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D-027 - NOTES - Classeur D - Fonds d'archives Baulin

D-027

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  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.


















3.11.69

POLITIQUE ÉTRANGÈRE
NIXON A L’AMERIQUE LATINE :
<< AIDE-TOI, LE CIEL T’AIDERA >>


"L’expérience nous a appris que le développement économique et social n’est pas le résultat de la politique étrangère d’un seul pays, mais de quelque chose de profondément enraciné dans les traditions de chaque pays... " Adressée à l’Amérique Latine, cette phrase essentielle du discours programme du président Nixon marque le déclin du messianisme économico-démocratique, d’autres disent << tartufière >>, qui a inspiré les dirigeants nord américains depuis la première guerre mondiale. et singulièrement le président Kennedy quand il créa en 1961, << l’Alliance pour le Progrès >>.


On a beaucoup écrit sur l’échec de cette alliance. Parmi ses plus rigoureux contempteurs se sont distingués de nombreux essayistes français, qui auraient été mieux inspirés en balayant d’abord devant leur porte. c’est-à-dire en examinant d’un peu plus près les bilans de la - coopération exemplaire -entre l’Afrique et la Vème République, comme Etienne Mallarde. Il faut tout de même reconnaître que << l’Alliance pour le Progrès >> à favorisé au Sud et au Nord de l’hémisphère occidental une réelle prise de conscience des problèmes du développement. On n’en veut pour preuve que l’ascension, chaque jour plus marqué, dans la plupart des Etats situés au sud de Rio Grande, d’une génération d’administrateurs formés << à l’américaine >> c’est-à-dire soucieux d’efficacité et de rationalité, ce qui ne signifie pas forcément qu’ils répudient toute option nationaliste. Si l’entreprise << kennedyenne >> est loin d’avoir atteint tous ses objectifs matériels, c’est d’abord qu’elle était entachée d’une certaine mégalomanie démagogique.


Une autre cause d’échec réside dans le fait que les Etats-Unis sont une démocratie classique qui fonctionne réellement : les projets de la << Maison Blanche >> aussi politiquement éclairés et généreux soient-ils, peuvent être à tout moment traversés par tel ou tel lobby, telle ou telle association de fermiers. Le chef de l’exécutif ne pourrait pas verser, sans contreparties, dans ces tonneaux des Danaïdes que représentent Cuba pour l’URSS ou l’Algérie pour la France... La masse de son opinion publique ne l’admettrait pas. On le voit actuellement pour le Vietnam.


Mais << l’Alliance pour le Progrès >> n’est pas morte seulement du fait de l’égoïsme d’une nation << nantie >>. Ses inspirateurs sud-américains sont également responsables de son naufrage. Ils avaient présenté à J.F. Kennedy une image idéalisée des régimes démocratiques latino-américains, ploutocraties en perdition peu semblables à leur modèle du Nord. Cette affirmation peut-être nuancée, plus ou moins fortement, en ce qui concerne le Vénézuela, le Chili et le Mexique. Ailleurs, les promesses de 1961 parurent surtout destinées à pallier une incapacité congénitale à prendre sur soi-même pour progresser. On peut dénoncer l’exploitation néo-colonialiste des Etats-Unis Cependant, réduire à ce seul phénomène l’analyse du sous- développement au sud du Rio Grande conduit à une impasse : là où le capital << yankee >> n’a pas été semé, il n’y a pratiquement rien du moins rien de moderne

Fin de la doctrine Betancourt


L’enquête chaotique du gouverneur Rockefeller a permis au président Nixon d’explorer les versants nord et sud de l’échec de l’alliance. En conséquence, le nouveau contrat d’association qu’il dicte, plus qu’il ne soumet, à l’Amérique Latine, repose sur deux considérations centrales :



A. - Pour les États-Unis, le temps << des promesses grandioses >> est passé. D’ailleurs, en 1970, l’aide - yankee’ - aux pays latino américains va diminuer de 100 millions de dollars par apport à 1969.


