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N-24-008-001 - NOTES - Classeur N - Fonds d'archives Baulin

N-24-008-001

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  • Brèves
  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.















perspectives nigériennes


Edité par le CENTRE D’ INFORMATION DU NIGER
13, boulevard Haussmann - Paris IXème


MENSUEL ---------- n°8 ---------------- Mai 1967



sommaire



Le Président Diori en Mauritanie


1


Nouvelle brèves


4



Et dans l’ ouest du Niger


1


Le coton au Niger


4



Projet de navigabilité du Niger


2


Le deuxième plan nigérien


6



La trituration des arachides


2


"Brève rencontre avec Mustapha Alassane"


7



Les tubercules dans l’ agriculture nigérienne


3


Connaissance du Niger


8


LE PRESIDENT DIORI EN MAURITANIE


Le chef de l’ Etat s’ est rendu en visite officielle en Mauritanie du 17 au 24 avril dernier. Ce voyage n’ a rien en lui-même de spectaculaire si ce n’ est le fait que le Président de l’ Organisation Commune africaine et malgache (O.C.A.M.) rendait visite au chef de l’ Etat qui se trouve être le seul à avoir quitté cette organisation peu après sa création. Il est bon de souligner toutefois que malgré ce départ, les relations de la Mauritanie avec les pays membres de l’ O.C.A.M. sont toujours restée bonnes.


Le communiqué signé entre les Présidents Diori Hamani et Moktar Ould Daddah est essentiellement axé sur les problèmes économiques et sur la consolidation de l’ unité africaine. Les deux présidents affirment que les regroupements régionaux à vocation économique constituent un élément sérieux de l’ unité africaine. Après avoir déploré la détérioration des termes de l’ échange qui s’ effectue au détriment des pays en voie de développement, les deux chefs d’ Etat ont constaté leurs identités de vue en ce qui concerne les grands problèmes d’ actualité et en particulier en faveur de la consolidation et de la sauvegarde de l’ O.U.A. (Organisation de l’ Unité Africaine).


Le communiqué indique enfin que le Président Ould Daddah se rendra en visite officielle au Niger, ultérieurement.


... ET DANS L’ OUEST DU NIGER


Pour se rendre personnellement compte des besoins et desiderata de son peuple, le Président Diori essaie de maintenir un contact permanent par visites aux différentes provinces.


Aussi pour la quatrième fois depuis le début de l’ année, il vient d’ effectuer une tournée à l’ intérieur du pays.


Cette fois il a visité l’ arrondissement de Say (50 km à l’ est de Niamey) et une partie de la frontière nigéro-voltalque. Sa visite a durée quatre jours.


PROJET DE NAVIGABILITE DU NIGER


Le 26 novembre 1963, neuf Etats, le Cameroun, le Dahomey, la Haute-Volta, le Mali, le Niger, le Nigéria, le Tchad, la Côte d’Ivoire et la Guinée signaient l’ accord portant création d’ un organisme intergouvernemental appelé "Commission du fleuve Niger", lui donnant ainsi un statut de cours d’ eau international. Le siège de cet organisme se trouve à Niamey. La Commission se réunit une fois par an. Son budget annuel a été arrêté à 400.000 Francs français, alimenté par les contributions des Etats fixées de façon proportionnelle.


Pour la quatrième fois, la Commission, la Commission du fleuve Niger s’ est réunie dernièrement à Bamako. Les participants ont décidé dans une première étape d’ effectuer une étude sur la navigabilité du cours moyen du Niger ; le financement de l’ étude qui s’ élève à 1.118.000F .F. sera assuré pour les trois quarts par le gouvernement néerlandais et pour le dernier quart (22%) par le Mali, le Niger, le Nigéria et le Dahomey.


Le bassin du Niger


LA TRITURATION DES ARACHIDES


La première en date des industries modernes du Niger est la trituration des arachides, principale production agricole commercialisée.


