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U-005-022 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-005-022

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    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.

















L’ Unité 26/9/75

Les raisons d’ E.d.f
CHOIX DES SITES
NUCLEAIRES


Après deux textes sur le programme nucléaire et, sur la sécurité dans les centrales, voici le troisième volet des "raisons d’ E.d.f."


La définition d’ un site en vue de la réalisation d’ une centrale nucléaire constitue l’ ultime étape d’ un processus de décision long et complexe.


Plusieurs pays, et tout particulièrement les Etats-Unis, ont élaboré des méthodes facilitant une approche rationnelle du problème du choix des sites en recourant aux théories de la décision et aux analyses multicritères.


Même si des critères tels que les effets écologiques, esthétiques, ou socio-économiques ne peuvent se quantifier facilement, il y a tout intérêt à établir un ensemble de "poids" permettant de classer les sites les uns par rapport aux autres, en agrégeant les facteurs jugés significatifs par le groupe chargé de l’ évaluation. L’ établissement de ces poids peut se faire par enquête ou par une succession d’ itérations et de concertations entre partenaires du groupe.


Tout ceci suppose donc acquis un échantillon suffisant de sites pouvant convenir, et c’ est cette première phase de sélection, ce premier crible, qui mérite explication.


Tout s’ éclaire en procédant par approches successives : tout d’ abord la régionalisation du parc nucléaire, puis la localisation des centrales dans des "zones" approximatives, enfin la sélection des sites possibles dans les zones précédentes. Quoiqu’ étant un peu arbitraire, cette analyse "grossissante" en trois temps paraît assez bien décrire le processus en fait continu qui permet de passer du parc global à la centrale nucléaire type.


Un développement économique équilibré de l’ ensemble des régions françaises milite pour une répartition assez homogène des centrales. Cette hypothèse conduit alors à un réseau de grand transport minimum sans transfert trop important d’ énergie d’ une région à l’ autre. Réduire les transferts interrégionaux permet donc de satisfaire à la fois un objectif économique de perte minimale et un objectif de respect de l’ environnement, puisque les lignes de grand transport sont alors minimisées.


D’ autre part, une centrale est susceptible de produire non seulement de l’ électricité, mais également de la chaleur (chauffage de base urbain, des sols, des serres agricoles...). Dans ce cas, il deviendra crucial de rapprocher les sites des zones urbaines ou industrielles. Le transport ne pouvant dépasser 15 à 25 km sans très coûteux.


Face à ces besoins, notre hexagone présente une situation assez favorable : le littoral sur trois des côtés, un réseau hydrographique dont le chevelu permet de couvrir presque toutes les régions éloignées des côtes.


Il reste à trouver des zones favorables recoupant les principaux critères techniques, pour placer les moyens de production au mieux de réseau et de la communication. Ces contraintes sont essentiellement les suivantes :


a) possibilité d’ évacuation de la chaleur rejetée par les centrales soit à l’ atmosphère à travers les tours de réfrgération soit à l’ hydrosphère (mer, rivière) où l’ eau de réfrigération est rejetée à une température supérieure de 12 à 15 à l’ ambiante. Il convient donc d’ évaluer la capacité d’ absorption du milieu récepteur à la fois sous l’ angle de la réfrigération proprement dite (débits, courants) et du comportement global des écosystèmes compte tenu de leur faculté d’ adaptation aux variations locales de température.


L’ étude de ces problèmes est faite à partir de codes de calcul, de mesures sur modèle et, in situ, d’ analyses de prélèvement en laboratoire, qui permettent de caractériser le site considéré.


b) sûreté de la centrale face au milieu environnant : proximité d’ industries dangereuses, de gazoducs, d’ aérodromes - contrainte également d’ ordre sismique dont l’ approche est faite par les connaissances sismologiques du lieu et par les études théoriques de tenues des installations.


c) conditions géologiques pour la fondation des ouvrages. Les bâtiments d’ une centrale représentent une charge de l’ ordre de 4kg cm2 : il faut donc un substratum homogène sur l’ étendue couverte par ces bâtiments. Ceci implique en général de pouvoir disposer de terrains assez grands pour pouvoir choisis l’ emplacement donnant les meilleures conditions de fondations. La nature du sous-sol est donc un élément important dans le choix d’ un site.


d) Possibilités de transport et d’ accès pour les pièces lourdes. Le poids et le gabarit d’ une cuve de réacteur ou d’ un stator d’ alternateur par exemple rendent leurs déplacements difficiles.


e) Evacuation de l’ énergie produite par les centrales (installation d’ un réseau de lignes, de pylônes...)


La sélection initiale des sites, puis le choix définitif d’ un site ne peuvent résulter que d’ une méthodes itérative affinant progressivement les premières évaluations faisant figure de "tamisages" de plus en plus fins. Peut-on définir une hiérarchie des contraintes ? La réponse n’ est pas simple. Certaines ; telles la sûreté et en particulier la séismicité, sont éliminatoires. D’ autres impliqueront une adaptation plus ou moins coûteuse (nature du sol pour les fondations...) ou entraîneront une limitation de puissance (possibilités de réfrigération...)


A ces contraintes d’ ordre technique qui permettent de conclure ou non à la faisabilité de la centrale, sont associés d’ autres critères de choix tout aussi importants, qui sont essentiellement l’ impact sur l’ environnement et sur le milieu socio-économique. Il importe en effet en tout premier lieu que la centrale soit acceptée par la collectivité donc que son implantation n’ apporte pas de nuissances majeures.


Dans le but d’ ouvrir un dialogue avec les collectivités concernées, le gouvernement a proposé fin 1974 une liste d’ une quarantaine de sites envisageables parmi lesquels les sits définitifs devront être coisis (le programme d’ équipement prévoit 6 tranches par an avec une moyenne de 4 tranches parasite : ce qui conduit au choix de 3 sites tous les 2 ans environ). Cette concertation permettra de faire prendre conscience aux élus locaux et au public de la nature exacte du problème de localisation des centrales, à travers les différents moyens d’ information.


D’ ores et dèjà, lorsque la faisabilité de la centrale est confirmée par les études techniques d’ avant-projet, une concertation s’ établit entre les responsables d’ E.d.f, pour la région concernée et les élus locaux, les représentants de différents groupes socio-professionnels qui peuvent ainsi s’ informer et faire connaître leurs objections.

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