départements ministériels et l’ extension du domaine de l’ Intervention de l’ Etat, constituent les causes essentielles de l’ accroissement que l’ on constate à l’ examen du tableau ci-dessus.


Les dépenses de personnel ont été évaluées de façon stricte ; un contrôle des effectifs doit permettre de réaliser des économies. En ajoutant des charges communes, les prévisions s’ élèvent à plus de cinq milliards de francs CFA, soit environ 40 % du total général.


Les augmentations sont dues, d’ une part, au recrutement de nouveaux cadres et au jeu normal des avancements, d’ autre part, à la revalorisation des rémunérations du personnel militaire et diplomatique.


Quant aux crédits de matériel, l’ augmentation s’ explique par la création des nouveaux ministères et arrondissements. Un grand effort sera fait dans l’ utilisation de l’ eau, de l’ électricité et du téléphone pour assainir la gestion financière de la NIGELEC et de l’ Office des Postes et Télécommunications.


Le domaine de l’ intervention de l’ Etat s’ étend. Si certains secteurs importants peuvent être laissés à l’ initiative privée, d’ autres non moins importants, mais non rentables économiquement, doivent être pris en charge par l’ Etat.


Le domaine d’ intervention le plus important apparaît comme étant l’ infrastructure. Il s’ agit essentiellement du concours du budget général dans les contrats de prêts relatifs aux routes et des crédits d’ entretien de ces routes. Un domaine nouveau est la recherche minière où un crédit de 113 millions de F CFA est prévu. Il est nécessaire que l’ Etat dresse, par ses propres moyens, dans la mesure de ses possibilités, l’ inventaire des ressources de son sous-sol.


Dans le domaine social et culturel, il convient de noter la progression sensible des bourses allouées à notre jeunesse.


FONDS NATIONAL D’ INVESTISSEMENT


Il est équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 1 912 305 000 F CFA.


Le Fonds national d’ investissement avait été créé dans le but d’ utiliser les recettes provenant de l’ exportation de l’ uranium. les ressources relatives à cette exportation augmentent lentement ; le budget général doit, au fur et à mesure, prendre le relais.


Il nous appartient d’ abord de faire l’ effort nécessaire si nous voulons que les Etats amis nous aident.

Les femmes doivent participer au développement du Niger
déclare madame Aîssa Diori


Le jeudi 12 octobre, Mme Hadja Aîssa Diori, épouse du Président de la République, inaugurait dans un grand magasin parisien une exposition réunissant les plus beaux spécimens de l’ artisanat de dix pays d’ Afrique occidentale et de Madagascar, en présence de plusieurs Ambassadeurs des pays participants à cette manifestation. Quelques-uns des meilleurs éléments de l’ artisanat nigérien - couvertures et maroquinerie notamment - figuraient dans cette exposition-vente qui a fermé ses portes le 4 novembre.


A son retour de la capitale française, Mme Diori a bien voulu livrer ses impressions à Monique Cys et Mariama Keita, parler de la place de l’ artisanat au Niger et du rôle de la femme dans la société nigérienne.


- Madame, vous venez de rentrer de Paris où vous avez inauguré l’ exposition d’ arts africains, exposition organisée par l’ Agence de Coopération culturelle et technique, par l’ Union des transports aériens et l’ Union touristique et hôtelière, quelles impressions avez-vous gardées de cette exposition et quel sens avez-vous donné à cette inauguration ?


- Mme A. Diori : Ce fut un grand plaisir pour moi d’ avoir été invitée à inaugurer cette quinzaine commerciale de l’ Agence de Coopération culturelle et technique que je remercie au nom de mon pays. J’ étais accompagnée de Mme Noma. Nous avons pu admirer lors de cette exposition des travaux effectués par des artisans de nombreux pays d’ Afrique francophone et je pense que le fait de montrer ainsi aux Européens ce que peuvent réaliser les artistes africains, d’ exposer les produits de l’ artisanat de notre continent aide à une meilleure compréhension entre les peuples.


- Quels étaient les objets nigériens présentés à cette exposition ?


