avait laissé effectivement de profondes cicatrices. Ses pairs considéraient le président Houphouët-Boigny comme le principal responsable de la prolongation d’une lutte fratricide particulièrement sanglante, et dangereuse pour la

stabilité de chacun des Etats africains. Sa voix ne portait plus. Il en était conscient. D’où, erreur de jugement majeure, sa tentative malencontreuse de reprendre l’initiative par un grand coup médiatique et politique portant sur un problème on ne peut plus délicat en Afrique, celui du régime de Pretoria. Il ne sera guère suivi. A ce moment, l’absence d’impact d’Abidjan sur le devenir africain devient quasi palpable.


C’est dans ce contexte que s’engagera le second round de la lutte pour la succession.


M. Konan Bédié, repêché par le président Houphouët-Boigny lors du remaniement ministériel du 8 juin 1971, essaie d’effacer les séquelles du fâcheux incident du doctorat, certes vieux d’une année, mais présent dans tous les esprits. Il recherche des tribunes d’accueil. Ainsi, il part pour Dakar prendre la parole à une conférence organisée par le club sénégalais "Nation et Développement".


De retour à Abidjan, il essaie, en toute bonne foi de créer un organisme similaire en Côte-d’Ivoire susceptible de renforcer sa position parmi les nouvelles élites du pays. Il annonce donc à Gagnoa, le 25 février 1972, "la prochaine création d’un cadre de réflexion, d’action sociale et humaine pour les jeunes responsables du pays".
C’est une faute. Il avait en effet oublié que d’autres jeunes, dix ans auparavant, avaient payé de leur liberté leur tentative de mettre sur pied un groupement indépendant du Parti. Il lui faudra sept longs mois d’efforts et de négociations pour obtenir du Bureau Politique la permission de fonder le "Club Unité, Dialogue et Développement". Il n’est plus question de jeunes AFP du 5.9.1972..


M. Mohammed Diawara, collègue de M. Konan Bédié, choisira mieux sa cible. Il s’attellera à la tâche combien difficile de créer une organisation capable de provoquer des échos, d’avoir un impact à l’échelle internationale. Il croyait en effet à la nécessité - et aussi à la possibilité - de déborder le cadre spécifiquement ivoirien et de rendre ainsi la voix de son pays en particulier et celle des pays sous-développés en général, pleinement audible à l’étranger.
<br class=’autobr’

<< 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 >>
Creative Commons License Fonds d’archives Baulin (http://www.fonds-baulin.org), développé par Résurgences, est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons : Paternité-Pas d’Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.
Plan du site
Site propulsé par l'Atelier du code et du data, chantier d'insertion numérique