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10 . Le sempiternel problème estudiantin - Ouvrages - Conseiller du Président Diori - Fonds d'archives Baulin

guère. Il s’agissait en effet de la pelure d’un texte dactylographié [1].

Je le lui fais remarquer et relève que, de toute évidence, il ne peut pas y avoir plus de sept exemplaires, original compris, en circulation. Je relève encore que de mon temps, un texte ne pouvait accéder au titre prestigieux de tract s’il n’était tiré à au moins 500 exemplaires. Je précise enfin que les jeunes révolutionnaires prolétariens du Niger ne disposant même pas d’un duplicateur _élément essentiel du standing d’une organisation clandestine_ il n’y avait vraiment pas de quoi se faire de mauvais sang.

Le Président ne décolère pas pour autant. Sans compter que « vous en avez été témoin », même sa nièce fait cause commune avec « les écervelés ».

Cette difficulté, cette inaptitude à comprendre les jeunes, à leur laisser la possibilité d’exprimer leur trop plein de vie et parfois d’idéal, on les retrouve un peu partout en Afrique francophone. Les chefs d’État _le président Houphouët-Boigny en est l’exemple typique_ ne peuvent semble-t-il, accepter que des « gosses » les insultent.

L’insulte pouvant, au demeurant, prendre des formes diverses.

Ainsi, en janvier 1972, le président Pompidou, interrogé sur les mesures de sécurité à prendre durant sa visite au Niger, avait répondu : « Le minimum. Il n’existe pas de parade contre des hommes décidés. »

Des deux côtés de la longue rue menant au Palais, près de 10 000 cavaliers et chameliers forment une impressionnante haie d’honneur. Dans la voiture découverte, les deux chefs d’État, debout, saluent la foule. Tout à coup, une petite boule de boue, lancée par un collégien désireux sans doute de passer pour un héros auprès de ses jeunes camarades, atterrit sur le bas de la veste du Président français. Il s’en débarrasse d’une chiquenaude, décevant ainsi photographes et cameramen, mais non les journalistes, témoins de l’incident.

Après avoir accompagné son hôte à la Villa Bleue, le président Diori arrive au Palais. C’est un homme accablé qui descend de voiture. L’incident l’a rendu littéralement malade. Je lui fais remarquer qu’il ne faut pas en exagérer l’importance, qu’il s’agit sans doute du geste d’un gosse en mal de publicité, que le président Pompidou ne s’en formalisera certainement pas...

Non ! Non ! Il ne veut rien savoir. M. Pompidou est son hôte. Il y a eu violation des normes les plus élémentaires de l’hospitalité africaine. Au Sahel, l’hospitalité est sacrée. Oui, c’est sacré. On a voulu l’insulter en tant que chef

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