- Mme A. Diori : Il y avait quelques objets nigériens parmi lesquels des couvertures tissées téra-téra, Kounta, etc., de la maroquinerie : sacs, porte-monnaie, ceintures, de la vannerie aussi avec les porte-plats appelés ici << dégaré >>. Tous très beaux et très finis. Mais, il n’ y avait, à mon avis, pas suffisamment d’ artisanat nigérien présenté.


- Quelles furent les oeuvres qui retinrent particulièrement votre attention et pour quelles raisons ?


- Mme A. Diori : J’ ai surtout remarqué des objets que l’ on pourrait aussi confectionner chez nous ainsi les grands chapeaux à larges bords que l’ on fabrique à Madagascar, des paniers, des sacs en petites perles de couleur faits au Cameroun.


- Que pensez-vous de la promotion de l’ artisanat en général et de l’ artisanat féminin en particulier ?


- Mme A. Diori : Dans nos pays où les techniques industrielles modernes ne sont que relativement développés, l’ artisanat occupe une place essentielle. De plus, la confection manuelle a un cachet que la machine ne peut atteindre. Partout en Europe ou en Amérique les objets confectionnés à la main ont énormément de succès. Il faut encourager les artisans à produire des objets, à retrouver leurs techniques traditionnelles, à finir soigneusement leurs travaux. cela peut être d’ un grand apport pour eux et pour le pays tout entier. Quant à l’ artisanat féminin, c’ est là pour la femme un débouché de choix, une façon de participer à la vie économique du pays, d’ acquérir aussi un peu d’ indépendance financière.


Dans le cadre de cette exposition, M. Toucet, conservateur du Musée, a eu l’ heureuse initiative d’ envoyer à Paris un tisserand songhai du Musée et la présentation des couvertures faisait comprendre l’ importance du travail préalable pour amener le coton à être tissé : égrenage, cardage, filage, etc., tous ces travaux sont réalisés chez nous par les femmes. Il y avait aussi un maroquinier Haoussa nigérien.


- On parle beaucoup à Niamey de l’ installation prochaine d’ un atelier d’ apprentissage de la confection de tapis et de tapisseries qui occuperait essentiellement des artisanes, quelle est votre opinion à propos de ce projet ?


- Mme A. Diori : Je trouve que c’ est là une bonne idée car cela aidera les femmes à apprendre un métier qui leur permettra de bien gagner leur vie. j’ ai vu, lors de mes voyages au Maroc et en Tunisie, que les femmes pouvaient réaliser de très beaux tapis, appréciés dans le monde entier.


- Partout dans le monde actuellement on parle des luttes de libération de la femme. Au Niger, certes le malaise n’ est pas encore arrivé à son stade critique mais on ne peut nier que la femme ne tient, ni dans la vie économique, ni dans la vie politique et culturelle, le rôle qu’ elle devrait tenir. Comment à votre avis, peut-on remédier à cet état de fait ?


- Mme. A. Diori : Dans notre pays il faut d’ abord que la femme prenne conscience du rôle qu’ elle doit jouer dans la nation. C’ est là un point capital. Il appartient à celles qui ont appris, à celles qui ont déjà acquis une formation, une méthode de réflexion et de travail de se préoccuper d’ informer leurs soeurs. De leur faire comprendre qu’ il est nécessaire, indispensable pour l’évolution du pays qu’ elles participent, avec les hommes, à leur côté, au développement.


- Quelle est, d’ après vous, la position que doit avoir la femme dans la société en général et dans la société africaine en particulier ?


- Mme. A. Diori : Je pense sincèrement que la femme peut être responsable au même titre qu’ un homme, dans tous les secteurs de la vie politique, économique et culturelle du pays. Mais je tiens à dire aussi que même si la femme reste uniquement dans son foyer, si elle s’ occupe uniquement de sa famille, de son mari, de ses enfants, elle a droit à toute notre admiration et notre respect car, là aussi, elle est nécessaire, indispensable et elle rend service à la nation. les responsabilités doivent être partagées entre les femmes et les hommes tant sur le plan de la nation que sur le plan de la famille.