B. - De l’Amérique Latine, l’administration républicaine n’attend rien. Elle se contentera d’observer et se réserve de juger souverainement qui mérite d’être aidé. On remarquera avec raison que << les choses étant ce qu’elles sont >>, il n’en a jamais été autrement. L’important est que la situation de facto devienne de jure, que chacun soit clairement averti, que le ressentiment et l’accusation de tartuferie ne puissent plus naître de la distorsion entre les discours et le réel.


Politiquement les Américains cesseront de se poser en sourcilleux catéchistes de la démocratie telle qu’ils la conçoivent. Au sud du Rio Grande, les prêches traditionnels de Washington irritaient d’autant plus que si la suppression à mort de l’appui << yankee >> condamna à mort les régimes d’un Battista ou d’un Perez Jimenez, les administrations de Kenny ou de Johnson durent rapidement, après de brèves périodes d’hésitation, avaliser les putsch militaires du Brésil et d’Argentine : il n’était pas question de contraindre ces << pays-clefs >> à se tourner vers d’autres...


C’est Romulo Betancourt, l’ex-président vénézuelien, qui suggéra à J.F. Kennedy d’introduire une clause suspensive dans les textes établissant "l’Alliance pour le Progrès ". L’aide serait bloquée pour les pays où un gouvernement régulièrement élu serait renversé. De 1958 à 1968, le Vénézuela s’en tint fermement à cette orthodoxie démocratique à l’échelon continental. Il s’ensuivit de nombreuses difficultés dans le fonctionnement du système inter-américain et la rigidité des dirigeants de Caracas ne fut pas sans retarder le processus d’intégration économique du continent. Dans d’autres capitales certains les accusèrent d’avoir des motifs plus impurs qu’il n’apparaissait, et de saisir des prétextes commodes pour profiter de leur postérité en cercle fermé. Le Vénézuela est en effet le seul pays du sous-continent à pouvoir auto-financer son développement, grâce aux milliards laissés chaque année par les compagnies pétrolières au trésor de l’Etat. Cependant le successeur des deux présidents de l’A.D. le démocrate - chrétien Rafaël Caldera, pourtant peu suspect d’apprécier les régimes militaires a répudié << la doctrine Betancourt >> pour son inefficacité.

Le corollaire de Bucarest


De Panama à Buenos-Aires, en passant par Rio, La Paz et Lima, elle n’a pas dissuadé les états-majors et leurs alliés << technocrates >> A gauche, la non-application de la clause suspensive à fourni un nouvel argument pour dénoncer l’hypocrisie << yankee >>. Dans les armées putschistes. Elle a favorisé l’apparition d’un mouvement nassérien qui est actuellement le principal danger pour Washington, au point que certains observateurs vont jusqu’à se demander si tout l’effort des activistes << tricontinentalistes >> ne vise pas actuellement à provoquer systématiquement l’intervention des armées dans la politique. Au pouvoir, les généraux n’ont souvent qu’une hâte — sauf dans les pays qui n’ont déjà que trop souffert des démagogies populistes : l’Argentine et le Brésil — c’est de se lancer dans une surenchère nationaliste. Les effets destructeurs de cette surenchère, on va le voir bientôt en Bolivie et peut-être même au Pérou, effacent rapidement l’enthousiasme des masses et l’extrême-gauche dirige alors à son profit les << fronts communs >> contre la tyrannie... C’est une politique du pire qui lui est évidemment très profitable. Si, d’un point de vue national, le bénéfice est beaucoup moins certain. C’est cette politique du pire dont ont trouve de nombreux exemples dans le << fidélisme >> et ses projections continentales...


Visiblement, M. Rockfeller a décrit le danger à Washington. Mais, à propos de Cuba, on se demande si une phrase du président Nixon << Nous devons traiter d’une façon réaliste avec les gouvernements du système interaméricain tels qu’ils sont >> — ne signifie pas que l’administration américaine pourrait envisager, là aussi, une rupture avec la politique de Kennedy. Il est évident qu’on le souhaite à la Maison Blanche, mais il faudrait qu’on le désire aussi à La Havane. Le test réside dans l’attitude actuelle du fidélisme à l’égard du sous-continent. Or il est caractéristique que les seules avances de Castro soient faites en direction des généraux de Lima. Au contraire, on applaudit la décision du MIR chilien de se lancer dans la lutte armée au moment où plusieurs indices démontraient qu’Eduardo Frei songeait à devenir l’un des avocats de la réintégration du Cuba dans le système inter américain. Parallèlement, on a encouragé les guérilleros vénézuéliens à se raidir dans une lutte sans espoir, alors que le Dr Caldera leur offrait des conditions de paix honorables et qu’il souhaitait publiquement reprendre le dialogue avec La Havane... Bref on en est à se demander si Fidel n’est pas le dernier à souhaiter le maintien du blocus qui étrangle son pays.