Le Niger dispose de deux huileries qui absorbent une fraction croissante de la production d’ arachides, malgré la hausse des récoltes commercialisées depuis deux années.


Le tableau ci-dessous qui retrace l’ activité de ces entreprises depuis 1961 fait ressortir la rapide progression du volume trituré depuis 1963, date à laquelle le Niger a eu la possibilité de vendre ses huiles en France aux mêmes conditions que le Sénégal.







livraison aux huileries



Années


Récoltes commercialisées

(en tonnes décortiquées)


SICONIGER


S.H.N.


TOTAL


% de la

récolte



1961-62


66.700


6.401


-


6.401


9,6



1962-63


92.340


9.675


-


9.675


10,5



1963-64


114.180


14.057


3.200


17.257


15,1



1964-65


106.580


13.875


6.685


20.560


19,3



1965-66


156.000


16.540


6.760

(chiffres provisoires)


23.300


15


L’ huilerie de la Société industrielle et commerciale du Niger (SICONIGER) a été créée à Maradi en 1942. Son capital a été porté en 1965 de 680.000 à 1.020.000 F. F. et sa capacité 45% de la matière première traitée. Sur les 6520 tonnes d’ huile produites en 1965, 1.400 T ont été écoulées sur le marché intérieur, le reste de la production étant exporté en France.


La production de tourteaux a atteint en 1965, 7.574 T, le tout étant exporté sur les pays nordiques (Suède, Norvège, Danemark).


Le chiffre d’ affaires s’ est élevé en 1965 à 18.060.000 F. F. contre 14.220.000 F. F. en 1964 et 9.300.000 en 1963.


Quant à la Société des Huileries du Niger (S.H.N.) à Matameye, elle a été ouverte en 1963.


Les objectifs de la Société qui a investi 1.200.000 F. F., visent la trituration de 14. 000 T de graines et la sélection de 3.000 T d’ arachides de bouche. L’ agrandissement de l’ usine est d’ ailleurs prévu au plan quadriennal.


La fabrication d’ aliments d’ appoint pour le petit bétail à partir des tourteaux d’ arachides est envisagé par le plan quadriennal qui prévoit, dans ce but, 600.000 F. F. d’ investissements de 1965 à 1969.


LA PLACE DES TUBERCULES DANS L’ AGRICULTURE NIGERIENNE


La production de tubercules s’ élève à 160.000 T, dont 136.000 tonnes de manioc et 24.000 de patates. Sur ces quantités, 88.200 tonnes de manioc et 12.500 de patates sont réservées à l’ autoconsommation.


Dans les zones arachidières où il existe de nombreuses mares, la culture du manioc ou de la patate se développe bien souvent en se substituant au mil. En effet ces ces cultures n’ exigent pas de sols très riches et demandent peu de travail à l’ hectare. Cependant les tubercules sont nettement moins riches en protéines et en vitamines que le mil. On peut par contre souligner la richesse des feuilles de manioc en vitamines.


nouvelles brèves


UNE CONVENTION COMMERCIALE AVEC LA ROUMANIE


Une convention commerciale vient d’ être signée à Niamey entre le Secrétaire d’ Etat aux affaires étrangères du Niger, M. Abdou Sidikou, et M. Dumitru Usturoi, vice-ministre du commerce extérieur de la Roumanie.


La Roumanie achètera au Niger des arachides, du coton, de la gomme arabique, du kapock... Le Niger, quant à lui, importera divers biens d’ équipements.


LE NIGER ET LA FUTURE VOIE TRANSSAHARIENNE


La quatrième session du comité de liaison transsaharienne qui regroupe depuis 1854 le Mali, le Niger, la Tunisie et l’ Algérie, vient de clôturer ses travaux.


Le but de cette réunion était de fixer notamment les modalités de gestion du crédit alloué par les Nations-Unies pour la réalisation de la voie transsaharienne et rechercher toute autre source de financement du projet dont la réalisation est évaluée à 4.800.000 F. F.