- Enfin, Madame, une dernière question pour terminer cette interview : les jeunes gens comme les jeunes filles semblent observer leurs aînés et les critiquer sans toutefois participer, sans s’ intégrer à la lutte pour le développement du pays. Il semblent rester à l’ écart ; or cette rupture entre eux et les anciens est inquiétante car il faut bien pour faire oeuvre d’ animation que les jeunes prennent la relève. Comment, selon vous, pourrait-on intéresser les jeunes Nigériens et Nigériennes à l’ action ?


- Mme. A. Diori : Il faut que les jeunes s’ intéressent à ce qui se passe autour d’ eux. Il faut que les écoliers, une fois l’ année scolaire finie, s’ intéressent à la vie de leurs familles, qu’ ils participent aux problèmes de la famille, qu’ on ne les tienne pas à l’ écart. Il faut aussi que nous soyons prêts à accueillir leurs critiques, qu’ ils trouvent en nous des interlocuteurs. Les garçons comme les filles ne doivent pas craindre de nous faire objections, de proposer des solutions. Il faut qu’ un dialogue s’ établisse entre les jeunes et leurs aînés, il faut qu’ ils soient informés des problèmes de notre pays. J’ invite d’ ailleurs tous les jeunes conscients, lucides, à oser dire leurs opinions afin de participer, avec nous, au développement du pays. Mais il faut que les jeunes, de leur côté, fassent le maximum d’ efforts pour s’ intégrer dans la communauté nationale.

la 2 e session de la commission franco-nigerienne


Les 4 et 5 octobre 1972, s’ est tenue à Paris la 8 e session de la Commission franco-nigérienne de coopération. L’ ordre du jour s’ articulait autour de sept points traitant de questions diverses comme l’ enseignement, le développement rural, la télévision scolaire, etc.


Le point 7, relatif à la révision des accords franco-nigériens de coopération, a reçu la publicité particulière que l’ on sait. D’ un commun accord, les deux délégations ont convenu d’ un calendrier précis de travail, permettant le règlement définitif de cette question.


A l’ ouverture de cette réunion, le chef de la délégation de notre pays, le ministre des Finances et des Affaires sahariennes et nomades, a fait un discours dans lequel il a dit notamment :


" Le problème de la révision des Accords a été posé par le Niger depuis la 2 e session de notre commission de 1969. "


" Il importe que dans les meilleurs délais une solution satisfaisante soit trouvée à cette question à laquelle le président de la République du Niger attache un prix tout particulier. "


" Il m’ est agréable de constater que votre gouvernement partage le sentiment du gouvernement du Niger selon lequel l’ évolution des données économiques et sociales, de même que les engagements internationaux pris par le Niger et la France au cours de la décennie écoulée, rendent nécessaire l’ adaptation de certaines dispositions des accords de 1961 aux situations nouvelles. "


" Cette similitude de vue nous permettra, j’ en suis convaincu, de parvenir en toute sérénité à un accord hautement profitable aux intérêts de nos Etats. "

possibilités d’ investissement au Niger


Tenant compte de sa vocation essentiellement agricole et pastorale, la République du Niger, sous l’ impulsion du président Diori Hamani, poursuit son effort d’ industrialisation.


Cet effort est facilité par la notoriété dont jouit le chef de l’ Etat chez qui se retrouvent Harmonieusement fondus trois traits de caractère aussi rares que précieux chez un responsable de pays : la modestie, la loyauté et la fermeté. A tous ses interlocuteurs, ce pédagogue avisé qui fait partie de l’ élite intellectuelle africaine, réussit, par une sorte d’ imprégnation contagieuse, à faire partager ses connaissances et ses certitudes. Il allie une sobriété naturelle, dont il semble jouer comme un talent de chef d’ orchestre, une honnêteté exemplaire qui lui interdit de renier une seule de ses convictions profondes et lui assure, de la part de tous, un réel sentiment de confiance.


C’ est cette confiance qui joue comme une sorte d’ appel auquel répondent les investisseurs, notamment étrangers. En 1960, le pays ne comptait que six usines dignes de ce nom dont trois huileries d’ arachide, dont le Niger est le deuxième producteur de la zone Franc.


Actuellement il existe une quarantaine de sociétés industrielles modernes qui représentent un investissement de plus de six milliards de F CFA.


