Paris, le 17 février 1968

S.E. Monsieur Houphou- boigny
Président de la République de Côte d’ Ivoire

ABIDJAN Côte d’ Ivoire

Monsieur le Président,

Le Prince Burchard de Prusse et Monsieur Wemer Holzer , des amis de longue date, sont entrés en contact avec moi pour me dire ce qui suit :

"Il faut absolument faire quelque chose pour le Biafra. Sir Francis Idiam, ancien gouverneur de la province de l’ Est du Nigéria, et l’un des présidents de la Fédération Mondiale des Eglises, se trouve à l’ heure actuelle en Allemagne, où il essaie de plaider la course des Biafrais".

Le premier des Allemands cités étant un ami personnel de Nyéréré et le second un ami personnel de l’ Empereur Halté Sélassié, il propose qu’ à l’ occasion du prochain voyage de Monsieur Nyéréré en Côte d’ Ivoire, il y ait une réunion entre vous et les deux autres chefs d’Etat, avec la participation, si elle est désirée, du Président Diori, en tant que le chef Musulman, et président en exercice d’une grande organisation africaine : l’ OCAM.

Selon nos deux amis allemands, le président Nyéréré, comme l’ Empereur Halté Sélassié, seraient eux aussi désireux, d’ arriver à un règlement, qui puisse à la fois sauver le principe de l’ unité, en

donnant à l’ Etat Nigérian une forme confédérale, et aussi en sauvant la face aux parties en cause.

Dans l’ attente de vos instructions,

Je vous prie d’agréer Monsieur le Président, l’ expression de mes sentiments dévoués et déférents.

P.S. Vous trouverez ci-joint l’ analyse
de deux articles sur le Biafra, paru dans
la presse allemande et que me fait
parvenir notre antenne de Cologne.