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U-006-126 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-006-126

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    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.
















vu 22.12.76

L’ACTUALITÉ
SELON LES TECHNICIENS DE MARCOULE
le surrégénérateur Phénix pourrait redémarrer au printemps


Le 5 octobre dernier , à la suite d’une fuite de sodium apparue à la tête d’un échangeur, les techniciens de Marcoule arrêtaient, pour une durée indéterminée, le surrégénérateur Phénix, prototype industriel de 250 MW de puissance électrique de la nouvelle filière sz réacteurs électronucléaires que la France entend développer. Aujourd’hui, deux mois après cet incident, les responsables de Phénix, optimistes, pensent pouvoir mettre en route le réacteur au printemps prochain.


PHÉNIX, qui a divergé le 31 août 1973, est le premier réacteur de grande taille de type surrégénérateur, c’est-à-dire conçu pour produire plus de plutonium qu’il n’en consomme dans son coeur, fait d’un mélange uranium-plutonium. Construit suivant les mêmes principes, Super Phénix, d’une puissance de 1 200 MW, devrait commencer à être réalisé dés l’année prochaine, sur le site de Creys-Malville ( Isère ), sur le Rhône. C’est dire que l’on observe avec attention le moindre faux pas de Phénix, qui innove sur bien des points par rapport aux centrales classiques, en particulier par l’utilisation de sodium fondu - à la place d’eau - comme liquide de refroidissement et de transport des calories produites.


Le coeur de Phénix baigne, en effet, dans un bain de sodium fondu, à une température variant, suivant les endroits, entre 400 et 500 °C, et mis en mouvement par trois pompes primaires. Ce sodium irrigue six échangeurs secondaire qui, couplés deux à deux assurent le réchauffement de 350 à 550 °C du sodium secondaire circu

lant dans trois circuits ; ceux-ci, sortant de la cuve du réacteur, vont alimenter trois générateurs de vapeur.


Après des incidents mineurs, non directement liés à la nouvelle filière ( fuite de vapeur, échange d’une pompe primaire du fait de légères vibrations ), c’est précisément le sodium qui a causé les plus gros soucis aux techniciens du Commissariat à l’énergie atomique et d’ E.D.F. chargés de veiller sur Phénix. Après avoir connu quelques très légères fuites de sodium secondaire. Ils étaient contraints, le 12 juillet dernier, d’arr^ter la centrale à cause d’une fuite plus importante de ce même sodium secondaire apparue au sommet d’un échangeur primaire, juste au-dessus de la dalle du réacteur. Quelques litres s’échappaient, produisant, en brûlant au contact de l’air, une épaisse fumée blanche. le circuit secondaire correspondant était rapidement vidangé.


Quelques jour plus tard, Phénix était remis en route, le circuit défaillant mis hors course. les techniciens faisaient un premier diagnostic sur l’échangeur resté en place et constataient que la plaque cylindrique de protection biologique entourant le tuyau d’entrée du sodium dans l’échangeur - et elle-même entourée par le sodium sortant ( voir schéma ) - avait anormalement bougé. Dés lors, affirment-ils, " nous pensions bien que cet incident nous arriverait probablement avec un autre échangeur "


C’est donc sans surprise que, le dimanche 3 octobre, l’équipe " pilotant " le réacteur constatait sur un deuxième échangeur, grâce à un détecteur, la présence de sodium au bas de l’espace annulaire rempli d’azote et séparant, entre deux parois d’acier, le flux montant de sodium du flux descendant. Deux jours plus tard, le sodium qui avait peu à peu envahi cet espace s’échappait à l’intérieur du réacteur, à la tête de l’échangeur ; Phénix était arrêté de nouveau, pour quelques mois cette fois. Après avoir attendu plusieurs semaines que le réacteur se soit refroidi ( il est aujourd’hui à une température résiduelle d’environ 200 °C ), les responsables de Phénix, grâce à une hotte en plomb prévue à l’origine pour de telles manipulations, démontaient ce second échangeur défaillant. Après son transfert dans une salle voisine, celui-ci était décontaminé, et ine dégage plus maintenant qu’une activité radioactive faible, de quelques millirems par heure, suffisamment basse pour qu’il soit possible d’y travailler


Les équipes de Marcoule sont déjà satisfaites d’un point : elles sont parvenues, sans problème, à untel résultat. les techniciens de Stein-Industrie, constructeur des échangeurs, vont maintenant découper l’assemblage, pour déterminer l’origine précise de la fuite. les responsables de la centrale estiment que, ce diagnostique fait, il sera possible de modifier l’échangeur avant de la remettre en place. les cinq autres échangeurs du même type pourraient, les un après les autres, être transformés de la même manière, suivant une procédure telle qu’il soit possible de faire fonctionner le réacteur sur deux boucles de refroidissement.


Les techniciens estiment, pour le moment, que c’est l’écran de protection biologique - coincé entre deux parois qui, suivant l’activité du réacteur, se déplacent l’une par rapport à l’autre de plus de 10 centimètres au total - qui, ayant " travaillé " sur une des parois, doit e^tre responsable de la fuite. la modification à apporter serait la suppression pure et simple de cet écran, dont ils estiment que la présence est inutile.


A les entendre, l’incident de Phénix est loin d’être un échec ; il illustre, au contraire, la possibilité réelle d’intervention sur les surrégénérateurs. Bien plus, font-ils remarquer, les " feux " de sodium sont restés parfaitement circonscrits et n’ont même pas atteint des conduites électriques toutes proches. D’après leurs conclusions préliminaires, ne peut-on penser du moins que ces échangeurs ont souffert de - légers - défauts de conception ?


XAVIER WEEGER

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