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U-003-321 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-003-321

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  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.















EXCENTRIQUE ET SEREINE
LE MONDE

1er juillet 1977

Plus de pétrole en 1980 que la Libye ou le Koweït aujourd’hui


Blottie dans ses austères maisons de granit gris , face à la mer du Nord , Aberdeen ne semble guère affectée par l’irruption du pétrole . Ne seraient - ce la ballet incessant d’hélicoptères et l’activité accrue d’un port qui voit passer 65 % du matériel et de biens de consommation a destination des plates-formes pétrolières , on comprendrait mal le titre de « capitale européenne de l’offshore » décerné à la ville écossaise . Pour imaginer la « revolution pétrolière » , il faut continuer quelques kilomètres plus au nord , a Cruden - Bay , où arrive le pétrole du gisement des Forttes , ou à Saint -Fergus , ou devrait déboucher le gaz du champ de Frigg en octobre prochain et celui de Brent dans deux ans .


Simple centre administratif de la plupart des compagnies pétrolières , Aberdeen a pourtant renforcé sa prospérité traditionnelle dans un pays ancestralement pauvre . Depuis 1970 , quatre cents sociétés se sont installées dans le nord - est de l’Ecosse et douze mille emplois directement liés au pétrole ont été créés . « On ne peut parler de « boom town » , dit - on cependant » . Nous avions déjà l’expérience de la richesse . Et M. Sim , membre du conseil régional du Grampian (Nord - Est écossais ) précise : «  Cela a créé des emplois . Mais nous avons dû face à une hausse importante des loyers et du coût de la vie et rendre de coûteux services que ne couvrait pas la malgré subvention gouvernementale  ». On reproche souvent à Londres de n’avoir encore donné aucune assurance à la région sur le traitement avait du pétrole et du gaz . De là a évoquer le grand débat sur la « dévolution » . . .


L’embargo de fin 1973 avait poussé les Britanniques a partager bains et douches pour économiser l’énergie . Aujourd’hui encore la campagne « save it » tend à faire de la conservation un des éléments importants de la politique énergétique du pays . Luxe de pays riche ? La Royaume -Uni sera , en effet , en 1980 la seule des grandes démocraties occidentales indépendante énergiquement . Mais face a cette pléthore soudaine et d’une durée indéterminée , le gouvernement hésite sur les choix à faire . «  Nous avons le temps , entend - on parfois à Londres. Autant profiter des expériences des pays qui sont obligés de prendre des décisions immédiates par absence de ressources en énergie » Le « wait and see  » est il est vrai un des fondements de l’art de vivre britannique . Et puis il y a le pétrole de la mer du Nord mais aussi le gaz dont on parle moins , le nucléaire et ce charbon qui fit la gloire de l’empire et et revient à la mode .


Comme dans la plupart des pays producteurs , le faible prix du pétrole avait porté un sérieux coup aux houillères . Entre 1950 et 1972 , la production charbonnière a décliné de 220 millions à 140 millions de tonnes . La crise de 1973 -1974 a eu pour effet de rendre compétitifs les prix du charbon avec ceux du fuel . Malgré cela , le déclin s’est poursuivi : 112 millions de tonnes en 1975 , 106 en 1976 pour les mines profondes , alors que les exploitations à ciel ouvert voyaient en 1976 un progrès de 10,4% par rapport à 1975 et produisaient 11,25 millions de tonnes . Comme dans les autres pays les charbonnages ont a faire face au vieillissement du personnel (38% des mineurs ont plus de cinquante ans , 61% plus de quarante ans ) et à la baisse de productivité lors de l’embauche des jeunes . Ils doivent aussi tenir compte de l’affaiblissement de la demande provoquée par une consommation d’électricité largement intérieure aux prévisions antérieures à 1973 et par la crise de la sidérurgie .


