Les élections présidentielle et législatives du 16 novembre 1975 s’étaient terminées par un triomphe avec des scores impressionnants. Ministres et hauts fonctionnaires ivoiriens attendaient, tout comme les diplomates étrangers, la suite, c’est-à-dire le traditionnel changement de l’équipe ministérielle. Au fil des jours, des semaines, puis des mois, aucun remaniement de l’Exécutif ne pointant à l’horizon, les rumeurs commençaient à se multiplier.
Dans l’attente de cette inéluctable - et vaste, disait-on - redistribution des cartes, le pays se dirigeait, progressivement, vers une paralysie politique et administrative généralisée. En effet, les différents responsables de l’Exécutif, ignorant le sort qui leur serait réservé, refusaient de prendre, non pas la moindre initiative, mais la moindre décision.
Les hypothèses pseudo- ou para-politiques les plus invraisemblables circuleront trois mois durant dans les dîners d’ambassades et les quartiers populaires d’Abidjan. Selon la version la plus logique, l’entourage immédiat du président Houphouët-Boigny exercerait une pression grandissante sur lui, pour l’amener à abandonner le pouvoir. Mais si le Président ne pouvait y souscrire hier, à cause du rapport de forces favorables à M. Yacé, il le peut encore moins aujourd’hui. En effet,
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