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9 . Niamey I et Niamey II - Ouvrages - Conseiller du Président Diori - Fonds d'archives Baulin

suscite beaucoup de réticence chez mon interlocuteur. Je m’en étonne ouvertement. Au bout d’une bonne heure de discussions, je finis par comprendre. Jugeant la situation particulièrement favorable, le gouvernement canadien veut mettre le Québec au pied du mur et l’amener à reconnaître « la primauté absolue d’Ottawa dans les affaires relevant du droit international. »

Dès le lendemain, je m’empresse d’envoyer un long télex au Président. Pourquoi ? Parce que, comme je l’expliquerai dans ma lettre du 29, je veux que «  ceux qui, en chemin, vont lire et prendre des copies de ce télex, sachent que sur vos instructions, j’avais essayé d’infléchir la volonté d’Ottawa et l’amener à moins de rigidité. »

Au moment même où, sur les instructions du président Diori, les interventions se succèdent à Paris et à Ottawa, lui-même essaie de renforcer sa position d’arbitre. Il profite de la réunion des chefs d’États de l’OCAM à Yaoundé, fin janvier 1970, pour les consulter sur son problème : unanimes, ils lui demandent, bien évidemment, d’inviter les seuls États. Avec un tel appui, il pense pouvoir affronter plus aisément et Paris et Ottawa. Il pavoise. Il a bien tort.

En effet, quelques jours plus tard, à Fort-Lamy où il assiste aux fêtes de l’indépendance, il se trouve coincé par MM. Foccart et Bourges qui insistent à nouveau pour que le Québec soit invité. Devant sa résistance, ils finissent par lui proposer « d’informer » ou de « notifier » simplement le Québec de la tenue de cette conférence. Diori Hamani, très sûr de lui, répond qu’il a un mandat des chefs d’État des pays de l’OCAM et qu’il ne peut agir à sa guise. Ses deux interlocuteurs l’informent alors du changement d’optique des autres chefs d’États africains et l’avertissent que ses pairs interviendront dans le même sens.

Effectivement, dès son retour à Niamey, le Président reçoit un coup de fil d’Houphouët qui lui demande d’ « informer » ou de « notifier » le Québec. Le président Diori, pour gagner du temps, lui répond : « Écoute, je vais attendre que l’ambassadeur de France m’en parle. » « Non, non, rétorque le Président ivoirien, l’ambassadeur de France ne t’en parlera pas, c’est nous qui devons prendre l’initiative. » Senghor ? Ahidjo ? Eux aussi ont évolué et lui disent : « Nous te faisons confiance, débrouille-toi. »

À ce stade, M. Diori Hamani décide d’engager l’épreuve de force. Les télégrammes préliminaires d’invitation sont envoyés à tous les chefs d’États participants. Ni le Québec, ni les trois autres provinces canadiennes ne figurent

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