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Nationalisme et Islam - Ouvrages - Face au nationalisme arabe - Fonds d'archives Baulin

Puissances infidèles de le protéger contre la fureur de ses propres fidèles.


Le 1er novembre 1922, Moustafa Kemal portait un nouveau coup : il abolissait le sultanat et expulsait le sultan Mohamed VI. Cependant, la situation n’était pas encore mûre pour la suppression du califat : il lui fallait un prétexte solide et, en attendant, il acceptait l’intonisa-

tion d’Abdel Madrjid, cousin du monarque déchu, comme calife des Musulmans.


Ce prétexte, pour être utilisable et efficace, devait avoir un caractère spécial : il devait porter atteinte au nationalisme turc, fouetter la xénophobie des Anatoliens, en d’autres termes se présenter sous la forme d’une immixtion étrangère, « impérialiste ».


Moustafa Kemal attendit cette occasion tant souhaitée deux ans durant. Feu l’Aga Khan se chargera, innocemment, de la lui fournir au début de 1924.


Le Chef spirituel des Ismaélites crut alors bon de protester publiquement et avec véhémence contre les atteintes portées par le gouvernement d’Ankara aux prérogatives du calife. Il était musulman et de plus dignitaire de l’Islam. Mais, pour son malheur, on le connaissait également comme un très bon ami des Anglais. Pour plus de sûreté encore, Moustafa Kemal le gratifia sournoisement du titre d’« agent notoire de l’Intelligence Service ».


Dès lors, l’affaire était réglée. Le raisonnement se présentait sous un jour simple sinon simpliste : un agent de l’impérialisme anglais, donc par définition un ennemi des Turcs, intervient en faveur du calife ; en conséquence ce dernier est un ami des Anglais, autrement dit un ennemi des Turcs.


Cela suffisait. Le 3 mars 1924, l’Assemblée turque votait la sécularisation de l’Etat, et le lendemain Abdel Medjid, dernier des califes, se voyait ignominieusement chassé de Turquie. L’absence de réactions populaires devant cette révolution prouve à quel point le sentiment national prime la foi.


Durant plus de quatre cents ans, Selim Ier et ses successeurs avaient pu maintenir les peuples musulmans sous leur joug, en se prévalant de leurs titres de calife, d’« Amir

El Mou’minine »Commandeur des Croyants. et de « Khadème El

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