Charbon à gogo


Cela n’empêche pas le président du National Coal Board , Sir Derek Ezra optimiste : «  Nous avons un avantage sur le prix du qui varie de 10 à 25 % selon les qualités , ce qui est considérable . Et puis malgré notre pétrole et notre gaz , dans les années 2000 , nous serons dans la même situation que le reste du monde . Le charbon est la seule source d’énergie de longue durée . »


Une exploration intensive a été menée et , en 1976 , cent cinquante forages ont confirmé la présence de 700 millions de tonnes de réserves nouvelles . Le plan prévoit la création de 4 millions de tonnes de nouvelles capacités par an et , depuis trois ans , 840 millions de livres ont été dépensées pour financer quatre-vingt-dix-neuf projets . La production pourrait ainsi atteindre 135 millions de tonnes en 1985 et , dans une hypothèse très optimiste , 200 millions de tonnes en l’an 2000 . « D’ici à la fin du siècle , explique le président du National Coal Board . les deux tiers des houillères britanniques auront été reconstruites et , grâce aux techniques modernes , la productivité sera multipliée par quatre ou cinq .  » Symbole de cet esprit nouveau que doivent bien envier les charbonnages française , les travaux de développement de la mine de Selby , dans le nord du Yorkshire, ont débuté en octobre dernier . Dans les années 80 , elle produira 10 millions de tonnes par an .


Il restera alors à trouver des débouchés . La décision de construire une centrale au charbon de 2 000 MW dans le Yorkshire devrait être prise assez rapidement et l’importance accordée à la recherche sur les systèmes de conversion laisse penser que le raffinage du charbon , déjà technologiquement au point , le deviendra économiquement à l’horizon 2000.


Complémentaires à long terme , le nucléaire et le charbon pourraient dans les années qui viennent être concurrents pour le choix des investissements . «  Nous ne sommes pas contre le nucléaire , mais étant données les difficultés qu’il soulève , nous croyons qu’il faut continuer le charbon  », soutient le président des charbonnages . Le département de l’énergie ne le contredit pas en précisant :«  Nous devons laisser les options ouvertes .  »


D’autant que dans le domaine nucléaire les Britanniques ont pris une certaine avance . La centrale de 2000 MW installée a Calder-Hail ne fut - elle pas en 1956 la première installation nucléaire à fournir de la puissance électrique ? Aujourd’hui encore , avec trente-trois réacteurs et une puissance installée de 8 380 MW , l’électricité de Grande - Bretagne est l’une des plus « nucléaires  » du monde ( le Monde du 13 mai).De plus , la surcapacité des installations électriques (40%) provoquée par la récession et l’accroissement de l’utilisations domestique du gaz ne poussent pas à prendre des décisions .


Pourtant , le choix définitif de la filière (on envisage d’abandonner le graphite - gaz pour le P.W.R.) doit être fait «  à l’automne » et il faudra décider « avant la fin de l’année prochaine  », dit-on au département du surrégénérateur . Sans doute s’agit - il simplement de maintenir «  une industrie capable technolgiquement de développer la puissance nucléaire dans les années 90 , si cela s’avère nécessaire  ». Mais un rapport alarmiste , publié en décembre 1976 , affirme que et la commande d’une centrale n’intervient pas rapidement cela pourrait rendre nécessaire , dans les deux ou trois années à venir , près de trente mille licenciements .


Cet attentisme dans les choix qui caractérise la politique énergétique britannique est dû en grande partie aux réserves de pétrole et de gaz de la mer du Nord . Chaque années celles-ci sont réévaluées en hausse et nui ne sait pendant combien de temps le Royaume - Uni disposera de ces ressources . Comment alors prendre des décisions qui engagent le pays à long terme ?


2,35 milliards de livres d’économie en 1976


Découvert en 1965 , le champ de West - Sole a fourni du gaz naturel à l’Angleterre des 1967 . Actuellement les riches gisements de Leman - Bank --- entre la Grande - Bretagne et les Pays - Bas , --- ainsi qu’un certain nombre de champs de moindre importance produisent 33,8 millions de tonnes d’équivalent -pétrole . Avec la mise en exploitation des découvertes de Frigg et de Brent , cette production pourrait presque doubler en 1980.