Le tracé de la future route transsaharienne, longue de 3.180 kilomètres, passe par El Goléa, In Salah et Tramanrasset, d’ où partiront des bretelles vers le Mali, par Gao, et le Niger par Agadez.


Le coton au Niger


Le coton, ne représente encore qu’ une potentialité au Niger mais une potentialité de taille.


La culture du coton s’ est développée principalement depuis 1956, époque à laquelle la Compagnie française pour le développement des fibres textiles (C.F.D.T.° s’ est installée au Niger.


Lorsqu’il fut question d’ implanter le coton au Niger, les agronomes affirmèrent que le projet était voué à l’ échec, faute d’ irrigation et d’ une pluviométrie suffisante.


Pourtant les résultats sont là, l’ Ader-Doutchi et le goubi de Maradi ont fait mentir les agronomes. On arrive même, phénomène assez rare, à obtenir deux récoltes par an.


Partie de 218 T de coton-graine en 1957, la production a atteint 6.980 tonnes pour la campagne 1965-1966. Les prévisions sont de 13.600 T en 1968 et de 30.000 T de coton-graine en 1974 pour une valeur de l’ ordre de 15.000.000 de francs français.


L’ aménagement de la vallée du Niger permet un développement important de la culture du coton alors que l’ extension limitée des sols convenant à la culture sèche fera plafonner la production, pour cette catégorie, autour de 5.800 T par an.


PROBLEMES DE QUALITE


Le coton du Niger est une fibre blanche de 24-26 m/m, c’est-à-dire du type fibre courte. Cinq pour cent de la récolte seulement sont des fibres de seconde qualité, c’est-à-dire jaunâtre.


La diffusion de nouvelles variétés de cotonniers devrait dans les prochaines années rendre possible une amélioration de la qualité du coton nigérien.


dans l’ immédiat, le problème essentiel est de faire assurer par les cultivateurs un tri loyal des lots présentés à l’ achat. Un renforcement du conditionnement est entré en application depuis peu.


PROBLEMES DE TRANSPORT


A l’ intérieur, la collecte du coton se heurte à de sérieuses difficultés compte-tenu de l’ état des pistes.


Des améliorations partielles ont toutefois déjà été réalisées. Elles seront poursuivies jusqu’à la réfection totale des routes les plus défectueuses.


Le transport du coton jusqu’au port d’ embarquement s’ effectue par le Nigéria, voie reconnue comme la plus économique. Il ne pose aucun problème.


PROBLEMES DU PRIX


Pour la campagne 1965-1966 le prix de vente du coton égrené, au stade FOB, s’ établit autour de 2.500 francs français la tonne. Pour la même campagne, (1965-1966), le prix moyen pondéré d’ achat du coton-graine à la production atteignait 652 F. F., soit, avec un rendement théorique à l’ égrenage de 34,75% un coût en équivalent fibre de 1876,20 F .F.


Malgré des droits de sortie symbolique (22 F. F. par tonne), le poids des frais intermédiaires atteignant 1147,52 F. F. aboutit à un prix de revient, au stade FOB, de 2945,54 F. F., soit de plus de 440 F. F. supérieur au prix de vente.


La situation est préoccupante


L’ aide de la C.E.E. étant par ailleurs dégressive, la seule solution pour assurer l’ ajustement entre le prix de revient et le prix de vente réside dans un abattement des prix à la production qui est intervenu pour la dernière campagne. Atténué tout d’ abord par le soutien des aides à la production, il devra finalement amputer de plus de 20% le revenu des producteurs de coton.


On peut évidement craindre qu’ une désaffection pour cette culture ne soit la conséquence d’ une ponction aussi importante.


Les ventes étant habituellement réalisées en FOB, les cotations de frêt et d’ assurance maritime ne sont qu’ indicatives. Elles sont généralement de l’ ordre de 130 F. F./tonne.


