Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Remise le
Photo faite
L’Ambassadeur de France à Niamey et M. Rossillon ont exercé une pression de plus en plus forte sur le Président Diori pour que la Conférence de Niamey sur la francophonie ait lieu en décembre comme prévu, alors que Paris essayait jusqu’ici de la faire reporter. Cette accentuation de la pression française est due aux récents gestes d’Ottawa en faveur du Niger et de la Côte d’Ivoire, et aussi à la résistance renforcée du Président de la République du Niger sur le problème de la représentation du Canada.
Les représentants de la France ont insisté pour que l’invitation soit adressée au seul Québec. Le Président Diori s’y est refusé d’abord, puis a suggéré que les délégués du Québec viennent en tant que représentants du Gouvernement Français et, semble-t-il, le Québec, ont rejeté cette proposition.
La position du Président Diori est la suivante :
1° Nous ne voulons pas nous mêler de la querelle du Général de Gaulle avec les anglophones, ce n’est pas de la nôtre en tout cas.
2° Nous n’avons de relations qu’avec le gouvernement fédéral.
3° Si nous n’envoyons d’invitation qu’au Québec, il faudrait également qu’il n’y ait aucune invitation à la Confédération Helvétique, mais seulement aux Jurassiens.
4° On ne peut pas négliger le Canada en tant que tel, car dans le seul Ontario il y a plus de francophones (1. 000. 000) que dans n’importe lequel des Etats africains francophone.
Face aux pressions qui allaient s’accentuant - la France a menacé de boycotter la Conférence si le Canada seul était invité - le gouvernement nigérien a pris les décisions que voici :
1° Le président de la République du Niger a déclaré clairement à l’Ambassadeur de France et à l’envoyé du Général de Gaulle qu’il ne pourrait aller au delà de la solution transactionnelle suivante : il lancerait une invitation au Gouvernement Fédéral et une autre au Québec, en envoyant toutefois la copie de cette dernière au Gouvernement d’Ottawa.
2° Le Président de la République du Niger désire que le Gouvernement canadien comprenne bien à quel point sa position est délicate et lui facilite, dans toute la mesure du possible, sa tâche. Le gouvernement canadien doit savoir que le Président de la République du Niger en particulier et la quasi totalité des chefs d’Etats francophones se refusent et se refuseront de faire de la francophonie un instrument de guerre contre l’unité nationale du Canada, et feront l’impossible pour préserver cette unité.
3° Dans l’immédiat, le Président Diori essaie de reporter à une date ultérieure la Conférence de Niammey, et toute initiative ou suggestion du Canada dans ce sens serait la bienvenue.
4° Le Président de la République de Niger propose que M. Martin se déplace immédiatement à Niamey, et non au début de décembre comme proposé par M. Trudeau.
5° Le Président de la République du Niger fait remarquer que la matérialisation et l’officialisation rapide de l’aide canadienne décidée au Conseil de Cabinet du 25 octobre dernier, renforceraient sa position face aux représentants français : en effet, il pourrait y faire valoir qu’il ne peut manifester d’hostilité au gouvernement fédéral canadien, au moment même où le Canada commence à s’intéresser à l’Afrique francophone. Dans ce contexte, il serait bon, que le don généreux de 10. 000 tonnes de blé panifiable canadien livrées dans un port africain, don en cours de négociation, soit consenti dans les jours qui viennent.
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