Le gouvernement a laissé à la British Gas Corporation , entreprise nationalisée , le monopole de l’achat et de la commercialisation du gaz . Celui - ci sera réservé en priorité aux quatorze millions de consommateurs domestiques et aux industriels qui l’utilisent comme énergie primaire . Le solde pourra être vendu à des industriel par des contrats « interruptibles » pour remplacer le fuel . Si l’on excepte la butane et le propane de Brent qui seront envoyés aux Etats -Unis , British Gas n’a aucunement l’intention d’exporter . Mais déjà la balance des paiements a été soulagée en 1976 , si l’on en croit l’entreprise , de 2,35 milliards de livres grâce à l’utilisation du gaz à la place du pétrole importé .


Dans les mois a venir , plusieurs décisions doivent être prises . Une étude a été commandée par le gouvernement sur l’intérêt économique d’un pipe-line qui collecterait le gaz des des gisements de pétrole de la mer du Nord plutôt que de la brûler comme cela se fait un peu partout dans la monde .


D’autre part , Britishe Gas devra peut-être revoir ses prix d’achat . A la Britishe Petroleum Development , filiale de B.P , on ne cache pas que « l’entreprise nationale ne paye pas un prix économique  » , tout en restant extrêmement discret , comme tous les gaziers , sur les contrats actuels .


Mais la grand espoir britannique est bien sûr fondé sur le pétrole de la mer du Nord , qui n’a commencé a entrer en production qu’en 1975 . Depuis les premières explorations en 1964 près de mille puits ont été forés dans la zone britannique , et le rythme devrait encore licences expirent en mars 1978 .


Si le démarrage tardif de certains champs a affecté la production annuelle en 1976 (12 millions de tonnes seulement ) , l’entrées en exploitation de cinq nouveaux puits fin 1976 a permis de franchir la seuil des cinq cent mille barils par jour (25 millions de tonnes par an) des la mois de janvier 1977 . Aujourd’hui la production dépasse huit cent mille barils . Selon le rapport annuel du département de l’énergie - le Brown Bock publié en mai , - la production annuelle devrait se situer en 1980 dans une « fourchette » de 90 à 110 millions de tonnes . Ainsi , comparée aux productions actuelles des membres de l’OPEP , la Grande - Bretagne rivalisera dans trois ans avec le Venezuela et le Nigeria , et devancera la Libye et le Koweït . De plus , le Royaume - Uni sera alors le plus important producteur mondial de pétrole à basse teneur de soufre , qualité très recherchée parce que peu polluante . Enfin , selon le département de l’énergie , les réserves totales sont toujours estimées entre 3 et 4,5 milliards de tonnes .


Ainsi , des la fin de l’année , les taux de la production de pétrole atteindra 50% de la consommation britannique et la facture nette des importations de pétrole , qui s’est élevée a près de 4 milliards de livres en 1976 , malgré une production équivalente à environ 700 millions de livres , sera éliminée à partir de 1950 date a laquelle le Royaume - Uni sera indépendant énergiquement .


Pour développer ces ressources , Londres a d’abord mis en place une politique libérale destinés a attirer les investissements des sociales pétrolières (Continental Shelf Act du 15 avril 1964 ). L’arrivée au pouvoir d’un gouvernement travailliste , en février 1974, et le succès des recherches effectuées depuis 1964 ont amené la Grande - Bretagne a contrôler plus étroitement les modalités de l’exploitation du pétrole de la mer du Nord (Petroleum and submarine pipeline biff du 12 novembre 1975 ).