PROBLEMES DE COMMERCIALISATION


"En vertu d’ une convention passée entre le gouvernement du Niger et la Compagnie française pour le développement des fibres textiles (C.F.D.T), cette dernière a, pour 10 ans, un monopole d’ achat et d’ exportation du coton dans les zones où elle assure l’ encadrement cotonnier. S’ agissant d’ une organisation sans but lucratif et possédant d’ autre part une expérience approfondie des problèmes cotonniers cette solution paraît la plus efficace."


Donc pour le moment, la commercialisation est encore assurée par la C.F.D.T. Mais dans l’ avenir et au fur et à mesure que les coopératives seront implantées par l’ U.N.C.C (Union Nigérienne de Crédit et de Coopération) il est prévu qu’ elles pendront le relai. Cela est normal puisque les coopératives sont déjà appelées à s’ intéresser à la culture du coton par le biais du crédit qu’ elles accordent et du matériel qu’ elles fournissent.


Un dernier stade reste à franchir avant l’ exportation, c’ est l’ égrenage. La C.F.D.T. a installé et exploite une usine d’ égrenage à Maradi, d’ une capacité de 1500 T par an, qui a traité jusqu’en 1962 la totalité de la récolte du Niger. La progression de la production a rendu nécessaire à cette époque la création à Madaoua d’ une nouvelle usine d’ une capacité annuelle de 6.000 T. Enfin, une troisième usine d’ égrenage a été mise en service toujours à Madaoua, par la C.F.D.T., le 1° mars 1967. La capacité des nouvelles installations est de l’ ordre de 12.000 T de coton graine. Les investissements qui s’ élèvent à 1.800.000 F. F. ont été financés par une avance accordée à la C.F.D.T. par le comité directeur du Fonds d’ Aide et de Coopération français, en 1965.


La récente création d’ un complexe textile, permettra au coton nigérien d’ échapper à la concurrence mondiale et aux frais énormes de transport vers un port d’ exportation tout en satisfaisant aux besoins nigériens en tissus de toutes sortes.


Il existe enfin un projet d’ huilerie traitant les graines de coton : à partir de 1968, sachant que l’ on produira plus de 10.000 T de graines, la capacité de traitement pourrait être de 6.000 T/an, fournissant 1220 tonnes d’ huile et 2100 T de tourteaux. Un investissement de 1.840.000 francs français doit être envisagé.


"LE DEUXIEME PLAN DU NIGER EST EN VOIE DE REALISATION"


"Le Monsieur Africain du Commerce et de l’ industrie" publie dans une de ses dernières livraisons quatre pages consacrées au Niger. C’ est une étude essentiellement économique dont une grande partie est consacrée au plan quadriennal (1965-1968).


En voici de larges extraits :



- 203. 680.000 F. Fonds nigériens (dont la moitié d’ origine privée).


- 661.160.000 F. Fonds extérieurs dont :



France : 178.420.000


U.S.A.I.D. : 32.880.000


F.E.D. : 242.380.000


BIRD : 31.820.000


O.N.U-P.N.U.D. : 27.140.000


UNICEF : 1.240.000


Capitaux privés extérieurs : 106.740.000


C’ est donc 78% du montant total des investissements qui sont attendus de l’ aide extérieure.


ETUDES ET INFRASTRUCTURES :


Les études prévues sont d’ ordre socio-économiques (4.460.000F .F) de développement régional (11.820.000) hydro-géologiques (14.820.000) cartographique (6.040.000).


Les crédits prévus pour les infrastructures sociales, s’ élèvent à : (en F .F.)



- 9.200.000 pour l’ animation rurale.


- 3.600.000 pour la promotion de la jeunesse


- 9.860.000 pour les sports.


- 3.780.000 pour la promotion éducative par la radio-clubs et maison de l’ Information à Niamey).


