Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
TAIBOUT 59-58
50-40
LE DIRECTEUR
13, BOUL . HAUSSMANN
PARIS - IX e
le 4 octobre 1969
A l’intention de M. Rossillon
Pour renforcer les assises de la francophonie dans l’immédiat et assurer son épanouissement futur, il conviendrait, dès maintenant, d’y intéresser les jeunes, spécialement ceux des pays où la langue et la culture françaises peuvent un jour se trouver menacées. Il ne faudrait pas sous-estimer un tel danger qui se présentera, à mon avis inéluctablement, quand les jeunes nations en formation d’Afrique feront leurs crises nationalistes, à l’instar de ce qui est arrivé un peu partout, dans les Balkans et en Europe Centrale au XIXe siècle, dans le monde arabe au début du XXe siècle, et récemment en Guinée, en Tanzanie, en Inde, etc.
Dans l’intérêt des Etats africains où le français est à la fois la langue officielle et le ciment de l’unité national, et aussi dans celui de l’expansion de la langue française, il faudrait, semble-t-il, mobiliser les jeunes - de 13 à 25 ans - et en faire des partisans actifs du français.
Je pense que le meilleur moyen pour atteindre ce but est de créer, dès la prochaine année scolaire, des "Prix de la Francophonie", aussi bien au niveau du certificat d’études, du brevet et du baccalauréat, que de celui des mémoires de licences et des thèses de doctorat.
Une espèce de "concours" de composition française ou de dissertation pour le primaire et le secondaire soulèverait, à mon avis, beaucoup d’enthousiasme dans tous les collèges, lycées et écoles. Les lauréats des trois niveaux d’enseignement, de chaque pays membre, se verraient offrir un mois de vacances en France.
En se qui concerne le cycle supérieur, on pourrait envisager par exemple la création d’un jury des thèses, chargé de comparer, pour chaque discipline - chimie, physique, lettres, etc. - les mérites de chacun des candidats des pays partiellement francophones au double point de vue de scientifique et linguistique. Un prix de 5 ou 10.000 FF par exemple viendrait récompenser chacun des lauréats.
Ce ne sont là que des exemples d’intéressement. L’essentiel est de mobiliser, d’une façon ou d’une autre, les jeunes et surtout ceux des pays partiellement francophones.
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