Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
TAITBOUT 59-58 13, BOUL. HAUSSMANN
50-40 PARIS_IX
LE DIRECTEUR
Il convient de se rappeler que si, après la mission Chevrier, le Canada a accordé au Niger des subventions s’ élevant à quelque 2.345.000 $, il a accordé également :
- le 28.10.68 : des subventions s’ élevant à 2.600.000 $ à la Côté d’ Ivoire (telex)
- le 19.08.69 : un prêt-sans intérêts, remboursable en 50 ans, avec un délai de grâce de 10 ans - de 2.500.000 $ au Togo (AFP)
- le 23.08.69 : un prêt, aux mêmes conditions, de 3.000.000 de dollars au Dahomey (AFP)
- le 05.06.69 : un prêt aux mêmes conditions, de 1.500.000 $ à l’ Algérie pour une série d’ études économiques et techniques
Par ailleurs, de 1962 à 1968, le Rwanda, le Cameroun, le Sénégal, la Tunisie, l’ Algérie, le Maroc et le Congo-Kinshasa ont reçu quelque 33.000.000 de dollars (Agence Canadienne de Développement Internat.)
Donc, pour le moment, le Niger n’ est nullement privilégié (même en prenant en considération le don en blé).
-De 1961 à 1968, le Canada a accordé :
-60.000.000 de $ aux cinq pays anglophones d’ Afrique (Ghana, Nigeria, Ouganda, Kenya, Tanzanie)
- 59.000.000 de $ aux Antilles anglaises,
-560.000.000 de $ à l’ Inde et au Pakistan (Agence canadienne de Développement international)
c - L’ effort canadien d’ aide
En 1967 - dernier chiffre publié - le Canada n’ a consacré à l’ aide au développement que 0,59 % de son revenu national (Agence canadienne de développement international)
d - La position de M. Trudeau sur ce plan
"Le gouvernement canadien a affirmé publiquement sa volonté d’ atteindre un volume d’ aide équivalent à 1% de son revenu national pour 1970-1971 ou 1971-1972"
(Programme Canadien de Coopération)
"M. Trudeau... n’ en paraît pas moins résolu à diminuer ses dépenses (militaires) en Europe, afin, notamment, d’ accroître son aide au Tiers Monde". (Le Monde -8.4.69)
C’ est dans ce cadre que le gouvernement canadien a décidé, le 24 juin 1969, " de ramener, en trois ans, les forces armées de 98.000 à 80.000 ou 85.000 hommes".
N.B. Il serait bon peut-être de rendre un hommage public à ce geste
Dans le livre Blanc publié par M. Benson, ministre fédéral des finances, le 3 juin 1969, on trouve les prévisions suivantes pour 1969 :
Données positives
Données négatives
C’ est en fonction de ces données que M. Trudeau, considérant que l’ inflation représentait le danger principal, lançait un appel à l’ austérité et prenait les mesures que voici :
(AFP-14.8.69)
"Le coût de l’ éducation (au Québec) s’ établira à 1.545.000.000 de dollars, ce qui représente la moitié du budget de cette province".
(La Presse-16.12.68)
N.B. Cette somme représente plus de 36 fois le budget total annuel du Niger.
"L’ assistance s’ élève à 158.000.000 de dollars, pour 121 ;000 assistés..."
(La Presse- 16.12.68)
N.B. Cela représente près de quatre fois le budget de l’ Etat nigérien ;
1° . Déclaration de M. Pelletier à Raymond Grenier, pour la télévision canadienne
"Sur le Niger que nous avons en face de nous, il y a des dénivellations qui permettraient dans ce qu’ ils appellent le W de créer de l’ énergie hydroélectrique. Pour que les Canadiens comprennent à quel point le problème est grave, le kw coûte ici au delà de 20 cents, ce qui veut dire presque dix fois ce que ça coûte au Canada, et évidement pour l’ électrification d’ u pays comme ici, qui est essentiel à son développement économique, il leur faut plus de potentiel économique qu’ ils n’ en ont. Le Canada a accepté de s’ intéresser à ça aussi."
