le 31 juillet .1971

Monsieur Maïtouraré Gadjo
Président de la République
Niamey

71.498.jb. dh

Monsieur cher Maïtouraré,

Tu trouveras, ci-joint, la copie de la lettre que je fais parvenir au Chef de l’État.

J’ai été catastrophé d’apprendre de la bouche de M. Gauvin qu’il n’avait pu arriver à aucun résultat. Bien entendu, il m’a parlé avec beaucoup plus de franchise qu’il n’a pu le faire avec vous, allant jusqu’à dire :

"Mercredi dernier, j’étais sur le point de quitter le Niger et d’aller dire à l’ACDI que je ne me sentais pas capable de mener à bien la
tâche qui m’était confiée".

Je t’assure que je ne comprends pas comment nous pouvons avoir une attitude aussi désinvolte, alors s’agit d’un projet vital pour le Niger et que nous tenons tant à l’amitié des Canadiens.

Je compte absolument sur toi pour le Président insiste personnellement pour que ces "détails" d’une importance capitale soient précisés et chiffrés, avant son départ pour Paris, sinon nous perdrons la face.

Tu sais déjà que selon les Français, les Canadiens ne pourrons pas mener à bien la construction de la Route. N’est-ce pas notre devoir de leur infliger un démenti aussi cinglant que possible en faisant rapidement et avec efficacité notre part du travail ? Une fois de plus, je compte absolument sur toi.

Amitiés fraternelles,

J. Baulin