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D-007-003 - NOTES - Classeur D - Fonds d'archives Baulin

D-007-003

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    2009.

















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24-12-69

BIAFRA - NIGERIA : AZIKIWÉ S’ADRESSE A LA FRANCE


Voici près d’un an que le Dr. Namdi Azikiwé, ancien président de la fédération nigériane, a répudié la cause biafraise qu’il avait d’abord épousée.


Recevant lundi un groupe de journaliste français, au siège du haut commissariat du Nigéria à Londres, "Zik", comme l’appellent familièrement ses partisans, s’est expliqué sur son "ralliement". Sans jamais accepter une fonction officielle du général Ojukwu : il était devenu le plus influent ambassadeur itinérant du Biafra, étant donné son amitié ancienne avec les "chefs historiques" du nationalisme africain, qu’ils soient anglophones comme Nyerere et Kaunda, ou francophones comme Houphouët-Boigny. Cette action fut-elle déterminante pour acquérir l’appui de la Tanzanie et de la Zambie au régime sécessionniste. Le Dr. Azikiwé s’en défend, et de toute façon, l’attitude des gouvernements de Dar Es Salam et de Lusaka ne s’est pas modifiée dans la même mesure que la sienne, s’ils se montrent beaucoup moins fermes partisans de la cause biafraise.


Le divorce entre "Zik" et Ojukwu intervient au moment où le premier se convainc que le second ne veut négocier sur rien et met en place un pouvoir très autoritaire. Dans un second temps, à Monrovia, Azikwé rencontre le général Gowon : grâce à son vieil ami Tubman, et accepte de visiter les zones ibos "libérées" par l’armée fédérale. Cette tournée le convaincra que l’accusa-


tion de "génocide" lancée contre Lagos n’est qu’un "mythe"
.


A partir de ce point précis, l’ancien président veut convaincre la France de "tirer le rideau" et "de modifier fondamentalement sa politique dans la guerre civile au Nigéria".


"Zik" s’affirme convaincu que "La France avait soutenu ce qu’elle croyait être la cause du plus faible", par fidélité "à son héritage de liberté et de fraternité". L’ancien président demande simplement à Paris "une position de neutralité réelle" en refusant personnellement de tenir compte d’un certain nombre de faits ou de "rumeurs", celles-ci concernant "le soi-disant contrat entre Ojukwu et la Banque Rothschild", ceux-là évoqué par M. François Debré qui confirmait pratiquement, dans de récents articles du "Monde", ce que tout le monde sait : les livraisons d’armes françaises et sud-africaines, etc...


Qu’est-ce que le génocide ? Azikiwé s’appuie sur la définition des Nations-Unis : "la volonté déterminée d’un peuple d’en détruire un autre". Cette volonté existe-t-elle contre les Ibos ? "Zik" le nie à partir des témoignages de James Meredith ou de certaines missions d’observateurs internationaux, les uns et les autres étant d’ailleurs sujets à caution, même si l’on est convaincu que la propagande biafraise à propos du "génocide" dépasse très sensiblement la réalité. Mais enfin, personne ne peut supposer que l’ancien président, Ibo lui-même, puisse volontairement fermer les yeux sur la nature des malheurs de son peuple et puisse délibérément sacrifier sa volonté de survie. Entre Ojukwu et Azikiwé le débat est entre deux conceptions de la politique. La première est uniquement axée sur la naissance d’une nation, la seconde participe d’une vision beaucoup plus large de la vie africaine et conduit à nier les formes suicidaires de nationalisme.


"Zik" est fermement partisan de l’unité de la fédération, mais aussi d’une "déconcentration très large du pouvoir", pour reprendre une expression récemment employée par Léopold Sedar-Senghor. La paix ne peut-elle se faire qu’à partir de la structure en 2 États, naguère tenue pour essentielle par le gouvernement de Lagos ? L’ancien président ne le croit pas et souhaite qu’on en arrive à un éclatement beaucoup plus large des anciennes provinces, même les groupées linguistiques pouvant être fractionnés.

E.M.

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