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Préface - Ouvrages - La politique africaine d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

croyait possible d’empêcher la création d’une bourgeoisie d’argent, comme il croyait possible la construction d’une Côte d’Ivoire sans classes. Il exprimait clairement ce double objectif dans son discours de politique générale du 3 janvier 1961, devant l’Assemblée nationale : « ... Nous accepterons chez nous, disait-il, la coopération avec n’importe quels capitalistes étrangers... mais parce que ce capitalisme constituerait les germes d’une lutte des classes dont nous ne voulons pas, nous ferons en sorte que toutes les participations soient faites par l’État, et par l’État seul. »
Suivant l’hebdomadaire Fraternité du 13 janvier 1961, les députés avaient accueilli par des applaudissements ce passage du discours présidentiel. Depuis, l’évolution socioéconomique de la Côte d’Ivoire a été tout autre.
Le président Houphouët-Boigny n’hésite pas, en cas de besoin, à changer de « principe ». Ainsi, à la conférence constitutive de l’O.U.A. à Addis-Abéba, il prend « position catégoriquement contre toute révision frontalière ». Quatre ans plus tard, il œuvrera pour la participation du Nigeria.
En mai 1965, dans un grand discours à Korhogo, il se déclare hostile à la guerre au Congo-Léopoldville, car, dit-il, « ce sont nos frères noirs qui tombent, et nous en avons assez de sang, de larmes ». Au Nigeria, son optique sera différente.
Là comme ailleurs, les intérêts de la classe des planteurs et de la bourgeoisie ivoirienne en général, priment toute autre considération. Guide incontesté de cette élite, la sauvegarde de ses intérêts qui passe par le leadership en Afrique, explique en grande partie la pensée et l’action du président Houphouët-Boigny.
Même les relations très étroites entre Paris et Abidjan - considérées par certains comme un signe d’aliénation - s’expliquent mieux sous cet éclairage « nationaliste ». C’est pourquoi, à notre avis, il serait plus exact de parler de convergences d’intérêts, d’alliance de fait entre certains milieux élyséens et le représentant de l’élite ivoirienne.
Il convient de le préciser également, les responsables de la politique africaine de la France « à » Paris et à Abidjan ont été longtemps particulièrement antipathiques à M. Houphouët-Boigny. Ainsi, de M. Janot, premier secrétaire général de la Communauté, en 1959, auquel le leader ivoirien reconnaissait seulement un rôle administratif. M. Yves Guéna, « représentant extraordinaire et plénipotentiaire de la République française » à Abidjan au moment de

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