La mise en place de cette politique devrait être facilité par la création d’une entreprise d’Etat , la British National Oll Corporation , chargée de toutes les activités d’une compagnie pétrolière classique.
«  Cette nouvelle compagnie ne s’imposait pas » , murmure - t -on avec quelque amertume à la British Petroleum (pourtant chargée de former son personnel ) , comme parmi les « majors  » , qui volent d’un mauvais œil l’irruption d’une nouvelle d’une nouvelle « grande  ». Car , lors de son baptême - qui ressemblait un peu à celui d’Elf -Erap en 1965 , - la B.N.O.C. a été particulièrement gâtée .


A la fois « service public et puissance commerciale  » , elle s’est vu attribuer les participations dans les gisements pétroliers du National Coal Board et des parts de B.P . cédées par Burrnah Oll . Elle disposera désormais de 51% des parts de toute nouvelle exploitation (ce qui inclut évidemment une part identique des charges ). Enfin , elle devrait bénéficier des royalties versées par les sociétés pétrolières et des accords de participation signés en 1976 et au début de 1977 entre les compagnies ayant fait des découvertes dans le cadre des quatre premières séries d’attribution de licences . (Encore que l’accord de janvier avec la Shell et Esso apparaisse plutôt comme une « façade  » puisque le gouvernement , s’il a un droit de préemption sur 51% de la production , a accepté de rétrocéder au même prix aux sociétés le pétrole dont elles auraient besoin). Pour sa première année d’activité en 1976 , la B.N.O.C. a déjà pris en charge l’exploitation de Thisitle et organisé , pour après 1960 , l’accès à une quarantaine de millions de tonnes de pétrole .


Enfin , le gouvernement , par l’Oll Taxalion Act du 8 mai 1975, a mis en place un système complexe de prélèvements qui s’élèveront à 70% environ des revenus des sociétés pétrolières pour les petits gisements .


Désormais , le pétrole coule , le cadre d’une politique a été tracé et , cent mille emplois ont été créés (mains déjà naissent les premiers revers pour les chantiers de construction de plates - formes qui ont dû licencier ).


Définir une politique pour quinze ans


Chacun y va en Grande - Bretagne de ses calcule sur les effets de ce pétrole sur la balance des comptes ( de 15 à 30 milliards de dollars en 1985 , salon une étude publiée récemment par le Petroleum Economist) , sur les recettes de l’Etat . Nul ne nie - comme l’O.C.D.E. - que « l’exploitation des gisements de gaz et de pétrole de la mer du Nord surs vraisemblablement une forte incidence sur l’évolution économique du Royaume Uni  » , Les effets multiplicateurs indirects des investissements réalisés des investissements réalisés entre 1977 et 1980 pourraient provoquer un gain supplémentaire de croissance annuelle de 1% dans la prochaine décennie . Quant au coût de production de ce pétrole ( de 2 à 8 dollars par baril ) , s’il exige de lourds investissements , il est très inférieur au prix de vente du baril , qui est déjà actuellement de plus de 14 dollars .


Reste à définir la politique a suivre dans les quinze années à venir . Déjà le gouvernement a précisé que le pétrole serait raffiné pour les deux tiers en Grande - Bretagne (ce qui a amené Londres à repousser la mise sur pied d’une politique communautaire de réduction des excédents de capacité le raffinage ) . Mais comme l’explique le département de l’énergie : « Notre but doit être d’assurer notre approvisionnement et de maximiser les bénéfices du pétrole de notre plateau continental . Le facteur le plus important sera bien sûr le rythme d’exploitation de la production.  » Or , actuellement , en raison de la mauvaise situation financière de la Grande - Bretagne , on assiste a « une accélération de la production  » qui ravit les compagnies , trop contentes d’amortir le plus rapidement possible leurs investissements .


Le choix du rythme d’exploitation des gisements doit donc être le fondement de la politique doit donc être le fondement de la politique pétrolière , mais aussi de l’après - pétrole . « Nous entrons maintenant dans la période du plus grand effort , explique Sir Derek Ezra . Il va falloir injecter dans l’industrie une partie des recettes pétrolières . Pourvu que nous n’y perdions pas les bénéfices de la mer du Nord . . .  »


BRUNO DETHOMAS



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