Pour leur part et ne serait-ce que pour des raisons de << gros sous >> les Russes ne seraient pas hostiles à une << normalisation >> des relations entre Cuba et l’hémisphère occidental. Au moyen-Orient et en Afrique, ils ont souvent démontré qu’ils ne répugnaient pas à faire financer des << expériences socialistes >> par des pays très capitalistes... D’autre part, ce que M. Nixon affirme en substance : << Une seule puissance ne peut pas satisfaire au développement de toute une région - implique que Washington ne regarde pas d’un œil trop défavorable l’implantation systématique — relations diplomatiques et accords commerciaux — des pays du bloc de l’Est dans les capitales latino-américaines. Pour l’hôte de la Maison Blanche, il s’agit du corollaire normal du postulat qu’il a posé à Bucarest : les USA veulent être présents partout. L’URSS le veut aussi, ce qui ne signifie d’ailleurs nullement que la présence de ses ambassadeurs et de ses techniciens garantira contre l’action subversive qu’elle inspire largement, par OLAS et organisations tri-continentalistes interposées, contrairement à des analyses par trop simplistes. L’URSS ne refuse pas la lutte armée, elle veut simplement avoir l’avantage du chois le plus efficace : lutte armée ou voie pacifique.


Cependant, pour l’instant, sa présence en Amérique Latine a le gros avantage de contraindre les yankee - privés - ou fonctionnaires, à calculer beaucoup plus précisément les avantages qu’ils réclament en contre partie de leur aide. En matière économique, c’est élément capital du discours Nixon de vendredi soir : le développement effectif passe par une concurrence effective des pays - nantis - dans ceux du - Tiers-Monde - L’exploitation stérile devient coopération bénéfique à partir du moment où il y a possibilité de choix. Malheureusement, l’absence d’une politique européenne au sud du Rio Grande fait que la grande alternative est communiste...


Les autres propositions économiques de Nixon ne sont pas très nouvelles.


La plus importante concerne l’aide américaine qui ne sera plus aussi étroitement liée : elle pourra servir à l’achat de matériels dans d’autres pays américains. Mais quand apparaîtront les effets ? IL faudra créer des moyens de communication qui n’existent pas par exemple entre Montevideo et Caracas, ou entre Rio et Sabtiago. Il faudra que les industries nationales soient compétitives : une V W brésilienne coûte deux fois plus cher que sa petite cousine allemande. Il faudra surtout de nouveaux investissements américains.. dans l’industrie des biens d’équipement.


Sur ce dernier point, il faut craindre que le << cartérisme >> yankee ne croisse en proportion des fantaisies démagogiques d’un certain nombre d’Ovando Candia.


Jean-Marc KALFLECHE


COMBAT—Lundi 3 Novembre 1969


Oct. 69 ?


République du Niger
FRATERNITÉ - TRAVAIL - PROGRÈS


Le Président de la République


Monsieur l’Ambassadeur,


Je tiens, une fois de plus, à me réjouir de la célérité avec laquelle le Gouvernement canadien donne suite à nos initiatives en vue de resserrer la coopération entre nos deux pays.

<par
En ce qui concerne la candidature de M. François Cordeau, je pense qu’elle est la bienvenue dans la mesure où je désire que soit parachevé l’étude de la navigabilité du fleuve Niger, tellement nécessaire au développement de notre pays. Or, les titres universitaires et l’expérience du candidat que vous me proposez paraissent des plus valables.


Son Excellence Monsieur Thomas Paul Malone
Ambassadeur du Canada


LAGOS P.O. Box 851

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