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12 . Le combat pour la revalorisation du prix de l'uranium - Ouvrages - Conseiller du Président Diori - Fonds d'archives Baulin

ô combien inégal, le Président s’oppose aussi à la prétention du CEA de se réserver 100 000 actions de la Somaïr (Sociétés des mines de l’Aïr) à titre gracieux. Il en discute avec M. Jacques Foccart, en qui il a encore confiance alors, et lui demande d’intercéder en faveur du Niger.

Deux jours plus tard, c’est la déception. Dans une lettre datée du 15 novembre 1967, M. Foccart relève, d’entrée de jeu, que les « redevances minières... combinées à un régime fiscal avantageux assurent au Trésor nigérien des revenus non négligeables dès le démarrage de l’exploitation, le Niger recevant finalement plus de 50 % de la totalité des bénéfices [3]. » En contrepartie, ajoute M. Foccart, le CEA a « demandé et obtenu le bénéfice de 100 000 actions d’apport représentant 500 millions de francs CFA pour compenser partiellement les dépenses engagées par lui au titre de la prospection minière au Niger. » Et M. Foccart conclut brutalement : « Je suis convaincu que le gouvernement du Niger a fait un bon choix et que toute modification des textes signés compromettrait dangereusement la constitution de la société des mines de l’Aïr. » Le fond et la forme de cette lettre contrastent avec la position officielle du gouvernement français. On parle à ce moment, à Niamey, d’une coalition Foccart-CEA.

La mauvaise volonté évidente des responsables du CEA étonne d’autant plus que l’accord de défense du 24 avril 1961 reconnaît implicitement le caractère particulier, stratégique, de l’uranium. S’agissant d’un produit sortant de l’ordinaire, il devrait être traité, raisonne le Chef d’État nigérien, hors des normes strictement commerciales. Pour la France, pense-t-il, un ravitaillement régulier et garanti devrait primer toute autre considération. D’où la difficulté de comprendre le marchandage mesquin du CEA.

Le président Diori envoie donc une note au général de Gaulle pour mettre en relief cette caractéristique que certains s’obstinent à vouloir ignorer. « Cette affaire, relève-t-il, exige d’être examinée sur un plan plus général que celui de la simple rentabilité financière. » En effet, les accords du 24 avril 1961 « confèrent à la recherche et à l’exploitation de l’uranium un caractère tout à fait particulier et les situent sur le plan le plus élevé : celui des relations entre États. » En conséquence, il demande au Général la négociation d’un Protocole par lequel « le Niger garantirait à la France un approvisionnement prioritaire... en uranium

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