la réunion peut amener les Canadiens à accélérer leur processus de décision, de l’autre, si nous revenons d’Ottawa avec quelque chose de tangible, cela peut rendre la délégation française plus réceptive...

Nous nous heurtons, hélas, à M. Hudon. Il s’obstine. Rien à faire. Pour comble de malheur, c’est un vendredi et M. Marc Lalonde reste introuvable.

La manœuvre du Président semble vouée à l’échec. Nous téléphonons à Niamey. Le Président Diori demande à Mai Maigana de rentrer car il est le secrétaire général de la grande Commission. Moi, je dois rester pour essayer de sauver les meubles.

Le lundi 24, le chef du Cabinet du Premier ministre me donne rendez-vous pour 14 h 30. Je passe donc ma matinée à contacter personnellement ou par téléphone tous nos amis pour me plaindre de M. Hudon, et pour leur demander de répercuter nos doléances.

Quand, à l’heure dite, je rencontre M. Marc Lalonde, il connaît déjà l’objet de ma visite. Mais en gros, car bien entendu, je n’avais soufflé mot, à personne, de la manœuvre du président Diori.

Je lui explique donc le plan du président de la République. La réunion, le lendemain, mardi 25 à 10 heures, heure d’Ottawa, de la Grande Commission. Le départ de Mai Maigana les mains vides et sa conséquence, la position de faiblesse de la délégation nigérienne face à la partie française. La nécessité de ramener M. Hudon à une meilleure compréhension de la situation, à une évaluation plus concrète de la réalité. Et pour terminer, je suggère, à défaut de mieux, la diffusion, « avant demain 25 novembre, 10 heures, heure d’Ottawa », par le bureau du premier ministre, d’un communiqué consistant sur les projets d’aide au Niger.

Marc Lalonde convoque M. Hudon au téléphone, me dit qu’il prendra contact avec M. Trudeau, et me propose de repasser le voir à 18 heures.

Lors de cette seconde entrevue, il tient à me rassurer : « M. Hudon, me dit-il, est très conscient de l’enjeu politique de la coopération nigéro-canadienne » ; et « il connaît très bien la teneur de la lettre adressée par le Premier ministre à l’ACDI, et dans laquelle il lui demande d’accorder la priorité absolue à l’aide au Niger. » Pour terminer, M. Lalonde m’informe officiellement que la décision au sujet de la Route de l’Unité « sera d’essence politique ».

Et le communiqué ? Il me suggère de rédiger et de lui soumettre un projet sur le champ. Discuté de vive voix, amendé au téléphone, le conseiller de presse du Premier ministre se chargera d’en dicter le texte au téléphone au correspondant de l’AFP le jour même, 20h30, heure d’Ottawa.

Ce communiqué, dont un bon tiers est consacré à la Route de

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