Ces créations nouvelles ont été encouragées par le libéralisme du code des investissements, mais plusieurs dizaines d’ unités industrielles restent encore à créer. L ’ industrie nigérienne, environ 5 % de l’ activité productrice nationale, constitue un champ de virtualité susceptible d’ accueillir toutes les initiatives.


Un homme d’ affaires européen disait cet été à Niamey : " Je suis venu au Niger par curiosité. ce que j’ y ai vu m’ a bouleversé. Il y a dans ce pays un charme discret qui vous colle à l’ âme et vous lie pour toujours. Cordialité légendaire des Nigé-

riens ? Le soleil impérial ? La savane herbeuse qui se déploie à l’ infini comme un poème épique ? l’ âpre beauté des éboulis rocheux de la province uranifère de l’ Aîr, aux confins du sahara ? Sans doute tout cela à la fois qui crée une symphonie de la vie à laquelle j’ ai été incapable de m’ arracher. "


" Aussi ai-je tout simplement décidé de m’ installer à Maradi. J’ y ai monté une usine que je dirige dans l’ ambiance d’ une famille. Ouvriers et employés ont fait preuve d’ une exceptionnelle aptitude à s’ adapter aux techniques avancées, au travail à la chaîne et les autorités nigériennes, à tous les échelons, m’ ont accordé assistance et amitié. "


" Je ne fais pas oeuvre de pionnier car les promoteurs européens sont de plus en plus nombreux à investir et à vivre ici. Je suis tout de même étonné que l’ attention de mes compatriotes se porte plus volontiers ailleurs que dans cette merveilleuse oasis de stabilité politique et d’ humanisme."


Cette opinion spontanée et chaleureuse d’ un industriel européen n’ est pas un fait exceptionnel, elle se retrouve dans les confidences des 6 000 Européens qui vivent au Niger dans la quiétude, dans l’ assurance de la rentabilité de leurs investissements financiers, techniques et humains.


Ainsi, le bilan de l’ industrialisation est remarquable, mais les possibilités le sont encore davantage. Entre autres, les responsables des Ministères compétents sont à la recherche de partenaires pour réaliser :


- 1 fabrique de sacs d’ une capacité de production de 2 millions de sacs par an ;
- 1 sucrerie de 20 000 tonnes par an ;
- 1 manufacture de cigarettes d’ une capacité initiale de 11 millions de paquets par an ;
- 1 conserverie de tomates de 400 tonnes par an de concentrés ;
- 1 unité de déshydratation d’ oignons de 766 tonnes par an ;
- 1 conserverie de fruits et légumes et fabrication de jus de fruits d’ une capacité de 250 kilos par jour ;
- 1 fabrique de balais d’ une production de 10 000 unités par an ;
- 1 fabrique de conserves de viande de 300 tonnes par an ;
- 1 montage de bicyclettes de 12 000 par an ;
- 1 bonneterie de moyenne importance ;
- 1 fabrique d’ articles de papiers : carnets, cahiers, agendas, etc. ;
- 1 fabrique de compost de 30 tonnes par jour ;
- 1 usine de rechapage de pneus.


Cette liste est loin d’ être exhaustive, elle énumère des unités jugées prioritaires et dont les estimations techniques et économico-financières sont connues. Elles sont immédiatement réalisables en tant que maillions d’ une stratégie plus globale et plus ambitieuse.

5 commissions pour préparer les perspectives décennales


Un arrêté présidentiel en date du 25 octobre 1972 porte nomination des membres des commissions chargées de la préparation des perspectives décennales 1973-1982. Le travail est réparti sur cinq commissions :


- La commission n° 1, du développement et de la production rurale, est présidée par M. Ahmed Mouddour, vice-président du Conseil économique et social, et comprend dix-huit membres.


- La commission n°2, des Ressources humaines, est présidée par M. Abdou Gaoh, secrétaire administratif du P.P.N.-R.D.A., et comprend trente sept membres.


- La commission n°3, de l’ infrastructure et de l’ aménagement du Territoire, est présidée par M. alou himadou, membre du Bureau politique national du P.P.N.-R.D.A., et comprend vingt-six membres.


- La commission n°4, du Financement et des Relations économiques, est présidée par M. oumarou Sidikou, directeur des Contributions diverses, et comprend seize membres.


