N-020-015

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  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

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    2009.
















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Tel : 866-9735
MONTREAL

Le 22 octobre 1970


Monsier Jacques Baulin
Centre d’Information du Niger
13 bis, rue Laffite
Paris IXè


Sujet : Attitude de l’ACDI sur la ROUTE DE L’UNITE

Cher Ami,

Vous trouverez dans les notes qui vous sont transmises le rapport sur les discussions entreprises par MM. Couture et Beauregard de Lamarre, Valois et M. Guérin de l’ACDI, de même qu’un deuxième memo de M. Armand Couture sur une visite à Ottawa, le 20 octobre 1970.


Nous sommes allés rendre visite à M. Albini Dubois qui dorénavant sera, sous la direction de M. Gouin, le représentant directement impliqué à l’ACDI pour tous les projets de l’aide canadienne au Niger. Comme vous le savez, M. Dubois est nouvellement attaché à l’ACDI et il connaît très peu les conditions locales du Niger. Il croyait avoir le temps, lors de la visite de la mission canadienne au Niger, de prendre contact avec les autorités politiques et administratives et le personnel de l’ACDI dans le pays. Il croyait aussi pouvoir faire une tournée qui lui aurait permis de mieux comprendre les problèmes que posent la géographie et l’organisation sociale du pays. Malheureusement, la maladie subite de M. Maranda qui accompagnait la mission l’a forcé à rentrer précipitamment à Paris.


Il ressort de notre conversation les points suivants :

La mission de l’ACDI à Niamey , lors de la réunion tenue avec les représentants du gouvernement sur la Route de l’Unité, a été surprise de ce qui dans leur esprit leur est apparu comme un manque de coordination des divers ministères - armée, finances, etc. - et, en apparence, du manque de plans réels

arrêtés de la part du gouvernement nigérien pour décider du rôle que chacun doit jouer dans la réalisation du projet de La Route de l’Unité. Il semble que la mission soit revenue en emportant un doute sur l’unité de pensée du gouvernement nigérien sur les méthodes à appliquer pour, d’une part, livrer la partie qu’il est censé fournir au projet de la Route de l’Unité et, d’autre part, créer une autorité suffisamment forte pour éviter tout conflit durant la période de construction.


2° A tout hasard, j’ai exprimé à M. Dubois le point de vue suivant, à savoir que d’après les conversations que j’avais eues, avant l’arrivée de la mission, avec certains représentants du gouvernement nigérien, il m’était apparu que dans l’esprit du gouvernement du Niger cette mission avait surtout pour but de réviser avec les Nigériens les différents projets financés par l’aide canadienne à l’étranger et faire le point sur les projets à venir, la Route de l’Unité constituant à ce moment l’un des projets à examiner.


3° M. Dubois m’a confirmé que dans l’esprit de la mission le but de la visite était uniquement axé sur la Route de l’Unité et que ses membres avaient eux-mêmes été un peu surpris d’être appelés à discuter l’ensemble des projets du Niger et qu’ils étaient peu préparés à répondre du gouvernement du Niger dans les autres domaines sous révision.


M. Dubois m’a confirmé que dans l’esprit de l’ACDI le contrôle du projet de la Route de l’Uninté devrait être conservé à l’ACDI et qu’il était important de trouver au Niger le plus tôt possible un type d’organisation adéquat pour éviter tout conflit avec les départements divers du gouvernement qui pourront être appelés à collaborer à la construction de la route.


5° A tout hasard et en mentionnant bien que cela pouvait constituer une idée à ne pas retenir, j’ai demandé à M. Dubois si dans des circonstances analogues une société contrôlée par le gouvernement nigérien mais qui n’est pas sujette comme telle aux conflits possibles entre les divers ministères ou départements ne pouvait pas recevoir par délégation du gouvernement l’autorité

requise pour exécuter les obligations du gouvernement nigérien. (Je pensais bien entendu à la Nigérienne.) M. Dubois m’a dit que l’idée était valable et qu’elle pouvait certainement être discutée.


6° Si vous croyez que cette idée peut être valable du point de vue nigérien, la Nigérienne pourrait étudier un protocole d’entente avec le gouvernement qui indirectement donnerait à M. Maitouraré, ou son délégué à être nommé à l’intérieur de La Nigérienne, tous les pouvoirs requis pour remplir ce rôle.


7° Le statut de La Nigérienne, son financement, la valeur technique de ses représentants à sa division "construction" - M. L’Heureux et les autres - ont été discutés et un nouveau rapport comprenant les derniers développements et expliquant la mise nouvelle de capital sera remis au début de la semaine.


Agréez, cher ami, l’expression de mes meilleurs sentiments.


Jacques Melançon


JM : nf
P.j.

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