2° . Article paru dans "Le Devoir" du 10.3.69
"M. Pelletier pense que le harnachement des ressources hydrauliques du Niger, fait partie des "lignes de force" du Canada".
3° . Réponse de M. Marc Lalonde à Jacques Baulin, le 24 juin 1969
"... Dites au Président Diori que nous sommes favorables à ses trois projets et qu’ il ne repartira pas les mains vides..."
N.B. Il est probable que l’ on soulèvera l’ objection : " Ne pensez-vous pas que le Niger n’ a pas les moyens d’ employer toute l’ énergie que fournira le W ?"
A la Conférence constitutionnelle d’ Ottawa, le 11 février 1969, les positions des deux parties ont été exposées clairement :
a. Pour M. Trudeau, "les droits fondamentaux citoyen - droits personnels et linguistiques - passent avant ceux des gouvernements".
b. Pour M. Bertrand, premier ministre du Québec, "il se trouve au Canada deux collectivités, deux peuples, deux nations dont il faut harmoniser les rapports"
a. La réception de M ; Cardinal à Paris
-Le 22.1.69, M. Jean Guy Cardinal, vice-président du Conseil des ministres du Québec, et ministre de l’ Education de cette province, est reçu, à son arrivée à Paris, avec les honneurs militaires : en quatre jours, il rencontrera quatre fois le général de Gaule.
(Le Monde-23.1.69)
-Mais à de Gaulle qui parle des "Français du Québec", Cardinal porte un toast "à nos deux peuples". (Le Monde-24.1.69)
b. La coopération culturelle franco-québecoise
- Le budget consacré par la France à cet, a été de :
600.000 $ US en 1965, et
4.800.000 $ US en 1968
- Le nombre des bourses attribuées par la France à des étudiants québécois est passé, durant le même laps de temps de 15 à 465, tandis que
- Le nombre des coopérants passait de 100 à plus de 600.
(Le Monde-23.1.69)
N.B. Mais aucun des projets d’ investissements français - par exemple la raffinerie de 100 millions de dollars - n’ a vu jusqu’ici le jour.
c. "Le Premier ministre du Québec aurait demandé au gouvernement français (après la chute de Gaulle) de reprendre des relations plus normales avec Ottawa".
(AFP-18.7.69)
d. "Le climat des relations entre Paris et Ottawa s’ est éclairci depuis l’ accession au pouvoir de M ; Georges Pompidou".
(AFP-19.7.69)
A l’ issue de la visite du 28 juin au 2 juillet 1969 de M. Ngoubou, ministre gabonais de l’ Education, à Ottawa et à Québec, le gouvernement québecois a accepté
1°. d’ accroître le nombre d’ enseignants envoyés au Gabon,
2° de participer à la mise en oeuvre d’ un centre universitaire des services de santé, en y envoyant notamment trois médecins,
3° d’ accueillir 12 stagiaires en médecine.
(AFP-28.6 et 3.7.69)
Mais cet "accord" a créé des remous au Parlement fédéral et a amené M. Trudeau à préciser que "le gouvernement du Québec a dit qu’ il ne s’ agissait ni d’ un traité, ni d’ une entente, mais d’ une simple forme de coopération".
(AFP-5.7.69)
N.B. Pour éviter donc tous malaises et malentendus, il conviendrait, semble- t-il, d’ informer M. Trudeau durant vos entretiens, de vos projets de demander aux provinces de participer également à l’ aide au Niger, comme le fait le Land de Hesse.
Le 11 décembre 1968, M. Sharp, ministre des Affaires Etrangères, explique le retrait de l’ avion de transport canadien mis à la disposition de la Croix Rouge, par le refus du Biafra d’ autoriser les vols de jour.
(AFP-12.12.68)
Le 11 décembre 1968, M. Sharp, ministre des Affaires Etrangères, explique le retrait de l’ avion de transport canadien mis à la disposition de la Croix Rouge, par le refus du Biafra d’ autoriser les vols de jour.
(AFP-12.12.68)
Selon "Le devoir" du 3.7.69, M.Trudeau effectuerait un voyage dans plusieurs pays est-africains avant la fin de 1969.
|
||
Plan du site |