- 84.000.000 pour l’ enseignement et la formation professionnelle.


- 20.640.000 pour les équipements sanitaires.


- 85.840.000 pour l’ ensemble des programmes d’ urbanisme, d’ habitat et d’ édilité.


Le volume des investissements destinés aux infrastructures économiques est absorbé à 50% par le programme routier qui bénéficie d’ une priorité absolue, sa réalisation conditionnant celle de nombreux autres points. l’ ensemble des crédits routiers absorbe 140.920.000 F. F.


L’ infrastructure aéronautique se voit attribuer 8.280.000 F. ; les P et T : 15.180.00 ; le secteur Energie (électricité et hydrocarbures) : 18.140.000.


Les infrastructures administratives enfin, bénéficient d’ une prévision de 19.940.000.


PRODUCTION AGRICOLE


15.240.000 F. en études et 41.080.000 F. en travaux sont prévus pour la réalisation de 7.105 ha de cultures (voir graphique). 41.320.000 F sont prévus en outre pour un programme de forages et de puits.


Répartition et importance respective
des 7.105 ha de cultures
dont l’ aménagement est prévu
fin 1968


Au chapitre "Elevage", un volume de crédit de 26.440.000 F. est prévu : 6840.000 F. sont attribués à un programme préliminaire de reboisement et 940.000 au développement de la pêche fluviale.


L’ INDUSTRIE - COMMERCE - TRANSPORTS


131.220.000 F. sont prévus pour le secteur secondaire.


Le plan prévoit en outre certaines réalisations concernant une normalisation du secteur commercial, l’ organisation des transports routiers, le développement des transports aériens intérieurs et de la navigation fluviale ; des infrastructures touristiques.


LES RESULTATS ATTENDUS


Les résultats attendus du plan sont un accroissement annuel de 4,7% du produit intérieur brut qui doit passer de 1.264.000.000 F. en 1965 à 1.518.000.000 F. en 1969 et de 2,1% du revenu per capita."


"BREVE RENCONTRE AVEC MUSTAPHA ALASSANE"


Sous la plume de Philippe Decraene, "Le Monde" du 8 Mai consacre un long article au succès remporté par Mustapha Alassane, jeune réalisateur nigérien, à la Semaine du Cinéma Africain organisée à Paris il y a peu de temps. On lui doit "Le Retour d’ un aventurier" (1966), premier "Western" africain. Voici quelques extraits de l’ article de M. Decraene :


"L" aventurier en question, c’ est un jeune Africain qui revient au village natal après un voyage en Europe. Dans ses bagages, il rapporte des costumes de cow-boys qu’ il distribue à ses camarades. Constituant une bande avec ces derniers, il passe du jeu à l’ attaque à main armée, volant, pillant, tuant, avant d’ être tué à son tour.


" Le sujet du film est excellent, les dialogues sont bons et la mise en scène n’ est pas malhabile. Présenté à la cinémathèque à Paris, le film a suscité un intérêt certain. Ce pendant Mustapha Alassane ne considère qu’ avec amusement ce long métrage de quarante minutes et affirme que son objectif est de pouvoir prochainement se consacrer exclusivement à l’ animation.


"A vingt-six ans, Mustapha Alassane est un des plus jeunes réalisateurs d’ Afrique noire. Employé dans une compagnie de transport de Niamey, il eut la chance de travailler

ou Musée national du Niger, où il connut Jean Rouch, dont il fut l’ assistant dans un excellent documentaire consacré à la chasse aux lions chez les Songhal.


"Dépourvu de toute connaissance cinématographique, Mustapha Alassane a inventé une technique à son propre usage. C’ est ainsi qu’ il réalisa d’ abord de petits dessins animés, dessinés à même la pellicule, avant de terminer "Aoure". Sujet ethographique romancé, cette histoire d’ amour obtint un prix en 1962 au Festival du film africain et malgache de Saint-Cast.


