La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
Le monopole du pouvoir

Pour l’épanouissement de la bourgeoisie terrienne

Son concept quelque peu flou des relations de classes mis à part, le président Félix Houphouët-Boigny a toujours eu une vision pour le moins originale du contenu socio-économique de la propriété. Pour lui, la possession de centaines, voire de milliers d’hectares de plantations, ne signifie nullement que les propriétaires terriens forment une classe distincte et a fortiori capitaliste. Pour lui, à l’évidence, la terre n’est pas un moyen de production. Elle est à part, elle a un sens à part. « La vocation de la Côte d’Ivoire », proclame-t-il à Tabou, « c’est la TERRE [1]. Elle nous donnera tout ce que nous lui avons confié, nos sueurs et nos peines… » [2].
Quand il s’agit de la terre, les relations de type capitaliste n’existent pas plus que n’ont existé pour lui, les relations de type féodal. En me confiant, en 1965, la responsabilité de la promotion économique de la Côte d’Ivoire, « par la diversification de ses partenaires », il me disait :
« Des capitaux étrangers pour l’industrie, les transports… Mais n’oubliez pas, la terre doit rester aux nôtres. »
Ce caractère quasi charismatique qu’il accorde à la terre, on le retrouve de façon plus dramatique dans son discours du 28 septembre 1963, au lendemain des « complots », quand il déclarait, au stade d’Abidjan, devant des dizaines de milliers d’Ivoiriens et d’étrangers :
« Veillons tous ensemble afin qu’il n’y ait plus de cumul non scandaleux dans un pays en voie de développement comme le nôtre. Que tous ceux qui veulent se livrer à la construction, aux transports, à la pêche et à l’exploitation du bois, sachent qu’ils ont parfaitement le droit de le faire, mais qu’ils sachent également qu’ils ne peuvent être à la fois aux postes où l’on décide, où l’on légifère, où l’on est largement rétribué par l’État. »
« C’est un dernier avertissement que j’adresse aux ministres, députés, ambassadeurs et hauts fonctionnaires de l’État » [<a

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