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N-23B-120 - NOTES - Classeur N - Fonds d'archives Baulin

N-23B-120

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  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.
















Amadou GARBA
B. P. 368. Niamey
NIGER

UNE EXPERIENCE REVOLUTIONNAIRE : LA TELEVISION SCOLAIRE


Le problème de l’enseignement a toujours été pour le Niger, un souci constant. Malgré les efforts qui ont été déployés par ce pays, il reste tout de même l’un des Etats africains les plus analphabètes. Cette situation est due, on ne l’ignore pas, au fait que le Niger aie été l’un des derniers pays de l’Afrique francophone à être touchés par la civilisation et la culture françaises.

Un enseignement nouveau


Jusqu’aux années 1959 - 60, le taux d’enfants scolarisés ne dépassait guère les 4% .


Sur 600 000 enfants en âge d’aller à l’école, 23 000 seulement trouvaient place dans les quelques établissements scolaires qui existaient. En face du nombre croissant d’élèves, le nombre des enseignants et des écoles étaient insuffisants.


Devant l’urgence d’une telle situation, le jeune gouvernement nigérien devait agir, et agir vite car il était conscient que l’effort à fournir pour arriver à une scolarisation complète dépassait de beaucoup les possibilités du pays.


Il fallait développer l’enseignement, le doter de structures, des maîtres et des méthodes en rapport avec des buts entièrement neufs.


Pour que cette option puisse se traduire dans les faits, il fallait mettre sur pied un système d’enseignement nouveau par la création d’un certain nombre de services et d’organismes à vocation éducative parmi lesquels la télévision scolaire.


La télévision scolaire est un organisme qui dépend du ministère de la coopération qui a vu le jour le 16 novembre 1964 . La méthode de la télévision scolaire fut inspirée de l’expérience du CREDIF (Centre de Recherches et d’Etudes pour la Diffusion du Français) de Saint-Cloud, qui exploitait les méthodes actives. Elle fut adaptée ainsi à une forme d’enseignement reposant uniquement sur des techniques audio-visuelles. Ces méthodes actives devaient passer par un intermédiaire : la télévision. Kxx Ce moyen devait permettre de sensibiliser les enfants sur la matière à enseigner, tout en leur présentant des images xxxxxx connues et qui leur sont familières. Toutes les émissions étant réalisées sur place, le problème ne se posait pas.

L’organisation intérieure


L’équipe de la télévision scolaire de Niamey comprend trois groupes qui totalisent près de cent personnes dont ceux de l’assistance technique (pédagogiques, techniciens, psychologues, assistants) .


- Le groupe pédagogique le plus important, prépare les textes et les exploitations en classe. Ce groupe comprend non seulement des pédagogues directement attachés à la pédagogie, mais aussi des directeurs d’école nigériens associés à l’expérience dès le début. Ces derniers n’assurent pas seulement le rôle de présentation sur le plateau d’émission pédagogique, mais ils sont amenés peu à peu à participer à la rédaction des différentes matières pédagogiques. Ces directeurs nigériens sont des animateurs qui présentent les leçons. Chacun d’eux s’occupe d’une matière et collabore à la réalisation des émissions.


- Le groupe de réalisation met en image sur le plateau, les découpages proposés par les pédagogues.


- Le groupe technique quant à lui se charge de l’entretien de l’ensemble électronique.


Ces trois sections de la télévision scolaire, bien qu’indépendantes, ne sont pas étrangères les une des autres, parce qu’elles se communiquent. Bien que distinctes, ces trois cellules fonctionnent rigoureusement ensemble ; il n’y a pas de problèmes pédagogiques sur lesquels les techniques électroniques ne puissent apporter des suggestions ou des propositions qui doivent aider aux solutions.

Les buts recherchés


Le but recherché par l’équipe de la télévision scolaire est triple : voir jusqu’à quel point peut aller l’enseignement par télévision ; employer le plus possible de moniteurs certifiés sans que ces derniers soient amenés à recevoir une formation spéciale en pédagogie, ce qui serait long et coûteux et irait à l’encontre du but recherché. Enfin arriver également à réduire dans un proche avenir, le cycle des 6 ans de l’enseignement traditionnel à 5 ou 4 ans.

Des méthodes de travail


La première expérimentation de la télévision scolaire commencée en novembre 1964 avait pris fin le 24 avril 1965. Elle groupait pour ce départ, 70 élèves, filles et garçons des environs de la capitale qui n’avaient jamais mis pied à l’école : de Boucotchi, Foulagnai Kouara et Saga. Ces 70 enfants avaient été répartis en deux classes. La première comprenant des enfants ayant entre 6 1/2 ans et 8 ans et la seconde entre 8 et 9 1/2 ans.


Pendant les vingt semaines de programmation, les dirigeants de la télévision scolaire se sont efforcés d’avoir le plus de contact possible avec les parents d’élèves. Afin d’associer ces derniers à leur travail, des émissions spéciales leur ont été consacrées.


Au début de cette première expérience, il est intéressant de noter qu’il s’était ouvert une période pré-scolaire qui se situait au début de l’année, et qui consistait à développer les facultés sensorielles de l’enfant.


Pendant l’expérimentation, 4 émissions allant de 5 à 20 minutes étaient présentées chaque matin aux enfants, en langage, en calcul, en vocabulaire et en écriture. Aussitôt après, ces émissions sont répétées et mimées par les enfants sous la direction d’un moniteur qui fait en quelque sorte ce que la télévision ne peut pas faire : il interroge individuellement ses élèves.


L’après-midi, afin de personnaliser les enfants, qui ont travaillé en groupe la matinée, le moniteur leur fait faire des dessins amusants, et des jeux éducatifs. La T.V. accorde en effet, une grande place au dessin qui permet d’affiner le sens esthétique des enfants et de mettre en relief certains éléments.


La dernière semaine de cette première expérience a été très importante pour les dirigeants du projet, parce qu’elle a permis de conclure, de faire le bilan de leurs travaux, de faire un dossier complet sur chaque élève en lui faisant subir une série de tests.
Des résultats tangibles
Il est trop tôt pour juger des résultats définitifs. Seulement on peut dores et déjà citer certains résultats tangibles.


L’équipe de la télévision a réussi un tour de force parce qu’elle a donné en deux ans aux écoliers nigériens, les bases d’une nouvelle langue sans séparer l’enfant de son milieu naturel . Les enfants apprennent en quelques mois à s’exprimer par le dessin d’une manière satisfaisante. Il y a véritablement un épanouissement de l’enfant aussi bien au niveau de l’expression graphique que de l’expression orale.


L’expérience ayant donné toutes les satisfactions possibles, le gouvernement du Niger a accepté le renouvellement de l’expérience.


Actuellement une vingtaine de classes de 40 élèves chacune, fonctionnent à Niamey et dans ses environs pour la deuxième année d’enseignement. Déjà, on pense à la troisième année qui sera orientée tout spécialement vers la découverte du monde rural.


AMADOU GARBA


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