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U-004-109 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-004-109

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    2009.















Pour sortir la France des griffes du Cartel :


Huma 22.10.74

NATIONALISER LA COMPAGNIE FRANCAISE DES PÉTROLES



- Les " Majors " font à nouveau pression pour obtenir une hausse des produits pétroliers. Pour en finir avec ce chantage, il faut nationaliser la C.F.P. ( Compagnie Française des pétroliers ).

- Ainsi pourra-t-on assurer un approvisionnement stable en pétrole et se pencher également sur les comptes de sociétés qui utilisent leurs profits comme bon leur semble.

- C’est également la condition nécessaire pour engager une véritable politique de coopération avec les pays producteurs. Politique basée sur l’avantage réciproque.


Sortir la France des griffes du cartel des grandes compagnies pétrolières : tel est le premier objectif de la nationalisation de la C.F.P. ( Compagnie Française des Pétroles ) proposée par le Parti communiste. Chantage, organisation de la " pénurie ", pillages en tout genre, pressions pour la fermeture des mines de charbon : pour les " Majors ", tous les moyens sont bons.


Conjuguée avec les autres mesures proposées pour résorber le déficit de la balance des paiements Notamment le développement du secteur public de la machine-outil, l’augmentation de la production de charbon et la réduction de cinq millions de tonnes de la consommation de fuel lourd en substituant le charbon aux hydrocarbures dans certaines centrales. , la nationalisation de la C.F.P. permettrait d’en finir avec cet état de choses.


Il serait ainsi possible d’assurer pour l’essentiel nos besoins en pétrole. Si l’on tient compte de la production assuré par Elf - déjà contrôlé par l’ État - les sociétés pétrolières françaises ont produit environ 85 millions de tonnes de brut en 1973, alors que nos importations totales se montaient à 137 millions de tonnes. Le malheur, c’est qu’une bonne partie de ce pétrole " français " est expédié hors de l’hexagone. En mettant un terme à cette pratique, il est fort possible d’augmenter assez rapidement la part couverte par les sociétés nationales.


Autre avantage de la nationalisation : la nation pourra enfin étudier d’un peu plus près les affaires des compagnies pétrolières. Des affaires très intéressantes, si l’on en croit les résultats financiers affichés par Elf et la C.F.P. Lesquels n’en finissent pourtant pas de crier sur les toits que las sociétés pétrolières françaises perdent de l’argent.


Mince consolation


La C.F.P. et Elf ont respectivement annoncé un profit de 2,6 et 2,7 milliards de francs pour l’année 1973. Ce qui les place aux vingt-troisième et quarante-deuxième rangs des principales entreprises industrielles en Europe " Vision " octobre 1974. Pas mal non ?


Il faut bien " investir " disent les dirigeants de ces sociétés. Fort juste. Encore faudrait-il savoir ce que recouvre exactement ce mot. En 1973, la C.F.P. et Elf ont " investi " six milliards de francs. Dans quelles activités ? A quelles fin ? Pour répondre à quelle stratégie ? Seuls ceux qui siège dans le secret des conseils d’administration sont en mesure d’apporter une réponse à ces questions fondamentales. Une infime minorité décide donc des choix qui devraient être débattus au niveau de la nation tout entière.


La C.F.P. se lance dans l’uranium : est-ce utile ? Elf a trouvé du gaz en France, La C.F.P. en Indonésie. Du coup, les titres en Bourse de cette dernière société sont en train de grimper. Mais c’est une mince consolation. Car qui nous dit que ces découvertes vont servir à l’approvisionnement du pays ? Si c’est pour exporter ce pétrole aux États-Unis, par exemple, cela ne règle aucun problème. Ce sera peut-être très intéressant pour la filiale américaine de la C.F.P. assurée d’empocher les profits, mais c’est tout. Pour le moment, il est absolument impossible de savoir si Elf et C.F.P. travaillent dans l’intérêt du pays.