- La commission n°5, du Développement des secteurs secondaires et tertiaire, est présidée par M. Sani Oumarou, directeur des Affaires économiques, et comprend quinze membres.

la Libye a fait don de 3 ambulances à notre pays


Une importante cérémonie s’ est déroulée le 16 octobre à l’ hôpital de Niamey.


A cette occasion, le Chargé d’ Affaires de la République arabe libyenne a remis trois ambulances (trois véhicules 404 blanches dont les portières sont frappées aux couleurs nigériennes et libyennes) au ministre de la Santé publique, le Dr Amadou Mossi, don du gouvernement libyen à notre pays.


A cette même cérémonie, le Chargé d’ Affaires libyen et le ministre de la Santé publique ont inauguré l’ Internat de l’ Hôpital de Niamey en présence des personnalités du service de la Santé. Ces dons entrent dans le cadre du crédit de 81 000 000 de F CFA mis par la Libye à la disposition du ministre de la Santé.


Soulignant l’ importance du programme de coopération entre les deux pays, le Chargé d’ Affaires de Libye s’ est adressé au Ministre notamment en ces termes : " Nous espérons que notre assistance apportée à quelques hôpitaux de votre pays tels que ceux de Niamey, Maradi, Téra, Tessaoua, Tillabéry, Zinder et Maîné-Soroa contribuera à l’ amélioration des services médicaux fournis aux populations car c’ est là notre premier et dernier objectif. "


Le Chargé d’ Affaires de Libye s’ est enfin félicité de l’ étroite collaboration qu’ il a trouvé auprès du Ministère de la Santé et pour la bonne exécution du programme d’ assistance.


Répondant au diplomate libyen, le Dr Amadou Mossi a loué à son tour l’ efficacité de la coopération fraternelle et amicale entre les deux pays dans le domaine sanitaire. Puis le ministre de la Santé publique a fait un bref bilan de l’ aide libyenne : médicaments (42 500 000 F) pour les zones rurales et les hôpitaux, achat de quinze Land-Rovers affectées aux chefs-lieux des arrondissements, réalisation des équipements et des constructions nécessaires à nos formations, interventions de la Libye lors de l’ épidémie de choléra, etc.


Quant à l’ Internat et au trois ambulances, objet de cette cérémonie, le ministre de la Santé publique a dit :


" Cet Internat, Monsieur le Chargé d’ Affaires, a été conçu pour recevoir les étudiants en médecine en fin d’ études, les stagiaires hospitaliers et les internes chargés de la garde de l’ hôpital, chargés par conséquent d’ assurer une présence médicale de chaque instant dans cet établissement. L’ intérêt de cette permanence ajouté à celle des infirmiers dans les pavillons, doublée par celle du médecin et du chirurgien de garde n’ échappe à personne pour un établissement traitant huit cents à neuf cents malades et où les urgences médicales, chirurgicales, obstétricales et de spécialité, affluant de tout le département, arrivent de façon ininterrompue. Il s’ agit donc d’ un investissement très attendu et apprécié à sa juste valeur car depuis le mois de juillet vingt jeunes médecins se sont succédé dans cette maison."

un prix du Niger au festival mondial du diaporama


Récemment, la ville de Vichy a été pendant quatre jours la capitale mondiale du montage photographique sonorisé ou diaporama.


Il s’ agissait du 13 e Festival du genre au cours duquel ont été notamment attribués les prix des présidents Georges Pompidou, Houphouêt-Boigny et Diori Hamani.


Le lauréat du prix du président de la République du Niger, M. Naveau Michel de Saint-Berthevin (France), a reçu une croix d’ Agadez qui lui a été remise par S.E. l’ Ambassadeur Sidibé Aboubakar.


C’ est pour son film " Louis II de Bavière " que M. Naveau a triomphé de nombreux concurrents.


Les autorités et la presse locale de Vichy ont salué avec gratitude le geste du président de la République du Niger, " ce pays qui, ont-elles souligné, se place à la pointe des techniques audio-visuelles et de leur utilisation dans l’ éducation de la jeunesse nigérienne. "


imp. Abexpress, 72, rue du Château-d’ Eau, Paris-10 e

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