"Avec l’ aide du ministère de la Coopération, Mustapha Alassane a réalisé en 1962 également, avec succès, "la Bague du roi Koda", légende africaine racontant comment un souverain mit à l’ épreuve la fidélité de l’ épouse d’ un pauvre pêcheur nigérien.


"Sympathique, modeste, Mustapha Alassane est également tenace. Il n’ hésite pas à national à aborder les sujets de la plus brûlante actualité. Après avoir travaillé un an à l’ Office national du film canadien, ce qui lui permit en 1965 de réaliser "La Mort de Gandji", premier dessin animé africain, primé au Festival international des arts nègres de 1966, il a prit la responsabilité de la section cinématographique du musée de l’ Institut fondamental d’ Afrique noire (I.F.A.N.)".


Connaissance du Niger


LA GRANDE CARAVANE...


Quand un territoire est grand comme trois fois la France et qu’ il est en grande partie peuplé de nomades, la situation médicale est forcément cruciale : la pénurie de médecins se faisait particulièrement sentir au Niger, aux lendemains de l’ indépendance, où il n’ y avait qu’ un médecin pour 125.000 habitants. Une tâche énorme restait à accomplir et notamment une carte sanitaire du Niger qui puisse fournir la base essentielle au développement des grandes actions de la Santé Publique.


Aussi, comme pour l’ immense problème de l’ Education, le gouvernement nigérien entreprenait de rechercher des solutions originales, peu orthodoxes, là où les solutions classiques ne suffisaient plus.


Retenant les propositions du Secrétariat d’ Etat français à la Coopération et grâce aux études des docteurs Raoult, Borrey, Granet et Lambert, il se ralliat à un projet unique au monde et qui fonctionne à la satisfaction générale depuis 1964.


Profitant des conditions particulières du pays qui offre pendant la saison sèche des "pistes" acceptables, on décida de créer un groupe de transport, équipé d camions spécialement conçus qui permettrait à un matériel ultra-moderne de parvenir jusqu’au nomades, de réaliser un dépistage systématique de toutes les maladies tropicales et des grandes endémies et d’ apporter les vaccins qui protègent contre la fièvre jaune, la variole, etc...


L’ O.M.N.E.S. (Organisation Médicale Mobile Nigérienne et d’ éducation Sanitaire) se compose de deux équipes médicales complètes, qui disposent chacune de camions Berliet spécialement aménagés (climatisation) et comportant divers matériels : camion laboratoire, camion pharmacie, camion de radiologie, camion de consultations, camions d’ approvisionnement avec chambre froide etc... En tout, 16 camions adaptés aux pistes ou aux sables, plus une série de land-rover et jeep ainsi que des groupes électrogènes et des tentes.


En dehors de la médecine préventive, du dépistage, de l’ établissement de la carte sanitaire, chaque équipe assure une véritable éducation sanitaire, grâce à la projection de films commentés en langue locale ; la caravane attire beaucoup de monde... Depuis trois ans les deux équipes sont arrivées à examiner plus de 200.000 personnes par an. Bien que le coût global soit peu élevé, il est évident que le gouvernement du Niger ne pouvait assumer l’ entretien et l’ achat d’ un matériel et d’ un personnel aussi coûteux. Aussi le Fonds d’ Aide et de Coopération français a-t-il prévu non seulement pour l’ achat de camions mais aussi ceux nécessaire au renouvellement de l’ ensemble.


Le gouvernement nigérien quant à lui fournit les moyens quotidiens de l’ activité de ces groupes mobiles et le personnel médical nigérien est étroitement associé à cette oeuvre mise au service de population dont les plus isolées vivent dans ce qui est déjà le Sahara.


Directeur de la Publication : M. Maraval
Rédacteur en chef : L. Trévidic


Abonnement annuel 10.- francs
Imprimé par Eurafor-Press, 13 bis, rue Laffitte Paris

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