On peut évidemment en douter. S.N.P.A. ( filiale d’ Elf ) produit du brut au Canada : c’est certainement pour sa filiale canadienne, par contre on ne voit pas très bien en quoi cela permettra de résoudre notre déséquilibre commercial. Même chose des investissements réalisés un peu partout par le compagnies pétrolières. La S.N.P.A. a déjà acheté des laboratoires pharmaceutiques en pagaille ( Yves Rocher, Labaz, Castaigne...). Elf de son côté se lance dans l’hôtellerie. Nous n’avons rien contre l’hôtellerie mais on peut quand même se demander si c’est la vocation des chercheurs et des cadres de notre industrie pétrolière...


Pour mettre de l’ordre là-dedans, il n’y a qu’une solution : la nationalisation démocratique.


La coopération


D’autant que cette mesure permettra enfin de s’engager dans une véritable politique de coopération avec les pays producteurs, une politique d’avantage mutuel sur la base d’échanges équilibrés permettant de lutter contre l’inflation, une politique que seul un secteur nationalisé élargi peut mettre en oeuvre.


Actuellement que se passe-t-il ? Certes, on parle beaucoup de cette fameuse politique d’ " État à État ", comme on dit. Mais sans résultat. Et le mirobolant accord franco-saoudien dont il était déjà question du temps où M. Jobert était au ministère des Finances est toujours dans les limbes. Tout simplement parce que nous n’avons rien de sérieux à proposer en échange du brut.


Le mécanisme est grosso modo le suivant. Une société pétrolière, disons la C.P.P., arrive dans un pays producteur pour conclure un achat de pétrole au nom de l’ État français. Au prix le plus bas possible, bien entendu. Sur quoi Empain-Schneider arrive pour proposer ses services en échange. Mais au prix le élevé, cela va de soi. Et il ne peut en être autrement : on ne peut demander à une firme privée d’avoir une autre optique que celle du profit. Dans ces conditions, aucune véritable coopération n’est possible.


Cette coopération n’est concevable qu’en s’appuyant sur l’ensemble du potentiel national. En disant aux représentants de tel pays producteur : " Vous nous fournissez du pétrole, nous vous fournissons des machines-outils. " Le secteur machine-outil de Renault, par exemple, ne s’en portera que mieux. Alors qu’à l’heure actuel la R.F.A. enlève tous les marchés parce que ses marchandises sont moins chères et plus perfectionnées.


Ainsi pourra-t-on également aborder avec les pays producteurs la question du prix. A la suite du débat sur l’énergie qui a eu lieu à l’ Assemblée nationale, " Le Monde " posait la question suivante : " M. Marchais croit-il vraiment que l’ O.P.E.P. accorderait des prix de faveur à des entreprises publique françaises ? " " Le Monde " des 6/7 octobre 1974. Et pourquoi pas ? Encore faudrait-il faire en échange des propositions sérieuses, constructives, basées sur des contacts à long terme protégeant LES DEUX PARTIES contre la menace de hausses de prix.


Les pays producteurs l’ont dit et redit : l’ennemi c’est le cartel. Toutes les mesures décidées par l’ O.P.E.P. ont pour but d’en finir avec les privilèges des Major. C’est bien la preuve que l’avenir se trouve du côté du secteur public. Ce n’est pas un hasard si la R.F.A. elle-même vient de créer un ensemble pétrolier nationalisé ( Veba-Gelsenberg ). Il faudra y arriver un jour ou l’autre. Autant le faire le plus vite possible.


" A long terme ", déclare Alain Vigier, auteur d’une étude sur la C.P.P. " La Compagnie Française des Pétroles ". Numéro hors série d’ " Économie et Politique ", septembre 1973. , vis-à-vis des pays producteurs, le cartel est condamné. Il faut proposer quelque chose à la place. Il faut un secteur public capable de se présenter en interlocuteur privilégié. " C’est la solution " la plus économique " explique également A. Vigier. Car " nous ne serons plus soumis au chantage du Cartel. Il y aura alors la possibilité d’élaborer une véritable politique de coopération sur la base d’avantages réciproque ".


Jack DION

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